USAP: « Les Catalans nous réussissaient bien »
usap. Sylvain Marconnet, ancien pilier emblématique du Stade Français, évoque les retrouvailles entre les deux clubs rivaux samedi.
Après la défaite de 1998 (34-7), la génération Sylvain Marconnet marquait un nouvel échec de l’USAP en finale, cette fois en 2004 (38-20). Pilier polyvalent et de talent (84 sélections), le Parisien symbolisait, avec d’autres, la rivalité exacerbée entre deux clubs que tout opposait. Après quatre ans de sevrage, samedi, 14h45 à Aimé-Giral, la saga reprend. Marconnet se souvient.
Hasard du calendrier, la saison redémarre par un USAP-Stade Français, qu’est ce que ça vous inspire ?
Le rugby a beaucoup évolué. L’histoire qui nous liait est encore vivace chez les Catalans, mais certainement moins chez les Parisiens. Ils n’ont pas connu toutes ces années qui étaient rythmées par les USAP-Stade Français.
Était-ce un déplacement que vous attendiez particulièrement côté Stade Français ?
Oui et ça tient essentiellement à la finale qu’on gagne et à la ferveur qu’il y avait à Aimé-Giral. C’est un public qui peut paraître hostile quand on est Parisien, mais qui est composé de connaisseurs, de passionnés. Les USAP-Stade Français étaient particulièrement engagés et il y a quelques anecdotes : les maillots roses (en septembre 2005) ou (Vincent) Moscato qui chambre le public. Je sais que les Catalans ont de la mémoire, c’est un match qu’ils attendent. Je suis moins sûr que ça soit le cas côté Stade Français.
« On a besoin de clubs historiques comme l’USAP »
Vous souvenez-vous d’un déplacement à Perpignan en particulier qui vous a marqué ?
Il y en a eu beaucoup. C’est triste à dire, mais les Catalans nous réussissaient bien puisqu’on les a battus deux fois en finale (1998 et 2004). On appréciait de venir jouer à Aimé-Giral parce qu’il y avait une ferveur et une hostilité, je parle au sens positif du terme. Et à l’époque, l’hostilité était notre motivation. On était le club parisien, le club à strass. Moins on était aimé, plus ça nous servait de motivation, donc on aimait venir à Aimé-Giral.
Que pensez-vous de l’équipe actuelle de l’USAP ?
Cette saison, je ne les ai pas encore vus jouer, mais ils ont fait une énorme saison dernière. Ils vont surfer sur cette dynamique avec un recrutement, dixit la presse, plutôt intelligent avec des bons joueurs à des postes clés, de l’expérience. Christian Lanta est un bon manager, il a de très bons assistants donc on risque de voir un très beau match. Je pense que l’USAP a les moyens de s’inscrire dans la durée en Top 14 et on a besoin de clubs historiques comme ça et pas que de métropoles. Il y a tout à l’USAP : un stade, un public, une région qui pousse derrière son club, une vraie identité et il y a un projet qui est, je pense, vraiment sympa.
« L’USAP a les moyens de s’imposer »
Quid du Stade Français qui a mis en place un nouvel entraîneur, l’ancien sélectionneur de l’Afrique du Sud, Heyneke Meyer ?
Je suis en contacts très réguliers avec Pieter de Villiers (entraîneur des avants), mon ami de toujours. C’est un club qui, après la prise de Wild (Hans-Peter Wild, propriétaire suisse du Stade Français depuis mai 2017) a vécu une saison compliquée à cause de l’urgence, mais j’ai l’impression que cette année, les choses sont bien faites. C’est un club sur lequel il va falloir compter à l’avenir, mais il y a une nouvelle organisation, des nouveaux coaches, est-ce que la mayonnaise va prendre dès le premier match, je ne sais pas. Après, il y a peut-être un peu de chauvinisme de ma part, c’est mon club de toujours.
Qui de l’USAP ou du Stade Français voyez-vous gagner samedi ?
Je pense qu’il y a beaucoup d’attente à Perpignan, qu’Aimé-Giral va être plein. En plus, c’est le Stade Français. Dans ce genre de matches, ça se joue plus au mental et à l’âme qu’aux qualités techniques et je pense que l’USAP a les moyens de s’imposer.
Recueilli par L. M. et P. C.