Rugby à XV - USAP : "L'envie ? C'est quelque chose que j'ai en moi", Victor Montgaillard se livre à quelques jours de la reprise du Top 14
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La saison dernière, Victor Montgaillard a pris part à 10 matches de Top 14, dont 4 en tant que titulaire. L'INDEPENDANT - MICHEL CLEMENTZ
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Publié le 08/08/2023 à 15:27
Hugo Bové
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À 21 ans, Victor Montgaillard (1,81 m, 98 kg) incarne le futur de l'USAP. Le talonneur entame sa troisième année chez les professionnels, mais la première dans la peau d'un potentiel titulaire au poste. Le Salanquais aborde cette nouvelle saison avec détermination.
Comment se passe cette préparation ?
Bien. C'est intense ! Je n'avais pas l'habitude parce que ces derniers étés j'étais avec l'équipe de France U20. Du coup, j'avais des vacances à chaque fois et je ne pouvais pas faire l'intégralité de la préparation. Donc c'est un peu ma première. Et je la trouve intense. Se lever tôt, finir tard... Mais je pense que c'est ce qui est bien pour préparer la saison. Ce nouveau staff, ils savent ce qu'ils font. On apprend tous les jours. Et plus ça va avancer, plus on va sentir les effets bénéfiques de cette prépa. Je me sens déjà mieux sur certains exercices.
Vous avez 21 ans, mais vous semblez déjà avoir une belle place dans l'effectif...
Je me sens bien intégré dans ce groupe. Je peux discuter avec tout le monde et j'essaie d'être naturel. Paradoxalement, j'aime bien parler sur le terrain. Mais, en dehors, je suis assez timide et réservé. J'essaie de sortir de mon cocon et de m'exprimer un peu plus. Quand on est sur le terrain et qu'on fait une bonne action, on a un peu plus de légitimité à pouvoir parler à certains. Mais bon, si je fais de mauvaises actions, je n’aime pas trop aller parler aux autres...
Vous avez indéniablement une carte à jouer cette saison pour bousculer la hiérarchie. Notamment sur ces premiers matches, où vous allez devoir vous montrer. Cela vous met-il une pression supplémentaire ?
Oui, il y a une carte à jouer. On a trois matches pour se montrer. Mais ça ne me met pas de pression plus que ça. Que je sois numéro 1 ou numéro 2, ça ne change rien pour moi. Dans ma tête, ce sera comme l'an dernier quand j'ai dû débuter des matches avec des contextes différents à l'extérieur.
Vous faites moins de 100 kg, ce qui est aujourd'hui rare pour un première ligne. Comment faites-vous pour compenser ce "déficit" de poids ?
Déjà, par l'activité physique, je fais un peu plus de déplacement vu que je suis moins lourd. Il y a aussi la technique au niveau de la défense, c'est très important. Surtout quand on est un peu moins lourd, on ne peut pas se permettre de manquer de technique sinon on se fait emporter. Et j'y mets le maximum d'envie, c'est ce qui caractérise les gens d'ici. Je sais que ça plaît, mais ce n'est pas forcé de le faire. C'est quelque chose qui se fait naturellement. C'est quelque chose que j'ai en moi.
Franck, quand il fait un discours, il ne le fait pas pour le faire. Il pense ce qu'il dit. J'aime bien.
Vous avez un nouveau manager en la personne de Franck Azéma. Qu'est-ce que son arrivée a changé ?
Ça se passe très bien. Il nous a dit un truc qu'il nous répète à peu près tous les jours, et c'est quelque chose que j'essaie de m'ancrer au quotidien. Même en dehors du terrain, quand je suis à la maison ou quoi.
"Où on veut aller ?", je trouve que cette phrase est top. Elle résume tout. Quand on est joueurs de rugby, on est compétiteurs et on veut aller le plus loin possible.
"Où on veut aller ?", tu fais tout en fonction de ça en fait. Par exemple, à la muscu, il y avait une série où j'étais un peu fatigué, j'ai pensé à cette phrase et ça m'a donné un coup de boost. Même le soir, j'ai des compléments alimentaires des fois à prendre. Si j'oublie, je me rappelle ça, et je me dis
"ne l'oublie pas, il faut que tu les prennes". Cette phrase me motive beaucoup. Franck, quand il fait un discours, il ne le fait pas pour le faire. Il pense ce qu'il dit. J'aime bien.
Quelle relation avez-vous avec lui ?
J'ai discuté avec Franck après le match du Racing. C'était une discussion assez constructive et qui m'a un peu ouvert les yeux sur la manière dont je dois jouer, sur mon physique, mes caractéristiques... Comme je ne fais pas 115 kg, je ne dois pas aller rentrer dans des types. Je dois plutôt avoir un jeu d'évitement, de passes, jouer intelligemment. Je suis assez content de mon évolution, notamment la saison dernière. Maintenant, j'espère franchir un cap et aller le plus haut possible.
Cette saison, où voulez-vous aller alors ?
(Rires) Il faut y répondre ! On joue pour gagner les matches. On n'a pas forcément d'objectif prédéfini. On en a parlé avec le groupe, en regardant le classement de la saison dernière. Tout s'est joué sur quelques points. Donc on ne se dit pas où est-ce qu'on veut être, mais on veut gagner les matches et voir où ça nous mène.
À dix jours de l'ouverture du Top 14, le Stade Français est-il déjà dans vos têtes ?
Oui et non. Ces matches amicaux sont importants, ils nous mettent dans le vrai. On s'est dit que c'est un bloc de cinq matches. Et on joue ces matches amicaux pour les gagner. On a perdu le premier
(12-17 contre le Racing 92, NDLR), et on est déçus. Maintenant on est sur Toulon, on veut gagner, progresser dans certaines phases de jeu et être prêts pour le Stade Français.