Auteur d’un doublé hier, qui en fait le meilleur marqueur de Pro D2 avec 11 essais, Sione Piukala réussit sa meilleure saison catalane.
Sione Piukala a eu droit à deux salves d’applaudissements, hier. Aimé-Giral a d’abord tenu à saluer la sortie de l’international tongien (31 ans, 1, 80 m, 100 kg), auteur d’un doublé face à Montauban (37-3) et remplacé par Adrea Cocagi (55e ). Avant que Christian Lanta ne remette le couvert en conférence de presse. « Si je ne me trompe pas, et j’en suis très heureux pour lui, Sione Piukala doit passer meilleur marqueur d’essais du championnat. »
Le compte est bon pour le directeur sportif sang et or. Avec onze réalisations, le trois-quarts centre, élu homme du match hier, a pris la tête du classement et c’est assez révélateur de son impact sur le collectif catalan cette saison. « Il arrive à maturité, il a beaucoup d’expérience, c’est un peu la plaque tournante de nos lignes arrières, souligne Lanta. Et il est décisif. »
■ Cinq essais sur les six derniers matches
La régularité du bonhomme impressionne. Il reste sur une incroyable série de six essais inscrits sur les cinq derniers matches de l’USAP. « On a de la chance de l’avoir avec nous, salue le troisième ligne Karl Chateau. Alors, on n’a pas l’impression qu’il fasse 110 ou 115 kg, mais il a cette faculté à mettre l’équipe dans l’avancée et à faciliter le travail des autres. » Hier, c’est Piukala, incertain jusqu’à samedi à cause d’une douleur à la cuisse, qui a profité de deux offrandes de ses co- équipiers, mis sur orbite par Lifeimi Mafi (30e ) puis Joe Carlisle (46e ). « Il a atteint la plénitude de ses moyens physiques et en même temps il a la pleine maîtrise du poste, confie Patrick Arlettaz. Depuis que je le vois et le connais, c’est sa meilleure saison. »
Elle arrive après un exercice 2015-2016 traversé comme une ombre. « Je ne me sentais pas bien, j’étais souvent blessé », explique l’intéressé. « Il y a eu la fatigue de la Coupe du monde, aussi, souligne Lanta. Il était très frustré, mais il a réussi à faire une bonne préparation estivale et il est revenu à un bon niveau. » Une juste récompense pour ce coéquipier modèle, discret, mais très respecté dans le vestiaire catalan. « Depuis cinq ans qu’il est là, c’est une valeur sûre de l’équipe », note Karl Chateau. Débarqué en 2012 à l’USAP, alors en Top 14, à l’initiative de Marc Delpoux, Piukala n’avait encore jamais évolué en professionnel. « Je jouais à Eastwood, reprend Piukala. Un club du championnat de Sydney. » Une compétition semi-professionnelle où le Tongien a fait ses gammes. Lui qui est désormais une référence en Pro D2. « Il fait partie de ce qui se fait de mieux à ce niveau », assurait dernièrement Christian Labit, manager de Narbonne, interrogé sur le niveau du Perpignanais, qui reconnaît lui-même traverser une période faste. « Je ne suis pas blessé et les coachs, Patrick, Perry (Freshwater) et Christian ont apporté un style de jeu offensif. La façon dont ils veulent qu’on joue correspond à mon jeu. »
Confidence de Christian Lanta : « Il y a quelques années, quand Perpignan était en Top 14, il était en renouvellement. Ça traînait et avec Christophe Deylaud (avec qui Lanta a entraîné Bayonne entre 2012 et 2014), on avait souhaité le récupérer. Comme quoi, sur ce choix-là, je ne m’étais pas trompé. »