Challenge Cup - Patricio Fernández (USAP) : "Ne pas baisser la tête"
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Patricio Fernández retrouvera du temps de jeu à Trévise. Michel Clementz
Rugby à XV,
USAP,
Perpignan
Publié le 07/04/2022 à 16:04 , mis à jour à 16:54
Avec des fourmis dans les jambes et l'envie de bien faire, l'ouvreur argentin Patricio Fernández est du déplacement à Trévise (coup d'envoi samedi à 16 h 15) pour la Challenge Cup. Ce dernier n’a plus joué depuis le 26 février dernier à Clermont, en Top 14, en raison de la concurrence à son poste et de prestations insatisfaisantes.
Patricio Fernández, vous êtes de retour à la compétition ce week-end. Comment vous y êtes-vous préparé ?
Déjà, je suis très content de jouer un peu. Cela faisait un bout de temps... Je m'y suis préparé comme d'habitude... Ce n’est pas que j'ai quelque chose à prouver mais il faut que j'augmente mon niveau pour prétendre aux quatre matches de Top 14 qui attendent l'équipe. Je me suis concentré sur moi-même. On va voir ce que ça donne.
Quand vous dites devoir augmenter votre niveau, que voulez-vous dire ?
Dans le jeu, dans ma gestion du match, dans le jeu au pied. Je dois augmenter le niveau un peu dans tout, dans tout ce qui concerne le travail du numéro 10. Je sens que ce n'est pas pour rien que je ne joue pas. C'est à moi de m'investir. De tout faire, comme je l'ai dit, pour avoir une place dans les matches à venir.
Comment avez-vous traversé ces dernières semaines sans jouer en compétition ?
C'est un peu compliqué. Comme tout joueur, tout compétiteur, notre vie c'est de jouer. C'est la vie de sportif aussi avoir des moments délicats dans une carrière. J'en ai connu dans d'autres clubs... Il ne faut pas lâcher, pas baisser la tête. Il faut continuer à travailler c'est tout.
Physiquement, vous allez mieux. Est-ce plus l'aspect mental que vous devez travailler ?
Oui, oui ! Car je m'entraîne vraiment toute la semaine sans problème. Mentalement, ce n'est pas facile. C'est la vie... Pour revenir, ça ne dépend que de nous.
Si Patrick me demande de dépanner encore à un autre poste, je peux le faire. Je veux le faire.
Le poste d'ouvreur est-il vraiment celui qui vous sied le mieux ?
Disons que... c'est le poste dans lequel je veux le plus évoluer. J'ai joué centre et arrière lors de matches cette année. J'aime bien ces autres postes. Nous avons eu une discussion avec Patrick (Arlettaz, l'entraîneur principal, NDLR) à ce sujet. Il m'a dit qu'il voulait me tester ailleurs. Je suis là pour l'équipe. S'il me demande encore de dépanner, je peux le faire. Et je veux le faire aussi.
Qu'est-ce qui vous séduit tant en numéro 10 ?
C'est un poste particulier. Il est très différent des autres. Il faut plus guider l'équipe, jouer pour les autres. Quand on perd un match, peut-être que c'est parce que la charnière a eu des problèmes et des responsabilités que les autres n'ont pas eus, et ça peut être dur à encaisser. C'est difficile de jouer aux postes de 9 et de 10. Avec les années et l'expérience, ça aide à progresser. Dix, oui c'est un poste que j'aime bien. J'insiste, il y a vraiment beaucoup de responsabilités.
Parlons de l'USAP à présent. Qu'a-t-elle à gagner à Trévise ?
Déjà, si on gagne, on est qualifié pour les huitièmes de finale de Challenge Cup. On a un truc à aller chercher (il sourit). Quand on regarde la feuille de match, il y a pas mal de mecs qui n'ont pas beaucoup de temps de jeu... Donc ce n’est pas comme si on avait un truc à prouver. Peut-être plus à nous-mêmes qu'aux autres. Il y aura tout simplement le plaisir de jouer. Vu qu'on ne le fait pas souvent, ce que l'on veut le plus faire, c'est jouer, alors autant en profiter ! On est une bande de copains qui veut se donner à 100 %. Si on gagne, ça va nous faire du bien à nous les joueurs pour les temps à venir. Ça peut donner de la confiance pour le match à venir en Top 14 à La Rochelle.
Pour ces joueurs en manque de temps de jeu, y a-t-il quand même de l'excitation à rejouer plus que de la crispation à vouloir montrer des choses là-bas ?
Oui bien sûr. Dès que l'on fait un match, quelle que soit la compétition, quel que soit l'enjeu, il y a quand même de la pression car personne ne veut mal faire. On veut montrer que l'on peut compter sur nous pour les matches à très fort enjeu. Pour l'après...
Propos recueillis par Laura Causanillas