Je vais peut-être avancer sur un point critique, mais avez-vous vu hier soir une motivation à la hauteur de la "finale" que l'on, joueurs en premier lieu, nous vendait ?
Le parallèle avec la première mi-temps des Castrais hier après-midi face à Clermont est, je trouve, révélateur. Ils étaient comme des chiens sur chaque ballon dès le coup d'envoi, agressaient littéralement leurs homologues en défense, et les châtiaient constamment dans le jeu au sol. Avez-vous vu ça de notre côté ? Comme à notre habitude, on s'est fait royalement bouffer sur tous les rucks, et leur 10 Slade a joué quasiment toute la partie dans un fauteuil. C'est d'autant plus alarmant qu'il m'a semblé que, en défense sur l'homme, les Palois étaient plus agressifs et en voulaient plus que nos joueurs, ma foi dociles et ne sonnant pas la révolte qui devait avoir lieu dès la première seconde de jeu. Je voulais voir des morts de faim de tous les instants sur le terrain, mais rien de tout cela, et la seule embellie du match a coïncidé avec les entrées conjuguées de Faleafa et Eru. Forletta a raison (son interview en dit long sur ce que je mentionne supra), les joueurs ne méritent pas ces applaudissements du public en fin de match ; pour la première fois de la saison, je ne les ai pas applaudi pendant leur tour d'honneur, et ai même glissé à Ecochard qu'ils ne nous méritaient pas. Ça me fait mal d'avoir une nouvelle fois englouti plus de 900kms en un week-end pour assister à une telle débâcle.
Alors bien entendu, ces derniers ne sont pas les seuls et uniques responsables de ce naufrage retentissant. Non, bien sûr que non. Réduire nos maux à une simple cause serait réducteur et fausserait notre jugement.
En début de saison, nous (supporters et direction du club), et moi le premier, nous sommes bercés d'illusions sur la capacité de certains joueurs de notre ossature D2 à élever leur niveau de jeu intrinsèque pour pouvoir rivaliser avec les armadas de Top 14. Mais force est de constater que la majorité d'entre eux n'y est pas parvenue, c'est limpide. Des Carbou, Botha (qui n'est que l'ombre de lui-même dans le jeu courant et dans les duels), Brazo, Ecochard, Farnoux, n'ont jamais réussi à franchir ce palier. Ajoutez à cela un recrutement tout bonnement catastrophique, mais en partie lié à la croyance ci-dessus, et vous obtenez le calvaire que nous sommes en train de vivre.
Hier soir, nous avons encore eu droit à une prestation défensive absolument indigente et indigne. Votu s'est littéralement baladé pendant 80 minutes — quelle leçon il a donné à Sau qui a été lamentable en défense et sur les ballons hauts et non-chalant balle en mains — ; Stanley aussi nous a mis dans le rouge à chaque coup de rein et attaque placée. Offensivement parlant, ce n'est guère mieux en matière d'organisation collective tant les seuls moments où nous mettons nos adversaires en difficulté correspondent à la pratique d'un hourra-rugby.
Et que dire du cas Selponi... Cela fait des mois, depuis la 4ème journée et ce match à La Rochelle qu'il aurait dû reprendre les commandes en numéro 10, ou au moins qu'il aurait dû être mis en balance avec cette belle parodie qu'est Jackson. Mais non, nous avons attendu le 29 décembre pour le titulariser à ce poste sur une rencontre à enjeu, contre Clermont.
Qu'on se le dise : hier soir, n'importe quelle autre équipe de T14 aurait à domicile tapé cette équipe de Pau, et Agen en tête de file. Nous ne méritons pas notre place dans ce championnat, c'est une certitude. Et en plus, nous sommes la risée de la France du rugby.
Jouons pour le peu d'honneur qu'il nous reste désormais, et préparons sans se le cacher la saison prochaine à l'étage inférieur.