Le président des sang et or a annoncé hier vouloir procéder à une augmentation de capital de 3 millions d’euros.
À peine le temps de célébrer le titre de Pro D2 que l’USAP a basculé de plain-pied dans l’élite du rugby français. Avec, en première ligne, le président François Rivière, qui a annoncé vendredi vouloir procéder à une augmentation de capital de 3 millions d’euros. «Le plus important, c’est que les actionnaires fassent leur travail pour sécuriser la montée en Top 14. Cette augmentation est la plus importante de l’histoire du club», a-t-il confié vendredi matin sur France Bleu Roussillon. Le patron des sang et or, qui n’a pas souhaité s’exprimer dans les colonnes de L’Indépendant avant la semaine prochaine, a conscience d’être à l’aube d’un chantier colossal. Et d’être attendu au tournant.
Tout d’abord par la DNACG (Direction nationale d’aide et de contrôle de gestion), le gendarme financier. Déplorant un déficit structurel de 1,3 M€ cette saison par rapport au budget prévisionnel, Rivière doit ainsi, comme à son habitude depuis quatre ans, combler les trous de fin d’exercice. Autre obligation pour le club catalan: il doit disposer de 15% de fonds propres par rapport à sa masse salariale. Celle-ci devant passer de 3,6 à 5,3M€ (dans une fourchette haute), l’augmentation de capital permettrait effectivement d’assurer les arrières.
Premier enseignement pour François Rivière: le Top 14 coûte beaucoup plus cher que la D2, comme il l’appelle. La complexité pour ce dernier veut qu’il soit prisonnier, malgré lui, de son statut de président-mécène. Ainsi, les actionnaires ne bougeant pas une oreille -ou si peu- il sait déjà qu’il devra s’acquitter de la quasi-totalité des 3M€.
La course à l’armement a commencé. On sait déjà que le budget usapiste de la saison 2018-19 sera l’un des plus faibles du Top 14. «Entre 15 et 16 millions d’euros», a annoncé «FR». Celui de cette saison étant de 9 M€ (vendredi à la radio) ou 10M€ (L’Indépendant du 7 mai) selon les interviews qu’il accorde (sic), François Rivière peut cependant compter sur le soutien des collectivités locales, à commencer par la mairie de Perpignan, dont la dotation globale s’élève déjà à 1M€. En ajoutant le soutien de la Région (300.000€) et du Conseil Départemental (350.000€ en 2017-18), l’USAP disposerait à minima de 1,6 M€ de financement public. Sans compter les primes de montée versées par la Ligue (LNR), mais aussi des droits télés.
Reste enfin l’impérieuse nécessité de trouver un sponsor national, qui ne sera pas Saint-Gobain. «L’essentiel du budget sera consacré au sportif et au recrutement», a précisé le président.
Une opération de crowdfunding va être lancée
Ce n’est pas tout. Il a également débaptisé tout de go le «Mur des Légendes» (inauguré le 31 mars 2017) pour une nouvelle appellation de «Mur des Champions». Explications du boss: «On va lancer une opération de crowdfunding (financement participatif) afin de lever des fonds permettant de financer tous nos investissements. Chaque brique du «Mur des Champions» sera accompagnée de dix actions USAP.»
Dans le viseur du club: les installations sportives, terrains et centre d’entraînement, un chantier en cours depuis près de deux ans. «Dès cet été (la reprise de l’USAP est fixée au 18 juin), je dois apporter des conditions d’entraînement «up to date» (à la hauteur)», a-t-il encore déclaré sur FB Roussillon. Pour l’heure, comme nous vous le révélions le 4 mai, l’option privilégiée concerne le Parc des sports de Perpignan. Un choix «provisoire pour deux ou trois ans», a insisté François Rivière, le temps de disposer d’un «nouveau centre d’entraînement et de formation».
C’est un fait: l’USAP passe la surmultipliée. Avec ses moyens, qui ne sont pas Byzance, mais avec la volonté de miser sur l’avenir. Une condition cependant, et de taille: se maintenir en Top 14 la saison prochaine. Au risque de tout bousiller.