je remets l'avis d'un ami spécialiste en mêlée , sur la saison dernière , ce n'est pas inintéressant .
il ne faut pas oublier que le rugby ''commence devant''...
Certes on ne peut rivaliser avec les beaux gosses à la mèche rebelle et à
la gueule d'ange qu'ont les 3/4, nous avec nos gueules cassées de
poilus des tranchées, nos nez à étages et oreilles en forme de palettes
de peintres. Mais si nos potes peuvent courir et se faire plaisir en
récoltant les lauriers de quelque essai marqué, d'avoir leur photo dans
le canard le lendemain matin et les nanas accrochées au slip le samedi
soir en boîte, c'est grâce aux ''brutes épaisses'' que nous sommes...
Mais chut !!! Il faut continuer à leur laisser croire (aux médias),
que nous ne savons que filer des marmites, lever de la fonte, et boire
des seaux de bière avant et après match, il ne faut surtout jamais leur
dire que c'est nous qui nous régalons le plus dans la fumée de sueur et
la boue glaciale des samedis de janvier à réciter nos gammes, à mettre à
l'épreuve l'adversaire (l'ennemi) du moment avec qui on refera le match
à la troisième en nous tenant par le cou...laissons leur croire que le
rugby appartient à ceux qui marquent souvent entre les perches et ne
leurs disons surtout pas que les joueurs les mieux payés à l'heure
actuelle sont les mecs du 5 de devant !!!
Le débat sur la mêlée dure depuis la nuit des temps (du rugby), et les
envolées lyriques des 5 principaux acteurs que sont les piliers et le
talonneur et les 2 seconde ligne , surtout le 4, n'y feront pas grand chose
je pense... Ce système de commandements sécurise certes l'impact des
premières lignes mais fausse complètement le jeu de la mêlée, ça
l'aseptise complètement au point d’annihiler en partie le travail de
préparation de ce fameux 5 de devant.
Je ne vais pas te l'apprendre, toi qui apparemment comprends ce jeu, (en
parler c'est une chose, le comprendre dans ses subtilités en est une
autre !). Le ''boss'' de la première ligne est le droitier, c'est lui
qui conduit le bahut, dirige, tord prend l'initiative de la poussée et
l'axe à prendre sans se faire ''prendre'' par l'arbitre. Le gaucher lui
se contente de pousser en concert avec ses 2 compères de devant, il peut
baisser la gravité ou au contraire la relever selon les faiblesses de
l'adversaire et la température qu'il a prise sur les premiers impacts
qui sont cruciaux (enfin qui étaient...). Le talon de maintenant
n'intervient qu'en introduction propre. En introduction adverse il
officie en 3eme pilier et pousse comme un deuxième gaucher, c'est à dire
comme un bourrin...
La seconde ligne, les John Deere de la mêlée, ne sont pas seulement des
''monstres'' de barbaque culminant à 2 mètres et ayant une taille de
biceps inversement proportionnelle à celle de leur cerveau, non c'est
pas seulement ça, même si c'est un peu vrai aussi !!! (sic)
Le 5 pousse
derrière le 3 et est plus ''à l'aise'' que le 4 qui est derrière le
gaucher et se doit de compenser...
Le 5 suit le mouvement de son
droitier qu'il doit connaitre parfaitement. Il accorde sa gamme à celle
du virtuose de devant. Lorsqu'il faut pousser en dedans il doit lui
aussi se mettre dans l'axe pour ne pas déséquilibrer la poussée du 3, et
tout ça sans trop se désaxer pour éveiller l'arbitre.
D'où l'intérêt de muscler les épaules le dos et surtout le cou !!
Le 4 doit avoir une plus grosse expérience de la seconde ligne (un 4 vaut cher de nos jours,
tout comme un 3 !!! ce sont les postes les plus chers pour un
recrutement car c'est eux qui changent la donne d'une mêlée !!)
C'est lui qui va diriger le 1 soit en lui imposant une grosse poussée ou en le
soulageant pour tourner ou pour plonger et effondrer.
Pour résumer je dirai que la mêlée d'antan que j'ai connue était pour
moi plus dangereuse certes, mais beaucoup plus technique et ravageuse
pour l'équipe qui était en déficit d'un bon cinq de devant !!!
Aujourd'hui, les commandements ont tué la mêlée, bientôt il faudra une
chorégraphie pour entrer en mêlée, tout fout le camp...
De nos jours, il y a quelques techniciens certes, mais la plupart sont
des mecs qui poussent comme des caterpillards sans aucune technique !!
Quand tu vois que les piliers modernes pèsent 120 kg pour 1.90 ou 1.95m
c'est hallucinant !!
Si certains vieux de la veine de Manu Diaz ou Armand Vaquerin revenaient,
bien en cannes et affutés, avec leur centre de gravité très bas et leur technique,
ils les plieraient comme des cartables !!!
Quand tu plombes 120 kgset que tu toises presque comme un seconde ligne
tu ne peux pas avoir la gravité d'un mec de 1.80m et 100kg, c'est impossible, c'est la loi de la physique... Alors parler mêlée oui, mais il faudrait d'abord qu'il y en ait des mêlées de nos
jours !!!!!
J'ai oublié un truc, les 3emes lignes... Certes ils poussent à l'imapct mais n'ont besoin
d'aucune technique propre comme les 5 autres de devant.
Les ailiers 6 et 7, impactent juste mais sont focalisés sur le ballon alors que ''nous''
du ballon on s'en fout (en mêlée j'entends bien)... On ne s'occupe que
des vis à vis... et le 8 lui, pousse dans l'axe. On ne lui demande que
de pousser dans l'axe des seconde barre. Donc pour moi bien que partie
intégrante de la mêlée ils n'en sont pas des techniciens...
Je ne veux pas être sectaire mais on peut former une ''chèvre'' à
devenir un trois quart centre ou ailier ou bien arrière, de niveau
correct à force de séances d'entrainement (je vais m'attirer des foudres
mais c'est vrai pourtant !) mais on ne pourra jamais partir d'un
''flamby'' et en faire un pilard de renom, ça jamais !! Parce que pour
ça il faut être né avec tout simplement !! Tu dois avoir une
constitution physique hors du commun et pouvoir encaisser les très
grosses charges sans broncher, tout ça en ayant une tête bien faite...
Peser 120 kilos de saindoux et mesurer 1.85m ne suffit pas loin de là,
les exemples sont légion !! Par contre, savoir courir vite et attraper
un ballon peut suffir pour devenir un 3/4 correct avec du boulot...
