Repassés 13es, les Catalans vont se battre, lors des cinq dernières journées de Top 14, pour reprendre à Pau la 12e place. Mais quoi qu'il arrive, s'ils doivent jouer l'access-match en fin de saison, ils seront prêts.
En quelques minutes, ce sont six points qui se sont envolés. Les trois supplémentaires qu'aurait apportés la victoire de l'USAP
contre Montpellier (défaite 22-23) samedi dernier et les trois gagnés lorsqu'en fin de rencontre, Pau a validé sa victoire, méritée, contre Bayonne (20-30), à l'extérieur (Bayonne recevait à Saint-Sébastien, en Espagne). Une très mauvaise opération pour des Perpignanais qui, de quatre points d'avance fictifs, sur la 13e place et Pau, sont repassés à deux de retard. À cela s'ajoute l'écart avec Brive, dernier, qui aurait pu monter à douze points, avec, en plus la possibilité de laisser les Corréziens chasser les Béarnais, qu'ils recevront le 22 avril.
Samedi, les Catalans ont forcément
pris un coup sur la tête à cause de ces scénarios défavorables. Et si la prestation, en termes de jeu, a été bonne contre les champions de France, comptablement, les choses se sont compliquées pour se sauver directement. Car pour les cinq derniers matches, Pau accueillera trois fois quand l'USAP ne jouera que deux matches à Aimé-Giral. Mais surtout, l'USAP va affronter quatre équipes du haut de tableau (Toulon, Racing 92, Lyon, Toulouse) et Pau que deux (Bordeaux et Montpellier).
Et encore, au fil des journées, certaines équipes peuvent sortir de la course. Difficile d'évaluer le degré de motivation de chaque adversaire. En revanche, Pau a surtout l'avantage d'affronter Brive et Castres dans les trois prochains matches (après la réception de Clermont lors de la prochaine journée), des adversaires directs contre lesquels ils ont tout à gagner.
"On ne sera pas déçus si on joue la finale d'access, on le sera si on ne se maintient pas"
Alors l'USAP est-elle condamnée à jouer l'access-match ? Pour le moment, la 13e place n'est pas encore mathématiquement garantie. Si Brive semble avoir un pied en Pro D2, le scénario du redressement de l'USAP, ces deux derniers mois, a montré que tout pouvait arriver. Quoi qu'il en soit, pour s'éloigner de la 14e place, les Catalans le savent, ils devront faire le travail à domicile. Deux succès devraient leur permettre d'éviter la relégation directe.
Et ensuite ? Faut-il dès maintenant se concentrer sur le match de barrage, le 3 juin 2023, contre le perdant de la finale de Pro D2 ? L'an dernier, Patrick Arlettaz et son staff avaient, dès Biarritz écarté, passé plusieurs mois à préparer la rencontre, qu'ils ont magistralement remporté contre Mont-de-Marsan (16-41). La stratégie était assumée, et même s'ils ne sont finalement pas passés loin de terminer 12es du Top 14 lors de la dernière journée, c'était la bonne option.
Cette saison, Arlettaz et Marty ne présentent pas les choses de la même manière. Mais dès le début de la saison, ils avaient bien en tête qu'il faudrait sans doute jouer ce barrage. "On le prépare exactement de la même manière, reconnaît Arlettaz. Sauf que comme on s'est fait tabasser la saison dernière parce qu'on en a parlé très vite, on ne le dit pas. Mais entre nous, on en parle, ne vous inquiétez pas. On sait très bien qu'on peut aussi encore finir 14es. On est très au courant. Donc s'il faut faire la finale d'access pour se maintenir, on sera prêts. On ne se prend pas pour d'autres. On ne se dit pas "c'est la douzième place ou rien", ce n'est pas le style de la maison. Ce qu'on veut, c'est le maintien. À tout prix. Si pour cela il faut passer par le barrage, on sera prêts. Ça ne veut pas dire qu'on le gagnera, parce que c'est le sport, mais on sera prêts. On sait depuis le début de l'année que ça peut passer par là. On ne s'attendait pas à jouer les six premières places. On peut le prendre comme un manque d'ambition, mais aussi comme un excès de lucidité On ne sera pas déçus si on joue la finale d'access, on le sera si on ne se maintient pas."