Comment la préparation physique de l'USAP a-t-elle évolué ces derniers jours pour apporter de la fraîcheur aux organismes des joueurs ?
Coup de fatigue critique ? Ou anticipé ? Étudié dans tous les cas à en croire les récentes déclarations de l'entraîneur de l'USAP, Patrick Arlettaz, notamment après la victoire à Soyaux Angoulême (à 14 à l'extérieur 31-17) : "On a fait un gros travail physique il y a trois semaines et là les joueurs sont en train de le digérer." Ce dernier avouant : "On le savait mais il a été handicapant que sur deux matches (celui à Montauban perdu 26-22 et celui contre Carcassonne gagné 17-9, NDLR)." Mais s'inclinant par la même occasion devant le travail des préparateurs physiques de l'équipe. Autant d'indices décimés qui ne sont pas anodins dans la bouche de ce stratège, et qui ont eu le don d'agiter notre réflexion.
Que s'est-il tramé de nouveau dans le programme de la préparation physique des sang et or vraisemblablement plus frais après le déplacement en Charente que les jours précédents ? Éléments de réponse avec Ange Costella, l'un des préparateurs physiques des sang et or.
"Notre charge de travail sur le terrain a été modifiée"
La préparation physique des hommes du trio Arlettaz-Freshwater-Bastide est planifiée tout au long de l'année avec des objectifs (à remplir) en fin de saison : les phases finales. Ne nous voilons pas la face. "Il faut donner la possibilité aux joueurs d’être prêts tous les week-ends, tout en sachant qu’on prépare quelque chose de très important. C’est ambivalent", témoigne Ange Costella attaché à développer les capacités physiques des joueurs qui leur permettent d’exprimer pleinement leurs qualités de rugby et de répondre au mieux au projet de jeu. Mais "en janvier et février, on travaille fort. C’est un peu plus compliqué, c’est un choix qui est fait avec les coaches. Il a fallu modifier deux trois choses pour être dans le vrai. Je ne regrette pas du tout. Mais on a effectivement modifié des contenus."
"L’erreur n’a pas été d’avoir beaucoup travaillé, précise-t-il. L’erreur aurait été, et ça n’a pas été le cas, de continuer et ne rien modifier. C’est ce que j’aime beaucoup avec "Pat", après le match de Carcassonne on s’est posé, on a discuté avec les préparateurs physiques et les coaches. On a mis à plat la situation actuelle, le travail que l’on avait encore à faire. Et l’idée était de réajuster."
De réajuster quoi précisément ? "C’est notre charge de travail sur le terrain qui a été modifiée. On a essayé d’être beaucoup plus efficient en se donnant des temps beaucoup plus courts." Et ce après avoir été "à l’étude et à l’écoute des sensations et des douleurs des joueurs. Quand ils vivent moins bien certaines semaines, c’est à nous de décrocher, de faire que la charge soit moins importante."
Car vu le calendrier et les deux tiers de la saison écoulés, le temps presse : "Le problème c’est que l’on a des échéances tous les week-ends et qu’il est hors de question de perdre des matches pour se dire c’est le moment d’ajuster. Donc on a modifié le travail. Tant mieux s’ils se sont trouvés plus frais et c’est normal maintenant on va continuer à travailler fort jusqu’à la fin de ce bloc-là et après on rentrera dans une phase de maintien qui nous amènera j’espère le plus loin possible."
Laura Causanillas