USAP : survivre pour le meilleur
Aimé-Giral, capitale de la douleur. Les plus petits drames s’agrègent autour des plus grands pour noircir le carnet de bord du médecin de l’USAP.
Faut-il éprouver le pire pour vivre le meilleur ? Comme tous les lundis, le leader comptait ses hommes hier matin. Forletta, Muller, Walcker, Mailau, Eru, Strokosch, André, Faleafa, Ruiz ou encore Torfs ne s’entraînaient pas, tous blessés ou ménagés alors que le Biarritz de Quesada déboule au Vernet ce jeudi (20 h 45). Sur la touche, Tau, Millo-Chluski, Potgieter ou Bachelier. Stoppés net. Acteurs et observateurs partagent sans doute la même impression de se répéter à l’évocation des plaies quasi bibliques qui affligent le club catalan. « Plus vous êtes en danger affectivement, plus ça fait mal de laisser des personnes en chemin, saigne Patrick Arlettaz, coach de l’USAP. Il y a deux solutions : soit on s’enferme chez soi et on ferme les volets. Soit on se trouve une force supplémentaire pour pouvoir se battre. On se bat aussi pour tous ceux qu’on a laissés sur le côté. » La douleur sans l’amertume. Vendredi, séquelles de la défaite à Nevers (34-9), Walcker (cervicales) et André (tibia-péroné) ont mis un terme à leur saison.
Forletta, talon de fortune ?
Lundi matin, le boss Christian Lanta a pris la parole dans le vestiaire. Un discours fort, mobilisateur et combatif, qui a trouvé son écho sur le terrain, où les leaders ont guidé la manœuvre avec fermeté. Encerlcé par ses joueurs à la fin de la séance, l’entraîneur Patrick Arlettaz a donné le ton. « ça commence maintenant ! », a-t-il exhorté de sa voix rocailleuse. En conférence de presse, la question sur les absents est fatalement venue sur la table. Lam suspendu et en attente de sa sanction, De Fauverge contraint de stopper sa carrière (cervicales), le désert qui se fait autour de Raphaël Carbou au poste de talonneur...
Qui pour seconder « Raph », jeudi ? Les regards se tournent vers Enzo Forletta, habituel pilier gauche. Ce dernier avait d’ailleurs déjà servi de pompier de service, en amical face au Stade Français l’été dernier. « La tension est à son comble », ponctuera Arlettaz.