USAP-Béziers. Bien que vainqueurs du derby face à Béziers, les Catalans n’iront pas en demi-finales. La faute à Biarritz, éternel bourreau.
Quand il a débarqué en salle de presse dans un silence de cathédrale, Patrick Arlettaz, l’entraîneur de l’USAP, a tenté de dédramatiser la situation mais sa déception était plus que visible. « Allez, c’est bon, on n’a enterré personne...» Un peu plus tôt, sur la pelouse, tandis qu’Enzo Selponi passait la transformation du huitième essai catalan face à Béziers (54-17), Julien Farnoux avait marmonné un « ****** » désespéré à l’annonce de la victoire (40-35) de Biarritz à Mont-de-Marsan qui flinguait Perpignan.
Voilà, tout est dit, tout est fini. À un essai près... Une fois encore, les Basques ont enterré les illusions de l’USAP. Malgré leur mainmise absolue sur le derby, les sang et or ne verront pas les demi-finales, faute d’avoir eu la maîtrise de leur destin. « Il faudra retenir la leçon. Aujourd’hui (hier), je suis très déçu et immensément fier du groupe en son entier », a résumé Arlettaz. Pas vraiment vernis le coach catalan, si l’on considère qu’il y a trois ans « son » USAP était reléguée en Pro D2 à une pénalité près.
Pas de hold-up
Cette fois-ci, le pompon lui a échappé pour cinq petits points, ceux qui ont permis au BO d’arracher in extremis la cinquième et dernière place qualificative pour les barrages d’accession au Top 14. Le hold-up de la saison n’a pas eu lieu. L’USAP, qui n’avait connu les honneurs du quintet de tête une seule fois lors de la première journée, se voyait bien rééditer le coup sur la ligne d’arrivée. Dans leur duel à distance, les Catalans y auront cru seulement six minutes, de la 60e à la 64e minute puis de la 67e à la 69e, les seuls moments où Mont-de-Marsan repassa devant Biarritz.
Du haut des tribunes, le directeur sportif Christian Lanta n’en finissait plus d’agiter frénétiquement ses jambes au fur et à mesure qu’il prenait connaissance de l’ébouriffant chassé-croisé au stade Guy-Boniface.
À l’arrivée, les regrets sont pléthore. Les fans de l’USAP auront tout loisir de choisir leur plus grande désillusion : les deux défaites contre Dax, mais aussi les revers à Albi, à Biarritz, le match nul contre Angoulême, le coup de poignard de Colomiers à Aimé-Giral... Réflexion spontanée d’Arlettaz : « Comme c’est Biarritz qui finit 5e, on va dire qu’on perd la qualif’ là-bas sur le carton rouge donné à Cocagi et pas à Singer. »
Foi en l’avenir
« ça rend triste, mais on ne peut s’en prendre qu’à nous-mêmes. Si on avait été meilleurs, on n’aurait pas été dépendants des autres », asséna l’ailier Mathieu Acebes, meilleur marqueur d’essais (12) du club après son doublé d’hier. « C’est rageant de faire le boulot et d’être déçu à la fin », enchaîna l’arrière Julien Farnoux, marqué lui aussi mais pas abattu. « On ne va pas se lamenter, il faut lever la tête et revenir plus fort l’an prochain. »
Cette foie en l’avenir, dénominateur commun de tous les joueurs, a pris racine dans le jeu pratiqué, séduisant et ambitieux, à l’image de l’écrasante victoire d’hier. L’USAP a joué à qui gagne perd mais la saison 2017-18 pourrait lui sourire davantage. Le dernier mot à Patrick Arlettaz, le grand artisan de la résurrection des sang et or. « Ce n’était pas le moment d’aller en demie. À voir la détermination des joueurs, il y a une vraie volonté de construire quelque chose de fort. Ce groupe a du talent. » C’est déjà demain.