Top 14 : Montpellier à la traine sur les Jiff
Patrice Collazo et Vincent Etcheto (Sy. Thomas/L'Équipe)
Dans sa lutte pour le maintien, Montpellier doit également rattraper son retard sur sa moyenne de Jiff, en dessous des 16 par feuille de match requis par la LNR. Ils seront 15 alignés face à Bayonne cet après-midi (15 heures).
De notre envoyé spécial, Romain Bergogne à Montpelliermis à jour le 24 février 2024 à 10h17
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C'est une note sur 23 à laquelle les clubs de Top 14 veillent avec la plus grande attention. Sur les 23 joueurs alignés sur la feuille de match, ils doivent terminer la saison avec une moyenne de 16 Jiff, les fameux joueurs issus des filières de formation françaises. Un statut acquis après avoir passé au moins trois ans au sein d'un centre de formation agréé.
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Avant de recevoir Bayonne cet après-midi (15 h 00) au GGL Stadium, Montpellier est le plus mauvais élève du Top 14, avec une moyenne de 15,53 Jiff. Moyenne qui va descendre à 15,5 ce week-end puisqu'il n'y a ''que'' 15 Jiff sur la feuille de match face à l'Aviron. Il lui restera ensuite dix matches pour entrer dans les clous, sous peine d'écoper d'une pénalité de six points au classement pour la saison prochaine.
Privilégier le résultat ou l'alignement des Jiff, le difficile dilemme
Les retardataires ont l'habitude de combler le retard sur les derniers matches de la saison quitte à se priver de certains cadres. Cela avait par exemple coûté cher à Toulon il y a un an dans sa course au top 6. Un tel pari serait encore plus risqué pour un MHR qui lutte pour son maintien et si on venait à imaginer qu'il jouerait son avenir en Top 14 contre Lyon à la 25e journée et/ou à Clermont à la 26e.
Avant de fléchir face à Bayonne, un redressement avait été opéré lors des deux dernières journées avec 18 jiff couchés sur les feuilles de match pour les voyages à La Rochelle (18-10) et au Racing (20-44). Avec par exemple 17 Jiff sur chacun des onze matches restants, Montpellier serait assuré de repasser au-dessus des 16 de moyenne.
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Un exercice pas forcément évident : sur les 41 contrats professionnels du club, 30 sont Jiff. Les Ben Lam, Jan Serfontein, Cobus Reinach, Sam Simmonds, Paul Willemse et autres Brandon Paenga-Amosa font partie de ces cadres du manager Patrice Collazo et de son staff qui n'ont pas le statut de Jiff. Face à Toulon le 7 janvier dans un match capital pour le maintien, Montpellier n'avait que 12 Jiff dans ses 23, preuve du poids sportif des non-Jiff dans ce club.
« C'est entré dans nos discussions au moment de faire les compositions d'équipe », reconnaît l'entraîneur de l'attaque Vincent Etcheto, arrivé dans le staff avec Collazo mi-novembre. Autre discussion évoquée par Etcheto :
« Est-ce qu'il vaut mieux perdre des points pour la saison prochaine ou descendre en Pro D2 ? »
« La priorité, c'est de gagner et d'aligner les meilleurs »
Vincent Etcheto, entraîneur de l'attaque du MHR
Faut-il comprendre que le MHR est prêt à tout pour se sauver, même à ne pas respecter la moyenne de Jiff imposée par la LNR, quitte à commencer à moins six points la saison prochaine ? La question s'est posée dans les bureaux du GGL Stadium.
La victoire bonifiée sur la pelouse du Racing il y a une semaine a prouvé que Montpellier pouvait être compétitif tout en sortant sa calculette.
« On s'adapte en permanence, poursuit Etcheto.
Si sur un poste précis on a un choix entre un Jiff et non Jiff, que les deux nous semblent être des bons choix pour le match en question, alors on va choisir le Jiff. Mais c'est une réflexion qui vient dans un deuxième temps. La priorité, c'est de gagner et d'aligner les meilleurs. »
Dans ses calculs, le MHR et son directeur du rugby Bernard Laporte se sont également activés pour modifier l'effectif à la marge en cours de saison. Les départs des non-Jiff Tolu Latu (prêté à La Rochelle), Henry Thomas (parti à Castres) et
Paolo Garbisi (transféré à Toulon) et l'arrivée du Jiff
Christopher Tolofua sont aussi à analyser, parmi d'autres critères, sur cette volonté de mieux équilibrer l'effectif. Le chantier est également ouvert en vue de la saison prochaine.