Ils (les joueurs) nous ont demandé de s’autoprotéger pour mieux préparer ce match », a prévenu le directeur sportif Christian Lanta. Le résultat d’USAP-Bordeaux, dimanche (12 h 30), fera office de juge de paix. Il dira si le choix des joueurs de sécher exceptionnellement la conférence de presse hier les a aidés à - enfin - gagner un match de Top 14 après dix défaites en autant de sorties. Quitte à passer outre le règlement de la LNR. Celui-ci impose à chaque club de présenter trois joueurs titulaires et un membre du staff avant chaque rencontre. Un joueur, le deuxième ligne Berend Botha, deux membres de l’encadrement, Christian Lanta et l’entraîneur Patrick Arlettaz sont donc passés à table. Et les deux derniers ont été invités à s’épancher sur la prolongation de contrat du staff (Lanta, Arlettaz, Freshwater) pour les trois prochaines saisons.
Lanta : « La réussite est dans la stabilité »
Une situation pas banale pour des techniciens dont l’équipe occupe la dernière place du championnat après plus d’un tiers du championnat disputé. Interrogé sur le sujet, Arlettaz n’a pas éludé la question. « Ma responsabilité était de savoir si j’accepte ou si je n’accepte pas (de prolonger). Je donne tout ce que j’ai, le meilleur de moi-même et, si un jour on estime que je ne suis pas la bonne personne, que je donne tout mais que ce n’est pas comme ça qu’il faut donner, les responsables prendront leurs décisions. La seule question qu’on m’a posée est de savoir si je voulais m’engager sur la longueur et j’ai accepté. Je crois à ce projet et à ce groupe de joueurs, c’est pour ça que j’ai tenu à le faire, alors que c’est compliqué pour moi de m’engager sur la durée. Si les trois ans font peur à quelqu’un, je rassure tout le monde par rapport aux prud’hommes, je ferai tout le temps pareil : si à un moment donné on décide de se séparer de moi, je ne coûterai pas un franc* ».
De son côté, Christian Lanta, qui a répété qu’une majorité des joueurs en fin de contrat allait resigner, se félicite de fidéliser son staff en pleine période de turbulences sportives. « De les avoir convaincus, c’est beaucoup de satisfaction pour le club. La réussite est dans la stabilité. Même si c’est difficile pour le staff, ça ne remet pas en cause sa qualité. Tout notre staff a été sollicité par des clubs bien plus riches et bien plus huppés que nous. On a tellement vu les rats quitter le bateau parce qu’ils ne se sentent pas responsables, je ne veux pas rappeler de mauvais souvenirs de Perpignan. On est dans une autre histoire et ces gens-là ont envie d’être les acteurs de la nouvelle histoire de l’USAP ». Contre vents et marées.
Laurent Morales
* Adjoint du manager Marc Delpoux lors de la descente de l’USAP en 2014, Patrick Arlettaz avait renoncé à sa dernière année de contrat sans réclamer d’indemnités.