Perpignan a mis le feu
D'entrée, en vingt minutes face à des Héraultais dépassés, l'USAP a inscrit, vendredi soir à Aimé-Giral, ses trois premiers essais pour sceller un bonus offensif et finalement s'imposer, 28-16, quatre essais à un, dans le derby de Septimanie.
Devant leurs responsabilités après la défaite à domicile encaissée face au Stade Français lors de la deuxième journée, les Catalans n’ont pas failli, cette fois-ci. Montpellier débarquait à Aimé-Giral auréolé de son beau succès devant Toulouse, samedi dernier, et s’est fait cueillir. Au bout de dix minutes, les premières, l’USAP menait déjà 15-0, avec deux essais signés du demi de mêlée sud-africain Dewaldt Duvenage (8e) en embuscade derrière une touche perdue par les Héraultais et l’ex-treiziste australien Justin Purll (10e) sous les poteaux au terme d’une magnifique action de cent mètres partie d’une passe au pied de Lopez pour l’élégant Sud-Africain Wandile Mjekevu lancé dans un slalom géant.
Dix minutes plus tard, l’ailier Guitoune, appelé par Philippe Saint-André au stage des Tricolores à Marcoussis, fin septembre, se signalait en bout de ligne pour bonifier un ballon récupéré par le pack catalan. Avec un tel avantage, 20-3 à la vingtième minute et le bonus offensif, l’USAP venait d’assommer les Héraultais, qui n’avaient que deux buts de Paillaugue pour meubler le score. Le président du MHR, Mohed Altrad, descendait de la tribune d’honneur, vexé, à la demi-heure, et personne ne reconnaissait les vainqueurs de Toulouse, atones, amorphes, inexistants.
Nagusa, en coin, sauve l'honneur héraultais
«On ne respecte rien, regrettait le demi de mêlée héraultais, Benoit Paillaugue, à la mi-temps. Nous ne sommes pas dans le match.» «On ne respecte rien, regrettait le demi de mêlée héraultais, Benoit Paillaugue, à la mi-temps. Nous ne sommes pas dans le match. Il va falloir se sortir les tripes si on ne veut pas en prendre quarante à la fin…» C’est ce que Montpellier fit, poussant fort en mêlée, essayant de placer quelques combinaisons. Mais en vain. A la 63e, le deuxième-ligne international de l’USAP, Romain Taofifenua, démarqué comme un ailier au terme d’une attaque de grande classe, pouvait lever le ballon comme un gladiateur avant d’aller marquer le quatrième essai des Catalans.
Entre temps, l’ancien pilier emblématique de l’USAP, parti à Montpellier, avait été applaudi à deux reprises par le public d’Aimé-Giral, qui n’oublie pas ses héros : lors de son entrée sur le terrain à la tête de sa nouvelle équipe et lors de sa sortie, à la 61e. Montpellier, mené 28-9, n’a pas baissé les bras pour autant, multipliant les percussions au ras pour libérer l’ailier Timoci Nagusa (74e, 28-16), mais Perpignan, pourtant un peu débordé dans les toutes dernières minutes, finissait par conserver, in extremis, un précieux bonus offensif.
Richard ESCOT