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Depuis son retour en Top 14, Perpignan se casse les dents face aux armadas de l’élite. Michel Clementz
USAP - Une attaque dans l’impasse
A l’image de la défaite (18-36) face au Stade Toulousain, le style de jeu offensif des Catalans pose question.
Faut-il tout changer ? Il y a trois semaines en conférence de presse, Patrick Arlettaz partageait une pensée pour le moins étrangère à son personnage : "Je ne pensais pas que je dirais un jour dans ma vie : “Peu importe le contenu, pourvu qu’on ait une victoire.” Quand je m’endors, je me dis qu’un bon vieux match pourri où on lève les bras à la fin, ça me ferait du bien" Et si la solution se trouvait, finalement, dans les mots du technicien catalan ? Depuis son retour en Top 14, Perpignan se casse les dents face aux armadas de l’élite et peine à retrouver le rugby qui avait fait de lui un magnifique champion de Pro D2. Le retour à un jeu plus modeste, plus frontal mais surtout plus efficace, comme lors des quarante premières minutes face au Stade Toulousain, pourrait permettre à l’USAP de s’en sortir.
Champion de la possession
Ce n’est pas une nouveauté, la formation catalane a pris pour habitude d’avoir la mainmise sur ses rencontres. Lors des huit premières journées de championnat, les Roussillonnais affichent une moyenne de 54,38 % de possession de balle. Aucune équipe du Top 14 ne fait mieux. À lui seul, ce chiffre traduit la philosophie de jeu des Catalans : priver son adversaire de ballons et prendre le match à son compte. Contre Montpellier, Perpignan avait monopolisé la gonfle 72 % du temps. Record de l’exercice. Ce qui n’avait pas empêché le MHR de punir les Catalans sur la moindre contre-attaque. Un cruel scénario qui s’est trop souvent répété cette saison, preuve en est ce week-end encore.
Le pied trop peu utilisé
À y regarder de près, ces données camouflent un chiffre beaucoup plus inquiétant : l’USAP est une des pires équipes du championnat en termes de progression. Dans un ratio mètres parcourus sur courses effectuées, elle est la troisième moins bonne équipe du Top 14, derrière Agen et Castres. De quoi traduire toute la stérilité du jeu offensif des Catalans.
Quelles solutions apporter à de telles carences ? Le jeu au pied, par exemple, ne demande qu’à être davantage exploité par les Catalans. Avec 15 coups de pied en moyenne par match, l’USAP est l’une des écuries qui utilisent le moins cette arme.
Face au Stade Toulousain, samedi dernier, les sang et or n’ont tapé qu’à sept reprises au pied. Soit le plus faible total depuis le début de la saison. Le directeur sportif Christian Lanta s’égosillait d’ailleurs, du haut de son perchoir d’Aimé-Giral, pour demander davantage d’alternance. En vain.
Les avants décisifs
Autre fait marquant du début de saison, ce sont les avants qui se montrent les plus décisifs. Près de 59 % des essais catalans sont marqués par les "gros", 41 % seulement par les trois-quarts. Tout le contraire de l’an passé en Pro D2. À l’image des deux réalisations inscrites contre le Stade, l’USAP trouve la faille dans l’axe, grâce à sa conquête et ses groupés-pénétrants. De l’autre côté, la formation catalane se heurte aux rideaux défensifs adverses et ne parvient plus à déborder au large. Un constat implacable.