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Usap Contre Biarritz Le Match

J'ai cru entendre sur fbr que le pilier biarrot a terminé sa carrière suite à cette blessure. Ce rugby commence à faire des dégâts.
 
La Chronique "Jérôme" Els de Paris

https://www.elsdeparis.com/

9 mars 2018


NEVERS-USAP 34-9 ET USAP-BIARRITZ 59-3


ALLER-RETOUR



Un aller-retour, c’est évidemment un voyage, souvent répétitif, qui peut exprimer les incessants voyages de notre équipe entre leur cathédrale et les autres terrains de ProD2 au rythme des saisons qui se succèdent. Cela peut être également une image des hésitations de la fortune, entre un match qui vous échappe, un ballon qui tape le poteau et rebondit du mauvais côté, symbole de la glorieuse incertitude du sport, qui peut parfois irriter et amener à de regrettables excès. C’est aussi une façon d’asséner prestement une paire de gifles, que ce soit avec la vivacité d’un soufflet ou la force d’une bonne paire de marmites.

Il y a dans cette expression beaucoup de ce que le rugby nous fait vivre, et que notre USAP nous fait ressentir, semaine après semaine, dans notre cœur de supporter. Ainsi des deux dernières semaines, où nous sommes passés par bien des émotions, et où les coups ont plu, à défaut de tous nous plaire.


Cela commençait par un aller-retour vers un terrain inconnu de la géographie usapiste, le stade du Pré-Fleuri à Nevers, de ces voyages qu’on aimerait ne plus avoir à faire l’année prochaine, non pas par rapport au lieu (même s’il faut éviter d’être frileux…), à l’accueil sympathique dont les membres de la Penya qui ont fait le déplacement ont bénéficié, mais parce que, qu’on ne nous en veuille pas, à affronter des jaunes et bleus, on préférerait un trajet moins long, et plus central géographiquement.

Pour ce long trek en bus, repus de notre escapade tarn-et-garonnaise malgré un encadrement d’une qualité qui mériterait réclamation, on y reviendra, nous avions décidé de faire découvrir ce beau coin de France à nos jeunes. Les voyages forment la jeunesse, dit-on, ils peuvent la déformer aussi… Quand on part dans l’inconnu sans grande préparation ni expérience, on s’expose à l’excitation de la découverte, mais aussi à quelques galères. C’est le métier qui rentre, me direz-vous, il est en effet rentré, en partie à grands coups d’aller-retour dans la gueule.

Bien sûr, quand on est jeune, on fait moins attention, on ne regarde pas toujours dans la bonne direction, et, même avec le GPS du téléphone à la main on est vite perdu sur le terrain. Mais quand on tombe sur des locaux qui, eux, sont là pour ne pas se retrouver obligés de retourner voyager dans les soutes, on découvre aussi les spécialités locales, marrons et châtaignes, parfois servies à la main, voire à la fourchette… que l’apprentissage soit rude, c’est une chose, mais quand on voit dégoupiller nos cadres, pourtant habitués au gros temps, il y a de quoi s’interroger sur les limites du bizutage. Comme il est peu probable que ce soit le mal de mer ou le jet lag avec la Nièvre qui nous ait valu cette assez effrayante image d’un Quentin Walcker tenant péniblement debout, et passant finalement près d’un crash gravissime. Ajouté à la triste fin de carrière usapiste de ce soldat irréprochable qu’est Christophe André, le retour se trouvait pesant, alors que le but du match était de voyager léger en vue du véritable objectif, la réception d’un BO qui nous a si souvent et si cruellement giflés et privés de voyages rêvés vers les sommets…


Point d’aller-retour routier cette fois, mais une envie d’envoyer quelques baffes bien senties pour répondre aux pénibles événements de la semaine précédente. D’abord sur tapis vert, que les Montalbanais, bien aidés par des journaux toulousains (dont un se disant national mais dont l’objectivité ne semble pas s’exporter au-delà de l’Occitanie de l’Ouest…), repeignaient déjà en vert et noir. On le sait, les voyages sont parfois empreints de soucis administratifs, surtout avec des mauvais coucheurs. C’est donc avec soulagement que l’on vit la LNR, appuyée par les textes de World Rugby, asséner un beau soufflet règlementaire et clore, du moins on l’espère, un périple loin du pays du sport qui n’a que trop duré.


Mais rien ne vaut les gifles qu’on assène soi-même pour se soulager. Et en voyant l’équipe annoncée pour la venue de Biarritz, on se disait que les Basques risquaient de payer une taxe de séjour salée pour leur séjour catalan. Les cadres reposés, l’énervement des derniers voyages, entre réception difficile et mauvais payeurs, la volonté d’envoyer un signal en vue des derniers billets de la saison, tout semblait réuni pour montrer que le Catalan sait parfois recevoir.

Autant dire qu’on n’a pas été déçu : le BO était venu pour s’étalonner, il n’est pas resté longtemps en mesure de nous talonner… Pourtant, pendant la première demi-heure, les Basques tentèrent de rester accrochés au TGV catalan. Après une première visite du terrain dans toute sa longueur, les Basques montraient qu’ils ne comptaient pas rentrer à vide et s’efforçaient de monopoliser le ballon. Mais c’est là qu’on pouvait voir que les voyages ont forgé le caractère de ce groupe : alors qu’il y a encore peu, nos joueurs auraient tenté de prendre à tout crin la voie du grand large, ils prenaient le parti de dégager d’abord le terrain, par une défense hyper agressive et un combat d’avants féroce, avec en tête de pont une deuxième ligne monumentale, un Karl Château digne de ses meilleures sorties, une charnière parfaite dans l’aiguillage, un Cocagi produisant plus de bouchons que la sortie des bureaux parisiens un vendredi pluvieux…

Et quand sur un mouvement digne des meilleurs tour operators du Top 14, Tom Ecochard filait dans l’en-but, on sentait que nos adversaires se résignaient, et comprenaient que les seules choses qu’ils ramèneraient du pays catalan garniraient abondamment leurs valises. L’essai cent fois mérité de Yohan Vivalda l’annonçait, et le second acte était un régal, proposant à nos visiteurs un bel éventail des spécialités catalanes, décidément très prisées des bagages basques cette saison.


Les dernières semaines nous auront donc un peu trimballés dans tous les sens, mais à l’arrivée, une conclusion s’impose : avec cette équipe, avec le collectif qu’on a vu hier, avec sa dynamique depuis des semaines, on se dit qu’on peut vraiment voyager. Ce groupe est en mission, dans un parcours semé d’embûches qui ne font que le renforcer. Les phases finales sont réservées, et l’offre « déplacements réduits » presque bookée, avec Toulouse en ligne de mire.


Mais ne nous enflammons pas : il reste de la route, à commencer par le prochain déplacement, cher au cœur de la penya qui, pour une fois, verra ses petits venir à elle. Voir l’USAP arriver en région parisienne, c’est déjà une immense joie, mais la voir s’annoncer en leader lancé à pleine vitesse vers les phases finales, c’est quelque chose qu’on attend depuis des années.

Une victoire, outre le plaisir qu’elle nous donnerait, nous garantirait de beaux allers-retours printaniers vers Perpignan, voire Toulouse, en espérant le retour des déplacements parisiens et européens qui nous manquent tant… On y croit comme jamais, et même si, ce qu’on n’imagine pas, on est déçu à la fin, on devra se souvenir de ce parcours, et se dire que quoiqu’il arrive, notre USAP roule dans la bonne direction !
 
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