Plus je lis les différentes interviews faites des entraîneurs et joueurs et plus je me pose des questions.
Ils annoncent toujours vouloir décrocher la victoire à l'extérieur et savoir à quoi s'attendre face à ces équipes au jeu "limité" typique du Pro D2.
Ils savent qu'il faut mettre beaucoup d'agressivité, s'appuyer sur une bonne mêlée et un bon buteur. Combien de fois ont ils répété cela?
Résultats:
A Tarbes, on se fait très souvent pénalisés en mêlée et dominés dans les rucks. Qui plus est nos buteurs sont en faillite ce jour-là alors que cela semblait jouable. L'effet de surprise peut-être...
A Montauban, notre mêlée prend l'eau en première mi-temps et c'est un miracle si on ne prend pas plus de points. En deuxième mi-temps, la rentrée de Tauma
o stabilise la mêlée et on fait 15 min de très bon jeu où nos trois quarts prennent de vitesse les montalbanais. C'est la seule fois de l'année où d'ailleurs j'ai vu l'USAP accélérer et mettre du rythme, passer les bras (Mafi jouait 10). Pourtant, on finit tout de même par encaisser un essai stupide sur une touche...
A Carcassonne, je ne reviens pas sur cette défaite, car au-delà du fait qu'on ait été dominés devant et dans tous les secteurs du jeu, j'avais rarement vu autant de plaquages ratés et une défense si peu en place...
A Biarritz, il y avait du mieux dans la conquête mais face à une équipe qui depuis quelques années propose un jeu vraiment indigeste fait de picks and go et de chandelles (ce qui ressemble d'ailleurs beaucoup au type de jeu proposé par l'USAP, notamment depuis l'arrivée de Hyardet).
A Dax, enfoncés en mêlée et emportés sur 20 m sur des mauls dacquois, on n'a pas existé (à l'écoute de C.Manière). Pas une seule fois, on a joué chez eux ou trop peu.
En voulant décrocher une victoire à tout prix à l'extérieur, les joueurs ne se mettent ils pas trop de pression?
Du coup, n'arrivent ils pas trop inhibés au moment d'entamer ces rencontres où l'envie compte beaucoup ?
Je me demande aussi quel est le discours des entraîneurs pour voir si peu d'envie sur le terrain? Le message passe-t-il ? Il y a t-il un message?
Alain Hyardet a mis en place un jeu très restrictif fait de multiples chandelles sous lesquels nous perdons nombres de duels. En défense, le positionnement des joueurs et l'envie est catastrophique (cf les nombreux essais casquettes qu'on a pris sur le replacement défensif après turn-over).
Il y a t-il une stratégie défensive ? Il n'y a aucune alternance dans le jeu ou peu.
Pourquoi toujours aller au casse pipe ?
Visiblement, l'USAP a un véritable déficit de puissance devant.
Alors pourquoi ne pas jouer plus sur la vivacité et sur la vitesse en dynamisant le jeu en attaque, l'agressivité et l'envie en défense ? Les défenses adverses sont serrées, hautes, agressives. Au lieu d'aller s'y enfermer en passant constamment par le sol, alternons le jeu au pied court derrière les défenses, le jeu au pied long pour les faire reculer, le jeu au large rapide et mettre du rythme... Le seul moment où l'USAP a fait ça à Montauban, je nous ai sentis invincibles (ça a duré 15 min seulement)...
Est-ce qu'on ne se laisse pas doucement endormir par le rythme cassé du ProD2 ?
Dieu sait que j'ai critiqué Delpoux mais force est de lui reconnaître qu'il avait mis en place un jeu dynamique derrière avec l'envie de mettre du rythme certes en oubliant l'essentiel : la mêlée et la conquête... Ce qui est selon moi à l'origine de notre descente.
Cela dit, vouloir renforcer le secteur du combat et de la mêlée, j'adhère, mais est-ce incompatible avec l'envie de vouloir mettre du rythme et du jeu ?
Présent à Clermont le jour de la descente, au moment d'applaudir les joueurs à leur sortie (le cœur gros comme ça!), un supporter clermontois a interpellé le président de l'USAP et posé une question très juste : "
Où est passée la furia catalane, président?"...