Ah mais je suis bien d'accord : la Révolution a proclamé que les droits de l'Homme étaient individuels et attachés à la personne humaine, et qu'aucun privilège ne devrait s'attacher à une communauté particulière qu'elle soit religieuse, dynastique ou linguistique.
Seulement voilà, je suis aussi persuadé que la légitimité de l'existence de l'Etat, capable d'interdire et de contraindre, c'est de protéger toujours et partout les faibles. Et que les plus faibles, on leur donne un statut, qui est celui de la minorité. Et que pour élever ces gamins dignement en évitant de les retrouver dans les caniveaux, il faut des droits attachés à l'institution du mariage qui sert moins à se crier qu'on s'aime qu'à recevoir à la mairie un livret de famille avec charge, sourire du maire en plus, d'en noircir quelques pages.
Donc, ok le mariage est l'institution imaginée pour protéger les enfants.
Je ne doute pas que, comme tout un chacun parmi nous, il t'arrives de côtoyer, de près ou de loin, ce qu'on appelle communément les vrais gens. Y en a plein de partout.
Le vrai gens est le plus souvent marié.
Ou divorcé.
Blanc, chrétien, pratiquant ou non, hétéro, normal donc.
Es-tu si sûr que cette belle institution protège son engeance aussi idéalement que tu feins de le croire de, pêle-mêle et je vais en oublier, l'indifférence, la déscolarisation, la violence familiale, l'alcoolisme du père, de la mère, les attouchements déplacés, ... ?
Traditions de la Fille Aînée de l'Eglise qui me semblent répandues bien au delà de ce que laisse supposer le matraquage pourtant appliqué de nos chers médias.
Pour ma part, hétéro mais ni marié ni divorcé, pas même séparé, et ne répondant pas aux doux blazes de Kevin ou Cindy, j'ai la faiblesse de penser que les fées répugnent moins à se pencher sur le berceau d'un enfant vraiment désiré, et en conscience.
Mais bon, à ce sujet précis (mariage hétéro) je ne me suis pas encore fait de religion, et ne m'en ferai peut-être pas.
Et à vrai dire, je m'emballeck un peu.
Disons que j'y réfléchis humblement à mes moments perdus.
Tu veux dire : "pourquoi notre société préfère-t-elle prélever des impôts à chacun, sous la menace de la force au besoin, pour construire des écoles et des hospices, au lieu de demander poliment à chacun de financer l'ensemble par la charité spontanée ?"
Tu as entendu les hurlements de douleur de l'Ultim et de Papsy quand la CSG sur les retraites augmente de 1,20€ par mois ?
Tu as raison, et je le savais en l'écrivant.
Ça mtrouleuk, voilà tout.
Tiens, pour en (re)venir à l'encouragement fiscal de la fornication fondamentale, me vient à l'esprit l'exemple de mon responsable, mon n+1 comme on dit maintenant, bon Français à particule plutôt tendance goupillon, qui gagne grosso modo trois fois plus que moi, et raque nettement moins.
Sous prétexte qu'il a lutiné Brunehilde cinq fois dans sa vie (bon, j'exagère un peu, doivent bien connoître la méthode Maginot quand même ...).
Ça ne l'empêche pas de se plaindre régulièrement du racket fiscal dont il serait victime.