Enfin, on a retrouvé l’USAP ! Hier à Aurillac, entre le coup d’envoi et le coup de sifflet final, on jurerait que les Catalans n’étaient plus les mêmes. Ou plutôt, ils sont redevenus ce qu’ils étaient. La victoire à Aurillac (28-41), là où ils ne s’étaient jamais imposés en Pro D2, souffle comme une bonne grosse tramontane d’automne sur toutes les feuilles pourries de ces trop longs mois de lose.
Plus forte que les critiques, plus forte que la pression, l’USAP a enfin fait de l’USAP. Elle a joué, beaucoup, trop peut-être pensait-on encore, mais cette fois, elle a avancé, marqué, gagné. Et avec ce brin de confiance, cette « étincelle » décrite par le flanker Karl Chateau (voir interview), elle a enfin mérité sa récompense. Les jeunes ont montré la voie, mais les jeunes vieux ont conclu le match (essai de Chateau sur un rush de Brazo) et démontré qu’ils n’étaient pas tombés aux oubliettes. Comme par magie, l’enthousiasme revient et à nouveau, l’USAP fait peur. Sa saison peut commencer.
Du caractère
George Tilsley out un quart d’heure avant le coup d’envoi, idem pour Pierre Lucas (déchirure à la cuisse) quelques minutes après l’entame, pléthore de ballons perdus, en-avant de Deghmache à quelques mètres de l’en-but, une mêlée cabossée, Rodor en échec au pied : qui veut du mal aux derniers cheveux sur les crânes du staff catalan ? Pas de veine mais du mordant : les Usapistes s’entêtent et maintiennent sous pression une équipe d’Aurillac faiblarde. Faleafa marque, mais Aurillac réplique. Les chocs sont rudes, l’USAP se met à la faute. Contre Angoulême, elle concédait seulement deux pénalités en première mi-temps, contre douze hier. Avec une défense moyennasse, difficile d’espérer mieux qu’un petit retard (11-10) à la mi-temps, ponctuée par un jaune à Géli pour fautes répétées.
Alors qu’il n’était pas prévu dans le quinze de départ, Lucas Dubois a encore montré qu’il avait de la dynamite dans les jambes. Il est dans tous les bons coups. Le match s’emballe, Aurillac s’accroche, le coach Patrick Arlettaz devient fou sur le bord du terrain (« Il faut l’attacher ! », lance même Freshwater à Lanta). Et devinez par qui la lumière est venue ? Dubois, forcément. Quatre essais en deuxième mi-temps et même le petit regret du bonus offensif envolé. Mais qu’est-ce que cela pèse au regard du retour d’une belle USAP ? Place à Mont-de-Marsan, vendredi à Aimé-Giral (20 h). Une victoire convaincante et ça y est, la passion pourrait envahir Aimé-Giral. Pour la première fois depuis longtemps, la semaine sera longue pour de bonnes raisons.
À Aurillac, Pierre Cribeillet