Juste pour info :
La situation sanitaire est préoccupante à
l’Ehpad Marie Lehmann, situé à
Balma (Haute-Garonne), aux portes de
Toulouse. Malgré la campagne de vaccination menée tambour battant dans l’établissement, comme dans tous les autres du département, un important
cluster de Covid-19 s’est déclaré ces derniers jours, indiquent à
Actu Toulouse des sources concordantes.
26 résidents positifs sur 77, et un décès
L’Agence régionale de santé Occitanie confirme ce mercredi 21 avril 2021 pas moins de
26 résidents positifs au Covid-19, dans cet Ehpad qui dispose de quelque 80 places (70 en chambre individuelle, et dix dans des chambres à deux lits) et qui accueille très précisément
77 résidents à ce jour.
"Nous avons enregistré 26 résidents COVID+ depuis l’apparition du 1er cas, le 2 avril dernier, et un décès imputable au COVID".
L'ARS Occitanie
D’après nos informations, le virus serait entré dans l’établissement par
un salarié de l’Ehpad, infecté, avant de se répandre comme une traînée de poudre chez les personnes âgées.
85 % des résidents étaient vaccinés, 77 % avec deux doses
Des résidents, « tous asymptomatiques » d’après l’ARS, et qui avaient pourtant quasiment tous reçu les
deux doses du vaccin à ARN de Pfizer-BioNtech, lequel revendique selon la Haute Autorité de Santé une efficacité de
95 % face au Covid-19, un ratio quasiment identique chez les personnes de plus 80 ans, selon les études.
Parmi les 26 résidents COVID+, 85% ont eu recours à la vaccination (Pfizer) dont 77% ont un schéma vaccinal complet et 8% n’ont reçu qu’une seule dose. Ces patients sont tous pauci-symptomatiques ou asymptomatiques. 15% n’ont pas eu recours à la vaccination.
L'ARS Occitanie
Des résidents vaccinés rapidement
Cet Ehpad a pourtant fait partie des premiers qui ont bénéficié de la campagne régionale. D’après l’autorité occitane de santé, « la vaccination d’une très grande majorité des résidents (plus de 80%) a été réalisée au cours de la première campagne de vaccination qui a débuté pour cet établissement le 1er février 2021″.
"Actuellement, parmi les 77 résidents présents au sein de la structure, 92 % des résidents ont eu recours à la vaccination, soit 84% ont un schéma vaccinal complet et 8% n’ont reçu qu’une seule dose".
L'ARS Occitanie
La vaccination réduit le risque de transmission, selon le CNRS
Vacciné, peut-on encore s’infecter et transmettre le virus ? Dans un article publié récemment par le
CNRS,
Claude-Agnès Reynaud, Jean-Claude Weill et
Matthieu Mahévas, trois chercheurs de l’Institut Necker Enfants Malades, s’appuient sur plusieurs études menées en Israël et en Grande-Bretagne, deux pays où la campagne est bien plus avancée qu’en France. Ils y confirment « la protection promise » des personnes vaccinées et y assurent que « le risque qu’elles transmettent le virus est
potentiellement réduit ».
"Dans tous ces travaux, nous notons aussi l’importance d’un laps de temps nécessaire après une injection avant d’acquérir un début de protection, et l’importance de la deuxième dose pour atteindre la totalité de la protection annoncée. Rien d’étonnant donc que des personnes aient pu contracter le virus et tomber malades juste après leur première injection".
Trois experts de l’Institut Necker Enfants Malades pour le CNRS
Dix fois moins de risque d’être infectés, selon des chercheurs
Selon ces chercheurs, l’étude israélienne mène aussi à un « résultat majeur » : la démonstration d’une «
réduction drastique de la mortalité, de l’ordre de 72 %, deux à trois semaines après la première dose. Et une semaine après la deuxième dose,
aucun décès n’a été répertorié ».
Les experts assurent que « deux à trois semaines après la première dose de vaccin Pfizer-BioNTech, la protection contre une infection symptomatique est de 57 %. Cette protection atteint 74 % si on se focalise sur le risque d’hospitalisation. Une semaine après la deuxième injection, la protection atteint
l’excellent taux de 92 %, qu’il s’agisse d’avoir des symptômes ou d’être hospitalisé ».
Sur 62 000 personnes de plus de 80 ans ayant reçu le Pfizer-BioNTech, l'efficacité est de 60 à 70 % après la première dose et de 89 % deux semaines après la seconde, soit des valeurs très similaires à celles obtenues sur des personnes plus jeunes.
Trois experts de l’Institut Necker Enfants Malades pour le CNRS
Une réduction du nombre d’infections qui « grimpe à 90 % dès sept jours après la seconde dose. Cela signifie, dans le cadre de cette étude, qu’une semaine après avoir reçu sa deuxième dose de vaccin,
une personne a dix fois moins de risque d’être infectée sans le savoir et de potentiellement transmettre le virus ».
Bref, selon ces chercheurs, « une vaccination massive » permet de « réduire la circulation virale », et ainsi de
« réduire la mortalité », mais aussi « les cas graves qui saturent le système de santé ».
Un tiers des patients positifs, après vaccination
Mais bien qu’ils ne souffrent que de symptômes bénins, comment expliquer qu’
un tiers des patients de cet établissement ait toutefois pu contracter le virus, après avoir en grande majorité tous reçu les deux doses de vaccin ? Malgré nos sollicitations, l’Ehpad Marie Lehmann et le président de son conseil d’administration n’ont pas souhaité s’exprimer.