https://www.lindependant.fr/2018/10/18/paul-marty-gravite-vers-le-centre,4737113.php
-
Sous contrat avec le Centre de formation, Paul Marty est étudiant en Staps à Font-Romeu. Il a disputé cinq matches avec les professionnels. - Photo M. C.
Bordeaux-Bègles - USAP : Paul Marty gravite vers le centre
Le jeune centre catalan raconte sa mutation physique et ses incursions avec les professionnels.
C’était à Aimé-Giral, il jouait centre et s’appelait Marty. Mais pas David.
"Je me doute que ça a dû parler un peu dans les tribunes, s’amuse Paul Marty. Mais non, rien à voir. C’est uniquement mon entraîneur avec les Espoirs." Entre les gouttes et adossé au conteneur blanc où sont entassés les boucliers, le Pézillanais sort d’une séance d’entraînement studieuse, marquée par quelques haussements de voix du coach Patrick Arlettaz. "
Il a crié parce qu’il est vraiment exigeant mais dans les repères, on est bien en place maintenant. Ça risque de payer prochainement." En attendant le Top 14, la Challenge Cup pourrait offrir, samedi à Bordeaux (19 h), quelques nouvelles minutes au jeune (21 ans) catalan.
Après votre premier match au plus haut niveau, comment vous sentez-vous ?
Ça s’est relativement bien passé. Le soir du match a été un petit peu compliqué. Forcément, le stress qui redescend... Mais au niveau des impacts et du physique, c’était correct. J’ai réussi à dormir. La veille était un peu plus compliquée.
J’ai pris quinze kilos en deux ans
Difficile de gérer l’appréhension ?
Oui, c’est assez compliqué étant donné que c’était une première (à Aimé-Giral). Je ne sais pas encore comment va se passer la nuit avant Bordeaux, mais je saurai où je mets les pieds.
Comment expliquer votre évolution physique (100 kg pour 1,87 m aujourd’hui) ?
Rien de spécial. On a eu une préparation physique très intense en juin, juillet et août. J’ai respecté ce qu’on nous a imposé, à côté j’ai eu une alimentation saine. Du coup ça a payé.
Avez-vous mis l’accent sur le travail physique ?
Non, pas forcément. Je suis jeune, je grandis donc forcément ça vient avec l’âge.
Combien de kilos avez-vous pris en deux saisons ?
J’en ai pris quinze. Ça a été compliqué au début pour s’adapter à courir avec ce poids sur une durée assez longue. Ça commence à rentrer dans l’ordre.
Comment s’adapter à cette mutation ?
À la reprise, j’ai pris assez de poids donc physiquement, les jambes avaient un peu de mal à tenir. On a commencé très léger et on est monté crescendo.
Est-ce une raison de vos blessures régulières ?
Ce ne sont pas les périodes où j’ai pris du poids, mais à l’inverse où je n’ai pas joué et plus perdu de poids où je me suis blessé.
Était-ce impératif de prendre ce poids pour atteindre le haut niveau ?
C’est plus un style de jeu qui me correspond. J’ai construit une carapace pour pouvoir encaisser les chocs un peu plus facilement. Même si ça reste encore dur. J’estime aujourd’hui que si on veut jouer au haut niveau, surtout à ce poste-là (centre), si on n’est pas au-dessus techniquement, il faut au moins rivaliser physiquement.
À quel poste jouez-vous justement ?
Ben... (il marque une pause) C’est un mystère. Mais c’est une chance et une opportunité de pouvoir jouer plusieurs postes. Patrick (Arlettaz) m’a donné la chance ce week-end au centre. Je me suis régalé, toujours avec mon copain Pierre (Lucas).
Paddy Jackson m’apporte beaucoup
Est-ce une difficulté de jongler entre différents postes ?
Pas forcément. Le poste qui change le plus du 10 et du 12 c’est l’arrière. Et à l’arrière, on a quand même plus de temps pour anticiper, prendre les bonnes décisions. Je me plais aux trois. C’est sûr, j’ai aujourd’hui un peu plus de facilités au poste de centre qui, je pense, me correspond plus. Je ne néglige pas du tout ma polyvalence.
Comme pour les autres jeunes, le Top 14 réduit-il vos chances de jouer ?
Oui, c’est sûr. Les recrues sont en plus grand nombre, avec en plus beaucoup de qualité. Pour nous c’est plus compliqué, certes. Après on travaille avec des internationaux comme Paddy (Jackson) par exemple, qui m’apporte beaucoup tout au long de la semaine. Donc quand tu ne joues pas avec les pros, tu essayes de mettre en œuvre tout ce qu’il t’a appris avec les Espoirs.
Comment définiriez-vous l’équipe de Bordeaux, votre adversaire de samedi ?
C’est une équipe qui nous ressemble vachement, qui propose beaucoup de jeu et essaye de déplacer la défense. Donc à nous d’être vigilants et organisés, de monter fort pour essayer d’aller récupérer les ballons.
Je me disais bien qu'il s'était étoffé quand je l'ai vu la semaine dernière au centre.
15 kg en 2 ans ! 100 kg pour 1m87 ! Ébé, c'est un sacré bébé maintenant le Paul
Sans rien faire de spécial en plus d'après ses dires...