USAP - François Rivière bégaye un nouveau projet
Alors qu’une nouvelle démission frappe le CA du club, "FR" assure vouloir devenir un "président-bâtisseur".
Nouveau départ au sein du conseil d’administration de l’USAP. Après Jean-Michel Merieux (McDonald’s) et les vice-présidents Jacky Loos (Host § Vinum) et Sylvain Deroeux, c’est au tour de Jean-Charles Nieto (Intermarché) de claquer la porte du CA après avoir exprimé, mercredi dans une lettre adressée aux actionnaires du club, son désaccord avec la gouvernance du président François Rivière.
"J’ai décidé de quitter le conseil d’administration après un entretien téléphonique avec le président lundi après-midi. C’est ma décision", a déclaré jeudi ce dernier. Depuis la défaite (24-11) à domicile contre Toulon, les semaines se suivent et se ressemblent pour le patron-mécène des sang et or, qui doit faire face à la contestation d’une majorité des administrateurs. La semaine dernière, "FR" leur a pourtant demandé un communiqué de soutien, mais il s’est vu opposer un refus confirmant son isolement croissant au fur et à mesure que la saison avance.
S’il continue de bouder une partie des médias, le président de l’USAP est néanmoins sorti du bois jeudi matin, en assurant à nos confrères de France 3 et de France Bleu sa volonté de renouveler à sa guise le conseil d’administration, histoire de montrer qu’il garde la main, même seul à bord, même lourdement contesté quant à son exercice solitaire du pouvoir et même si tous les actionnaires sont partis de leur propre chef.
Dans le meilleur des mondes, François Rivière réfute ainsi tout terme de "crise", lui préférant celui de "pseudo-cabale", "d’actualité nauséabonde", de "rumeurs". Comment comprendre alors son énième nouveau projet, dans lequel il assène vouloir être un "président bâtisseur", tranchant avec l’inertie constructrice de ses presque six années de mandat. Pourquoi un réveil si tardif, alors que sa présidence s’apprête à vivre une nouvelle relégation en Pro D2 ?
La "vraie vérité"dans trois semaines.
Avec le temps, on aimerait croire le président sur parole quand il évoque, pêle-mêle, la modernisation du stade Aimé-Giral en deux étapes, pour des échéances de trois à huit ans, la construction d’un centre d’entraînement et de formation, dont il assure qu’il n’est pas encore chiffré, une augmentation de capital de 500 000 euros, alors que l’action de l’USAP ne vaut plus un kopeck, la hausse du budget (16 millions d’euros), à condition, bien sûr, d’être épaulé financièrement par des partenaires qui, à ce jour, ne se bousculent pas au portillon et, enfin, une opération de crowfunding auprès des supporters pour un montant de 500 000 €. Autant de sujets qu’il devrait aborder d’ici "deux à trois semaines", en espérant qu’il apporte enfin des garanties et ne se limite pas à ses traditionnels effets d’annonce.
"Je ne serai pas le président d’un club qui végète en milieu de Pro D2", a-t-il martelé, en dépit du pedigree de l’USAP depuis 2014. "FR" a beau nier l’évidence d’une crise de gouvernance, la "vraie vérité" (comme il dit) dépasse de très loin sa théorie du complot médiatique. Car les faits témoignent d’un président isolé en quête urgente de sponsors, qui aura à répondre d’un déficit budgétaire compris entre 1,5 et 2 millions d’euros en juin prochain.
Que François Rivière annonce vouloir enfin investir dans la pierre est une très bonne nouvelle pour l’USAP. Mais en est-il capable ? Et avec qui ?
Vincent Couture