usapmesquemai
Passe du temps sur le forum
Le rugby comme toutes beaucoup d'activités humaines, a vendu sont âme au diable. Partant de ce constat, il y avait deux options : tourner la page et dire "Basta, au revoir le rugby, j'ai pas envie de cautionner cette dérive" ou bien dire "je fais une exception". J'ai choisi la deuxième option. Mais en choisissant cette option je savais, que là comme ailleurs, il me fallait rester cohérent (dans mon incohérence) et dire adieu à nos joueurs catalans. Le rugby-argent signifie :Oh Clément c'est pas le pire en la matière,il est jeune et moderne et puis au fond,il doute quand méme et au moins il s'interroge et ça c'est toujours positif.C'est un peu plus facile pour de vieux croutons comme nous qui avons eu la chance,car au fond ce n'est que ça,de naitre avant lui et donc d'avoir connu d'autres époques,d'autres situations,d'autres émotions aussi et de bénéficier d'éléments de comparaison qu'il n'a pas encore et pour cause.C'est l'éternel combat des "anciens et des modernes"
- priorité au spectacle (entendu au sens de Guy Debord) même si le spectacle est le plus souvent un jeu très technique et très restrictif, avec (ça reste du rugby) des éclairs de génie (qui tournent en boucle sur You Tube)
- priorité au pognon, tant pis si les joueurs se font de plus en plus mal, tant pis pour les supporters qui deviennent des figurants ("helpers" ?), le club devient la danseuse de quelque riche personnage de la finance qui la balance quand il n'en a plus besoin (pour sa carrière) ou bien qu'elle a cessé de l'amuser (des exemples ?)
- les supporters qui comme nous tous sommes, inconditionnels du ballon ovale, deviennent soit les derniers des mohicans, comme ceux qui n'ont rien compris au changement de monde et qui s'accrochent aux valeurs anciennes (la catalanité, la "préférence nationale", là y en a qui se mélangent les pinceaux ... un nom me vient à l'esprit. Il va se manifester), soit des gêneurs qui ont des exigences en terme de qualité de jeu, nous le sommes tous ici, ou bien enfin des spectateurs (toujours au sens de Guy Debord) qui payent leur part de spectacle (amateurs ou sponsors). C'est ce que le système voudrait que l'on devienne.
"Et le rugby dans tout ça me direz-vous" ? Il a été "macronisé". Il est devenu l'enjeu de marques, une compétition d'égos. Mais, tous autant que nous sommes, nous nous accrochons à nos rêves de gosses, de quand nos grands-mères parlaient catalan ou de ce que l'on nous en a dit, de néo-catalans (benvinguts !) qui aiment le rugby et leur nouvelle terre d'accueil, de quand nous savions qu'un jour nous aussi nous la vivrions cette finale, et nous l'avons même gagnée. Depuis, la bulle d'euphorie a explosé et c'est une chute sans fin, comme au ralenti où Rivière servirait de parachute, qui nous ferait croire que la fin sera moins dure...
Mais comme dans beaucoup de films un élément extérieur, un sauveur, intervient pour changer le cours d'un destin qu'on croyait inexorable. Je n'ai aucune idée de qui il sera, quelle forme il prendra (un repreneur de génie, révolte des supporters ? ...) mais j'espère au fond de moi-même qu'au fond de la piscine il y aura moyen de mettre un coup de pied qui nous permettra de reprendre l'air frais du Top quelque chose.