Dans la foulée de la défaite (11-22) face à l’UBB, le capitaine Tom Ecochard a harangué ses partenaires afin de ne pas se désunir. Autrement, la saison de l’USAP risque d’être très longue.
Tom Ecochard, le capitaine des sang et or, assume la faillite de l USAP mais continue d y croire malgré tout.
Battus par Bordeaux, abattus par le classement. Les sang et or ont payé un lourd tribut face à l UBB (défaite 11-22), qui les a renvoyés à leurs chères études, dimanche à Aimé-Giral. Les temps sont durs pour l USAP et leur capitaine Tom Ecochard. En récoltant une onzième défaite consécutive - série record depuis l ;instauration de la poule unique en 2005 - l USAP a non seulement hypothéqué une partie de ses chances de maintien mais elle continue aussi de nourrir les doutes sur son jeu et la capacité individuelle des joueurs à franchir le cran du Top 14. Dépourvu de baguette magique, Ecochard compte désormais sur la solidarité et l unité du groupe afin de ne pas sombrer. En attendant que la roue tourne, parce qu elle finira par tourner un jour , espère-t-il. Une chose est sûre : les Catalans ne peuvent plus continuer comme ça.
On suppose que ce matin (hier) l USAP a encore la gueule de bois .
C est dur à digérer car on se remet en question chaque week-end et, chaque week-end, même si on met les ingrédients pour gagner, on rencontre des problèmes récurrents qui nous empêchent de scorer. Ça, c est difficile à vivre. Quelle est la cause principale de cette faillite ? Aujourd’hui, ce qui est criant, c est la capacité des adversaires à marquer facilement alors que nous, a contrario, on a le ballon et on ne marque jamais. Il y a toujours une petite faute individuelle, un en-avant, une passe manquée ; Contre Bordeaux, on a 65 % de possession, on passe je ne sais combien de temps dans leurs 22 mètres, et on a besoin de dix temps de jeu pour marquer trois points. Eux, avec un ballon de récupération, ils traversent le terrain et scorent derrière.
Le problème est-il tactique, individuel ?
Il y a un peu de tout. On manque de confiance, on voit d ailleurs qu on est une équipe fébrile car on enchaîne les défaites. La confiance est notre gros problème, surtout sur nos temps forts. Contre Castres (défaite 12-16), par exemple, on ne marque pas d essai, et Après, on doute, on s affole, c est un cercle vicieux.
Votre stratégie de jeu, basée sur la possession, est-elle la bonne ?
Oui, non, bien sûr qu on se pose des questions, mais on a quand même pas mal rectifié notre jeu par rapport au début de saison ou à la première mi-temps du match contre Toulouse (défaite 18-36). Là, on essaye depuis quelques matches, Toulon et Castres notamment, de passer par plus de jeu au pied. On se pose des questions mais, pour l instant, notre inefficacité reste la même.
Après Bordeaux, certains joueurs n ont pas hésité à dire que l USAP n avait peut-être pas le niveau. Qu en pensez-vous ?
Aujourd’hui, on ne l a pas. On ne peut pas dire le contraire après onze défaites. Par contre, le positif? c est que hormis trois matches où on est passé à côté (Stade Français, Grenoble, Toulouse), on n est souvent pas loin. Parfois, on a la balle de match ou on est proche du bonus défensif. À Agen (défaite 25-23) on est tout proche, à Pau (défaite 12-9) on mérite le match nul, contre Castres, Montpellier, Lyon, on meurt à quelques points ; On en prendrait 45 tous les week-ends, on se dirait qu on n est pas invité, mais ce n est pas le cas. Il nous manque plein de choses mais on a encore de l espoir, parce qu avec un déclic on ne sait jamais. Le réalisme est la marque du haut niveau Oui, sans compter qu on doit être encore plus imperméable en défense. On tient, puis on lâche toujours deux actions par match qui nous coûtent 14 points.
L USAP manque-t-elle de leaders ?
Je ne sais pas. On a aussi des joueurs expérimentés mais notre équipe est jeune en Top 14. Cette saison, on est dans le dur, mais on apprend beaucoup. Un constat lucide veut que vous soyez plus proches de la Pro D2 que du maintien. On a perdu des points ce week-end, on ne peut pas le nier. Il y a des chances qu on soit en Pro D2 la saison prochaine mais, honnêtement, ça n enlève rien du tout à notre motivation. On y croit encore dur comme fer. Il reste 15 matches, on est persuadé qu on peut le faire. Si on crée un exploit, ça peut aller très vite dans l& autre sens, même s il faut rester lucide. On est une bande de potes , répètent les joueurs à l envi.
Mais savez-vous vous dire vos quatre vérités ?
On arrive à se dire les choses avec les coaches et entre joueurs, ne vous inquiétez pas. Individuellement, quand tu enchaînes onze défaites d affilée, tu n as pas besoin qu on te dise que tu as fait un mauvais match. Tout le monde se remet en question, pas besoin d en rajouter. On se pose tous des questions sur le jeu et sur nous-mêmes.
Quel va être le discours du capitaine dans les jours à venir ?
Juste après le match, j ai dit aux joueurs que dans ces moments il était important de ne pas se tirer dans les pattes. On traverse une période difficile où tout le monde se remet en question et essaye de faire des efforts pour être meilleur. Pour le moment, tout le monde tire dans le même sens, il faut rester solidaire et unis, c est le plus important si on veut arriver à se relever.