J'ai vu le match à la télé : pitoyable en tous points à part la mêlée et un peu la touche
Moi qui trouve toujours des circonstances atténuantes à notre équipe, là j'avoue que je manque d'arguments. Les défauts que j'ai constatés : manque de puissance devant (ou d'organisation). Carcassonne nous plante un essai sur pénaltouche et nous, sur une pénaltouche également on n'avance pas. Manque de soutien et de hargne sur les nettoyages. Les ballons sortent trop lentement. En plus Écochard perd du temps à armer sa passe au lieu de ramasser et donner. Sur les quelques lancements, nos avants n'arrivent pas assez lancés (c'était flagrant par rapport à ceux de Carcassonne). Le jeune Séguy rate son match mais comment lui en vouloir ? Ce n'était pas un cadeau et personne autour de lui pour le mettre en confiance. Derrière, aucuns lancements de jeu efficaces malgré les bonnes munitions glanées en mêlée. Et surtout, ce qui m'a le plus choqué, moi le modeste entraîneur de F3 que j'étais, c'est le manque de maîtrise individuelle et l'absence totale de sens tactique. Nous avons commis un nombre incroyable d'en-avants (ce n'est pas d'aujourd'hui) et nous n'avons jamais su prendre le dessus d'homme à homme (à part Lucas sur son essai). Quant à la tactique, j'ai toujours appris à travers mes formations d'éducateur et d'entraîneur, qu'il faut toujours enfoncer l'adversaire sur ses points faibles. Un exemple pathétique, en 2ème mi-temps nous récupérons une pénalité sur une bonne mêlée enfoncée. Au lieu de reprendre la mêlée et d'ainsi mettre l'adversaire à la faute pour qu'il soit pénalisé d'un carton jaune et ainsi bénéficier d'une supériorité numérique, qu'est ce qu'on prend comme choix: une pénaltouche où bien entendu Carbou nous a gratifié d'une pizza. Sur le coup, Magne ne comprenait pas notre option et expliquait que nous aurions dû reprendre une mêlée. Je pense que les leaders sur le terrain ont leur part de responsabilité, mais aussi les coachs au bord du terrain. Moi je communiquais en permanence avec mon capitaine sur les options de jeu. Là, on s'aperçoit que c'est le néant. Quant au déplacement à Vannes, pour avoir passé 15 ans en Bretagne et connaître parfaitement le rugby breton, je peux vous assurer que ce ne sera pas un voyage d'agrément. Je connais très bien le RC Vannes et notamment Jean-Noël Spitzer et Wilfrid Lahaye les entraîneurs qui sont des copains. J'ai, pendant plusieurs saisons, travaillé avec eux comme consultant arbitre lors de leurs entraînements et au niveau du centre de formation. Je peux vous assurer que c'est une équipe au jeu très bien structuré et qui sait être particulièrement offensive. De plus, elle est composée de pas mal de bretons qui ne lâchent jamais rien (comme les Irlandais), il n'y a qu'à voir leur match à Bourgoin. En plus, quand on sait que cette équipe est portée par 7000 vrais supporters fanatisés au stade de la Rabine, ce ne sera pas une sinécure. Ce soir, pour la première fois je suis pessimiste et très triste. Je pense réellement que notre chère USAP est en crise. Il va falloir vraiment un électrochoc pour remettre l'équipe sur les bons rails. Peut-être remplacer les deux entraîneurs adjoints qui n'ont absolument pas fait leurs preuves.
