Comme d’habitude : quelques bonnes actions qui vous maintiennent en vie et des erreurs fatales. Que dire ?
Que c’est à l’image de notre état d’esprit, de la saison. Nous, on veut produire, on veut mourir avec nos idées tout simplement. On a joué face à une équipe championne de France qui n’a pas trop joué ce soir, qui marque sur un coup de pied. Nous, on meurt avec nos idées, en jouant. Ça paye pas parce qu’on manque d’efficacité. Mais le jour où on passera ce cap, on sera vraiment pas mal.
Quelle explication aux vingt premières minutes très difficiles (19-3) ?
Très difficiles pourquoi ? Parce qu’on prend trois essais, oui... Mais au final, dans l’organisation défensive, on se troue pas trop. C’est juste sur ces deux coups de pied où ils arrivent à réinverser la pression pour mettre de la vitesse dans leur jeu. Il faut le travailler parce que si ça marche pour eux... Mais je ne trouve pas que dans le jeu courant on a été dépassé. Que dire, que dire alors qu’on a pris trente points ? A-t-il fallu se parler à ce moment critique ? On n’a pas besoin de se parler pour savoir qu’on ne lâchera rien. On va mourir avec nos idées et ça va nous faire travailler. On joue beaucoup, on s’expose, mais le jour où on sera efficace, on oubliera vite les défaites de cette saison. Mais c’est du boulot, on ne peut pas arriver du jour au lendemain dans un championnat au-dessus et casser la bouche de tout le monde. Non, ça se construit. On est un groupe jeune, qui manque beaucoup d’expérience à ce niveau-là.
Tu ne prends pas du plaisir qu’en gagnant
L’état d’esprit était-il bon ?
Je ne vois pas un mec qui lâchera jusqu’à la fin. Je suis content de jouer avec ces types, il n’y a pas un abandon. On a beau n’avoir qu’une victoire, on s’en resservira de cette saison. Certains de vos coéquipiers parlaient de plaisir avant le match.
En prenez-vous malgré la défaite ?
(il souffle) C’est sûr que lorsqu’on ne fait que perdre, c’est dur de dire qu’on progresse. Mais on acquiert de l’expérience au fur et à mesure des matches. C’est sûr que le constat est lourd mais parfois, quand on arrive à déséquilibrer et mener la barque face à des grosses équipes comme ça, oui, on prend du plaisir. Même si à la fin tu n’es pas payé. Tu ne prends pas que du plaisir en gagnant. En faisant que des coups de pieds et des rucks, moi je joue pas. J’y vais pas dans cette équipe. J’en ai rien à faire, je veux prendre du plaisir en jouant. C’est tout.
À Castres, recueilli par Pierre Cribeillet