Undelraco
Passe du temps sur le forum
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http://www.statistiques-locales.insee.fr/FICHES/DL/DEP/DL_DEP66.pdf
Page 1 et page 4, la comparaison sur 10 ans permet une analyse suffisamment large (évitant les effets n-1 ou n-2 qui peuvent être atypiques) et embrasse deux périodes post croissance (1999 après la forte croissance des années Jospin et 2009 juste en plein dans l'onde de choc des subprimes).
Pour un très rapide ordre de grandeur statistique on constatera donc que près de 53 000 personnes nouvelles ont peuplé le département depuis 1999 et que dans le même temps le nombre de chômeurs a baissé de 500 unités, plus intéressant encore et pour ne pas avoir à laisser le fantasme d'import de rsastes ou d'impotents retraités, le taux d'actifs ayant un emploi est passé de 52% à 56.1% et 29 000 emplois ont été créés.
CQFD : le département n'a pas importé de "marginaux affaiblissant les caisses de l'Agglo (SIC-l'agglo ne finance rien de social)" dans la dernière décennie. Je tempère le constat en précisant que l'emploi demeure faiblement qualifié en général et qu'il tire la moyenne des salaires vers le bas mais le département n'est pas plus en déclin sans rien enlever au dynamisme haut garonnais. Je voulais juste préciser qu'il n'y a pas les dynamiques d'un coté et ceux qui accueillent les SDF et retraités de l'autre !
Sur le cas particulier des terribles années 2012-2013 en matière de chômage et de rsa le département est en deçà des moyennes nationales (même si effectivement les chiffres des seuls PO montrent une forte hausse du chômage depuis 2012 et du rsa depuis mars 2013 mais pas plus qu'ailleurs en France). Ce qui nous plombe c'est le "stock" (par opposition au flux) de chômeurs et bénéficiaires du rsa qui ne sont pas employables (pour dire vite : pas de formation et un secteur agricole moins capable d'offrir des emplois à ces profils).
Il y a un peu plus que cela pour analyser un territoire et tant qu'à comparer il faudrait comparer plutôt les villes (ou les agglomérations entre elles).
Il y a d'abord la mesure de la pauvreté qui place les villes de la région Perpignan, Béziers, voire Montpellier, bien plus mal que Toulouse.
http://www.compas-tis.fr/download/compas_etudes_2_aout_2012.pdf
Il y a ensuite les emplois existants, que l'on peut mesurer en nombre mais aussi en qualité (emplois précaires/emplois pérennes; emplois à temps partiel ou saisonniers), en niveau (la part d'emplois dit stratégiques où l'on place recherche, encadrement supérieur, etc, par rapport l'emploi total), et plus généralement les inégalités.
Enfin, il y a le potentiel local en terme de capacité du capital (et/ou d'attractivité) et de capacité des ressources humaines locales (en terme de diplôme). Et au passage, avec l'approche statistique de l'INSEE ou au moins avec ces tableaux là, tu oublies que ce qui est mesuré n'est pas un stock inerte mais le résultat de flux d'entrée et de sortie.
Ainsi même si Perpignan et Montpellier sont relativement proches vis à vis de la pauvreté, Montpellier dispose d'une proportion d'emplois stratégiques (ou de fonction supérieures) qui la place en 4 ou 5ème position en France suivant que l'on prenne ou non Paris. C'est un peu vieux mais la structure n'a pas beaucoup bougé : http://www.insee.fr/fr/ffc/docs_ffc/ip840.pdf
Enfin, il y a la notion d'aire urbaine, c'est à dire l'ensemble des relations d'autres territoires avec la métropole (relation domicile travail, de sous traitance, etc)
Perpignan (et les PO) apparaît défavorisée sur l'ensemble de ces plans par rapport à Toulouse ou à Montpellier. Montpellier est dans la situation paradoxale d'être à la fois extrêmement dynamique et en pointe et de conserver/ou attirer des populations faiblement diplômées qui galèrent quand Toulouse est à la fois dynamique et présente moins d'inégalités sociales.
Pour Perpignan, la situation apparaîtrait pire encore si on avait les données sur ceux qui sortent du territoire (des étudiants et diplômés qui migrent à Paris, Toulouse, Montpellier ou plus loin ou chez les cousins de Barcelona) et ceux qui entrent qui peuvent être des gens précaires venus du Nord. Souvent avec un boulot saisonnier mais qui ne dure pas et ne leur permet pas de vraiment se sortir de leur situation.
Ta conclusion "le département n'a pas importé de "marginaux affaiblissant les caisses de l'Agglo (SIC-l'agglo ne finance rien de social - je confirme que le coût est dans l'ordre pour le CG, pour la commune puis la Région. L'agglo devrait y être de plus en plus confrontée avec l'extension de ses compétences) dans la dernière décennie" n'est pas réellement fondée. Et le départ d'une bonne part des plus diplômés et des plus dynamiques parce que les possédants locaux sont "petits cerveaux-petits bras" et préfèrent les rapports de la rente foncière sous diverses formes à la prise de risque de l'économie moderne et de l'innovation.