Notre article, paru dans nos colonnes le mardi 5 novembre et intitulé "Les Dragons Catalans n’ont pas de terrain pour préparer la saison 2025 de Super League" n’a pas manqué de faire réagir, supporters et partenaires. Nous avons demandé aux élus de la Ville de Perpignan et de la Région Occitanie de se positionner et de tenter d’éclaircir la situation au sujet de la construction de la nouvelle tribune que réclament les Dragons depuis maintenant 10 ans.
Les Dragons Catalans, privés de stade Gilbert-Brutus, le temps de régénérer et de soigner la pelouse, délocalisent leurs entraînements pour préparer 2025. Le synthétique "Jonathan Hernandez" de Toulouges et le terrain d’honneur du complexe de la Germanor de Cabestany seront occupés cette semaine par Steve McNamara et ses joueurs. "C’est un malentendu des services financiers. Les Dragons bénéficieront de la gratuité des installations du stade Alcover, ou du terrain de Saint-Assicle s’ils le désirent", explique Emmanuel Blanc, coordinateur du Cabinet du maire de Perpignan qui insiste sur le fait que ses "services se sont démenés pour trouver une solution qui convient, après la période de sécheresse qui a fragilisé nos terrains". Rappelons qu’en premier lieu, l’utilisation du stade Alcover (Jean-Rousset) leur avait été facturée (édition du 5 novembre). Sans terrain, ni centre d’entraînement, le club des Dragons est fragilisé par rapport au système de notation qu’IMG a mis en place pour désigner les douze clubs de Super League.
Si le problème du terrain d’entraînement est en train d’être résolu pour le moment, l’épineuse question de la construction de la nouvelle tribune est revenue sur le devant de la scène. Une nécessité pour un club noté 10/20 au niveau de ses installations en 2024. Dix ans que le club attend. Dix ans que les excuses s’enchaînent pour retarder la démolition de la Guasch-Laborde. Alors que l’appel d’offres devait être enfin lancé fin septembre, le dossier est à l’arrêt. Celui d’une enveloppe de 14 millions d’euros TTC, quand la rénovation d’Aimé-Giral en exige 15, sans compter l’installation de la nouvelle pelouse (1,8 million). La règle du "un tiers, un tiers, un tiers" s’applique. Comprenez par là que la Ville, le Département et la Région s’engagent à financer la totalité des travaux à raison d’un tiers chacun. Le club doit quant à lui, financer les aménagements, avec 3 500 places couvertes, 20 loges, une loge panoramique, des espaces réceptifs…
Du côté de la Région, le vice-président, Kamel Chibli nous a affirmé que "le dossier de Brutus est dans les tuyaux chez nous depuis huit ans et il sera accompagné quoi qu’il arrive, sans aucune contrepartie", évoque l’élu qui rappelle que la Région, dans son courrier en date du 9 février 2024 "donne son accord de principe" et elle "pourra augmenter son effort à 2,250 millions d’euros pour Gilbert-Brutus et pour Aimé-Giral".
Sauf que le maire de Perpignan, Louis Aliot explique que "ces aides seront en revanche conditionnées à la réalisation d’un projet d’extension du gymnase du Clos-Banet à hauteur d’1,5 millions d’euros". Tout le nœud du problème, au milieu duquel les Dragons en sont les victimes. "Nous avons bien envoyé ce courrier, mais nous n’avons reçu aucune réponse, ni retour du maire et de ses équipes depuis. Je pense qu’ils ne veulent pas réaliser les travaux de Brutus et qu’ils cherchent un bouc émissaire", répond Kamel Chibli qui promet que la"Région n’est pas dans le chantage et elle sera au rendez-vous comme elle l’a toujours fait, sans ambiguïté. Je vous rappelle que nous attendons toujours le dossier global du projet".
Du côté de Louis Aliot qui nous a reçus ce vendredi, "tout est prêt pour appuyer sur le bouton. Nous attendons que la Région mette les 4 millions", promet l’élu qui ne veut pas être obligé "de lancer des travaux sur le gymnase de Picasso pour lancer l’appel d’offres de Brutus, ça n’a rien à voir. Dès que nous recevrons les garanties de la Région, sans parler d’un gymnase nous lancerons l’appel d’offres".
Une situation complexe et bien regrettable, où les collectivités risquent de devoir payer 30 millions d’euros entre Gilbert-Brutus et Aimé-Giral, quand la construction d’un stade commun avoisinerait les « 70 millions », selon Louis Aliot qui n’est pas contre l’idée de proposer « un bail emphytéotique administratif » aux dirigeants des Dragons Catalans et de l’USAP. En attendant, Bernard Guasch et ses équipes espèrent que la lumière blanche sortira avant la fin du mois de l’hôtel de Ville.