L'USAP veut rassurer
Avant un choc décisif au Racing-Métro, Daniel Besson mobilise et réplique aux doutes sur les finances de l'USAP. "Je ne pense pas que nous jouerons en Fédérale 1 l'an prochain", assure le président du club.
Un week-end essentiel se profile pour l'USAP, avec un quasi 8e de finale samedi (17h sur Canal +) au Racing-Métro ?
Oui, mais si vous avez bonne mémoire, depuis décembre nous n'avons que des week-ends essentiels. Aujourd'hui, notre situation est enviable, nous sommes 6e pour la première fois de la saison. Nous sommes, très proches des objectifs de début de saison. On va vivre un match capital à Colombes, puisque nous sommes quatre (USAP, Racing, Castres et Montpellier) pour trois places. On en saura plus samedi soir. On risque même de jouer la qualification à Montpellier lors de la dernière journée. Nous allons vivre une fin de saison enthousiasmante.
Avec ensuite le quart d'Amlin Cup face Toulouse le 5 avril ?
Toulouse n'a pas l'habitude d'être battu trois fois par le même adversaire dans une saison. Mais, au complet, nous sommes capables de battre n'importe quelle équipe. Surtout soutenu par notre 16e homme à Aimé-Giral. J'ai bon espoir que ce choc débouche sur une demi-finale qui se jouerait à Aimé-Giral, je le confirme.
Comment avez-vous vécu la présence de trois joueurs de l'USAP (Mas, Guirado Vahaamahina) dans le cinq de devant du XV de France lors du dernier quart d'heure de France-Ecosse ?
C'est une belle reconnaissance de la qualité de l'équipe et de notre formation, car, tous les trois en sortent. On en est très fiers. Le sportif se porte très bien, on a une belle équipe.
Financièrement, le tableau est moins rose ?
Il faut d'abord rappeler une chose, il n'y a que deux clubs qui vivent uniquement de l'économie du rugby, Toulouse et l'USAP. Tous les autres ont un mécène qui sort le carnet de chèques. Si j'en crois les infos que j'ai eues, il y a dix clubs sur quatorze qui, sans cette aide, seraient aujourd'hui en déficit. Pour l'USAP, Je crois qu'il faut relativiser les choses. Je n'irai pas jusqu'à dire que la fin de saison sera facile. Le club risque d'être en déficit de 300 ou 500 000 euros, je ne peux pas le dire aujourd'hui. Il faut prendre en compte les situations des filiales (brasserie, boutiques). Mais, l'ensemble des partenaires les plus importants nous font confiance et ont renouvelé leurs partenariats pour l'année prochaine, voire deux ou trois ans, et même neuf (la CTPM) !
La situation de l'USAP est, comme tous les clubs, tendue, mais, je ne pense pas que nous serons, comme je l'ai lu, en Fédérale 1 la saison prochaine. En tout état de cause, si déficit il y a, nous n'avons pas de mécène, mais un groupe de 20 actionnaires, qui, je le pense et l'espère, feront ce qu'il faut pour maintenir l'USAP en Top 14.
Vous rejetez les bruits faisant état d'un déficit de deux millions d'euros ?
Je ne rejette pas ces bruits, puisque je n'y prête aucune attention, et que je ne vais pas répondre point par point à des choses qui sont purement fantaisistes. Tout cela relève d'une certaine volonté, je n'ose pas dire de nuire, mais de créer le buzz et ça ne m'intéresse pas beaucoup, je crois que l'on a bien d'autres choses à faire.
Si, demain, l'USAP se qualifie pour la demi-finale d'Amlin Cup et accroche la sixième place du Top 14, ceux qui ont colporté ce type d'informations en seront pour leur frais.
L'économie du rugby est fragile ?
Oui. La crise n'épargne pas les supporters et les partenaires et, aujourd'hui, les droits TV sont dans l'impossibilité de compenser la perte de billetterie que l'on constate quand on joue à des heures tardives et sous des climats difficiles. L'économie du rugby est aussi fragilisée par l'inflation des salaires, particulièrement en France, qui grève une grosse partie des efforts que l'on peut faire.