Je ne remets pas en question sa décision, même si je n'aurais probablement pas pris la même. J'explique pourquoi Lopez s'adresse à l'arbitre et "râle" dans l'après - match. Et il était capitaine donc il respecte parfaitement les règles.
Top 14 - "Je n’ai pas voulu subir la pression des joueurs" : l'arbitre M. Nuchy décrypte l’action polémique de Stade français – Bayonne
rugbyrama.fr | 21 April 2024
A quatre secondes du dernier Paris-Bayonne, l’Aviron tenait, pour seulement trois petits points, une victoire à l’extérieur somme toute logique, au vu de la globalité du match. A quatre secondes du terme, les Basques avaient donc le ballon entre les pognes et laissaient docilement le temps s’égrainer. Alors ? Sur le dernier regroupement du match, Sekou Macalou vola néanmoins l’ultime cartouche de cette affiche, l’action rebondit aussitôt au large, le néo-capé Léo Barré perça le rideau adverse sur quarante mètres et, après plusieurs passes à l’extérieur, Giovanni Habel-Kuffner aplatit l’essai de la libération parisienne (28-24).
Pour autant, cette action déclencha la colère de certains Bayonnais, dont le capitaine Camille Lopez : "La première responsabilité, c’est la nôtre. On a trois tas à faire et taper en touche pour gagner ce match. On n’arrive pas à le faire et c’est une grosse erreur de notre part. Mais nous ne sommes pas seuls responsables : il y a faute sur ce dernier regroupement du match. On va pour faire un ruck mais notre soutien intérieur (Thomas Ceyte, N.D.L.R.) se fait déblayer (par Giovanni Habel-Kuffner, N.D.L.R.). Il est empêché de venir en aide au porteur de balles et il y a faute." A Jean Bouin, Lopez a alors demandé à M. Nuchy, l’arbitre de la rencontre, de vérifier l’action en question. Celui-ci n’a toutefois jamais retoqué sa décision initiale. Mais pour quelle raison, au juste ?
M. Nuchy : "L’arbitre vidéo n’avait aucun ralenti à disposition"
Dimanche après-midi, le directeur de jeu nous expliquait au téléphone : "Sur l’instant, je n’ai pas été éveillé (alerté par ses assesseurs, N.D.L.R.) sur du jeu déloyal. Je n’ai pas appelé la vidéo parce qu’aucun de mes assesseurs était en éveil par rapport à une faute éventuelle et qu’aucune image n’était alors montrée par le diffuseur. Aucun élément ne nous faisait donc appeler la vidéo."
"Aucun élément", les contestations bayonnaises exceptées. "Camille Lopez et le joueur subissant la faute (Thomas Ceyte, N.DL.R.) sont venus pour essayer de faire pression. Mais l’image, qui aurait évidemment pu provoquer une discussion, n’est pas repassée en direct pendant la transformation. Le doute n’a donc pas été suscité comme il l’avait été sur un essai bayonnais, en première période, que j’avais annulé après avoir observé les images sur le grand écran."
M. Nuchy poursuivait : "Je n’ai pas voulu subir la pression des joueurs. Il n’y a pas, en Top 14, de Captain Challenge (au tennis ou en NFL, un joueur peut contester la décision d’un arbitre, N.D.L.R.). Je ne remets pas en cause le diffuseur mais encore une fois, nous n’avons pas eu d’images. C’est d’ailleurs la question que j’ai aussitôt posée à l’assesseur vidéo, pour savoir si lui avait eu un doute en direct : il m’a répondu que non et n’avoir, en sus, aucun ralenti à disposition".
Qui a raison ? Qui a tort ? Ici, la réponse se trouve probablement dans la bouche du manager bayonnais Gregory Patat, plutôt magnanime en conférence de presse : "Sur cette dernière action, Habel-kuffner pète notre soutien mais le ballon est gratté sur l’extérieur du regroupement (soit relativement loin de la faute, N.DL.R.). A mes yeux, on est les seuls fautifs et c’est juste bien joué de la part du Stade français, qui doit d’ailleurs travailler ce genre de scénarios à l’entraînement. Nous menions de dix-sept points à la pause et aurions dû conserver cette avance au score, voilà tout..."