Le 'Bus' change de ligne
Le 'Bus' prend le tramway ! Selon nos informations, Nicolas Mas, 32 ans, a décidé de changer de route. L'emblématique capitaine de l'USAP, où il était arrivé d'Argelès-sur-Mer en 1999, a accepté la proposition de Montpellier pour un engagement de trois ans. Ce départ est un véritable séisme dans le paysage catalan, où Nicolas Mas venait d'être comparé au troisième monument des Pyrénées- Orientales après le Castillet et le Canigou par le nouveau président de l'USAP, Daniel Besson. Ce dernier, qui avait fait du renouvellement de son pilier droit la priorité des priorités, doit d'ailleurs rencontrer l'agent du joueur, Raphaël Jéchoux, ce matin... Ce qui apparaissait il y a peu de temps encore comme la réunion de la dernière chance, sera celle des illusions perdues et de l'espoir saccagé. Il y a déjà plusieurs semaines qu'un départ de l'emblématique capitaine était évoqué. Si le joueur s'est refusé à tous commentaires ces derniers jours, plusieurs sources concordantes nous ont confirmé hier sa signature à Montpellier.
Ego et gros sous
Comment l'USAP et son joueur phare à 56 sélections chez les Bleus, son symbole en tant que capitaine du Brennus en 2009, en sont-ils arrivés à cette séparation ? Assurément pour une histoire d'ego et de gros sous. Nicolas Mas, titularisé à trois reprises avec le XV de France lors des test-matches de novembre remportés contre l'Australie, l'Argentine et les Samoa, aurait été vexé par les déclarations de Paul Goze. Dans les colonnes de L'Indépendant (lire notre édition du 22 septembre), l'ancien président de l'USAP avait déclaré qu'il n'y avait pas de dossier prioritaire en matière de recrutement, un secteur également de la responsabilité de Jean-Charles Nieto, vice-président en charge du sportif. "L'expérience m'a montré qu'il n'y a aucune priorité. C'est peut-être la succession des priorités qui a fait qu'on a pu se trouver embêté. Pour moi, il y a des joueurs importants à qui on veut renouveler le contrat et Mas en fait partie. On ne fera d'excès pour aucun joueur. J'espère qu'on trouvera des compromis, car on ne négociera pas à n'importe quel prix", avait alors indiqué Paul Goze. Le pilier droit international avait pris ombrage de cette sortie maladroite. Cet élément a été l'un de ceux qui auraient finalement incité Nicolas Mas à aller voir ailleurs. Mais, entretemps, la présidence a changé à l'USAP où Daniel Besson s'est évertué à rattraper une situation très compromise, pour ne pas dire cuite. Nicolas Mas n'a pas été insensible aux efforts de séduction déployés par le nouveau président. D'autant que selon une source proche du club, la proposition financière faite au pilier droit international était «impossible à refuser».
Le piège du pré-contrat ?
Il s'agit en fait de la plus grosse proposition de salaire net de l'histoire de l'USAP derrière Dan Carter (ce dernier avait touché 700 000 euros pour 7 mois). Seul problème, la probable signature d'un pré-contrat de Nicolas Mas à Montpellier a considérablement réduit sa marge de manœuvre. Sans doute tenté de faire marche arrière, le coût d'une rétractation, bien trop lourd à supporter, aura eu raison des derniers espoirs de retournement de situation. Lors de la signature de pré-contrat, une clause impose au joueur signataire de payer une forte somme pour se dédire. Montpellier, prochain adversaire de l'USAP en Top 14 le 22 décembre à Aimé-Giral, privera dès la saison prochaine les Catalans de leur leader, vainqueur du Grand Chelem 2010 avec le XV de France. Les Héraultais, lancés dans un recrutement haut de gamme, avaient aussi approché l'ex-pilier droit All Black de Toulon, Carl Hayman, qui n'a pas donné suite. A l'inverse, Mas, a dit oui pour trois saisons, le pilier droit géorgien de Montpellier, Giorgi Jgenti ayant donné son accord à l'USAP pour quatre ans. Il devait être le n°2 de Mas...L'annonce de ce départ est, comme l'aurait fait dire Michel Audiard à ses Tontons Flingueurs : "C'est du brutal !" le départ de Nicolas Mas, capitaine de l'USAP, à Montpellier va provoquer un séisme.