Christian Lanta, directeur sportif de l'USAP : "On ne finira pas dernier"
Malgré une série de neuf défaites inaugurales, le directeur sportif croit dur comme fer au maintien.
Christian Lanta ne désarme pas. C’est même tout le contraire. Alors que l’USAP a concédé à Toulon une neuvième défaite de rang en Top 14 ce samedi (26-16), le directeur sportif sang et or est persuadé que son équipe ne descendra pas en Pro D2 en fin de saison. "Notre objectif est la douzième place, minimum", assure-t-il.
"Surrégime"
En tête à la mi-temps (13-16), l’USAP n’est pas parvenue à conserver son avantage à Toulon (26-16). De quoi donner des regrets à Christian Lanta. "Oui, parce que, notamment en deuxième mi-temps, on va un peu trop facilement à la faute. Tu te fais sanctionner sur des erreurs un peu stupides et je pense qu’on va à l’erreur parce qu’on est un peu en surrégime. Si on ne fait pas ces erreurs-là, on peut mieux maîtriser la deuxième mi-temps. On va travailler dessus".
"Les supporters sont derrière nous"
L’exigeant public catalan a pris fait et cause pour cette équipe de l’USAP. C’est en tout cas vrai pour une frange de supporters qui continue de garnir Aimé-Giral. Et ils étaient encore plusieurs centaines à Mayol, samedi. "Au retour du match, on s’est arrêté sur une aire d’autoroute et il y avait un ou deux bus de supporters, explique l’ancien agenais. Ils ont fait une haie d’honneur aux joueurs, qui dormaient à moitié et allaient boire un café. Ça veut dire que les supporters voient que les joueurs donnent le maximum. Il y a une forme de compréhension et d’intelligence de nos supporters qui est exceptionnelle. Et c’est aussi ce qui nous permettra de nous maintenir. Ce sont mes idées philosophiques et politiques : je crois beaucoup en l’intelligence populaire. Et s’ils sont derrière nous, c’est qu’ils ressentent des choses importantes". En revanche, les critiques sur les réseaux sociaux ne trouvent pas grâce à ses yeux : "Je me fous et me contrefous de ce qui s’y dit".
"Expérience et individualités"
Comme face à Toulouse une semaine plus tôt (11-10), l’USAP menait face à Toulon à la pause (13-16) avant de s’incliner. L’explication est toute simple pour Christian Lanta. "L’expérience et les individualités ont fait la différence". Le promu catalan ne compte pas trois All Blacks dans ses rangs comme le RCT (Savea, Fekitoa et Messam) et la raclée infligée par un Toulouse privé de ses Bleus (Médard, Huget, Bézy, Dupont, Marchand) à Bordeaux (40-0) permet de relativiser l’échec des sang et or face aux Stadistes (18-36). "Contre Toulon, la première mi-temps est de très haut niveau, assure le directeur sportif. On leur pique quatre ou cinq ballons, on avance sur tous nos mouvements. On n’est pas trop payé de notre domination. Il n’y a pas à rougir de notre performance".
"Les choses vont s’inverser"
Grenoble qui prend deux points face à Clermont (27-27), Agen qui ramène un point de La Rochelle (33-29) : si les adversaires désignés de l’USAP pour le maintien prennent de l’avance, Lanta ne s’affole pas. "Il y a des moments où les championnats basculent. Il basculera en notre faveur ou pas. Le match nul de Grenoble, sachant qu’il manquait la moitié de l’équipe à Clermont, c’est plutôt un bon résultat. J’étais convaincu que Grenoble gagnerait. La chance de Montferrand c’est d’avoir des Yato et des Raka. Je maintiens qu’on ne finira pas dernier. Je ne sais pas si on se maintiendra, mais je sais qu’on ne sera pas dernier à la fin de la saison. Je le maintiens parce que notre calendrier, parce que tous les scénarios nous sont un peu défavorables, mais je pense qu’au fur et à mesure, les choses vont s’inverser".
"Objectif douzième place, minimum"
Quand on lui demande si l’USAP vise désormais la treizième place, synonyme de barrage face au finaliste de Pro D2, l’ancien troisième ligne est catégorique : "Non, notre objectif est la douzième place, minimum. Il faut analyser la projection". Le staff catalan le martèle depuis des semaines : le calendrier ne lui a pas été favorable jusque-là avec, notamment, des réceptions de gros bras (Stade Français, Montpellier, Lyon, Toulouse) alors qu’Agen et Grenoble ont reçu et battu des équipes à leur portée (Bordeaux et l’USAP). Un calendrier plus abordable sur la phase retour permettra-t-il à l’USAP de rattraper ses neuf points de retard sur le treizième (Agen) et les onze sur le douzième (Toulon et Grenoble) ?