Tout compte, même les matches amicaux. Telle a été la réflexion du président des sang et or François Rivière, désireux de doper l’intersaison usapiste en programmant un alléchant Perpignan-Leinster, vendredi 11 août 2017 à Aimé-Giral (20 heures).
Après trois mois de négociation avec la province irlandaise triple championne d’Europe (2009, 2011, 2012), le club catalan a réussi à s’offrir un match de gala qui tranche avec l’habituel anonymat des matches de préparation. « On l’a fait pour deux raisons. Un, pour un aspect sportif évident. Deux, pour engranger des recettes commerciales », témoigne le directeur administratif Sylvain Deroeux. Il n’y a pas de petits profits, si bien qu’un deuxième match amical contre un club de Top 14 (à déterminer) est également prévu le 4 août, toujours à domicile.
Faire venir du lourd à la maison, l’initiative n’est pas nouvelle. On se rappelle que l’ancien président Marcel Dagrenat (2000-2007) avait fait un tabac en organisant en 2003 la venue des Anglais de Leicester, alors double champion d’Europe (2001, 2002). Un Dagrenat visionnaire s’était félicité devant le succès populaire de la rencontre, qui avait attiré plus de 10000 spectateurs au stade. Bis repetita dans cinq mois ?
L’épopée de toute une génération
En attendant, les nostalgiques pourront toujours se replonger dans les archives du dernier Leinster-USAP (14-21) de l’histoire, le 24 avril 2003 en demi-finale de Coupe d’Europe. L’épopée de toute une génération, « de toute notre vie », selon l’aveu de l’ancien pilier Renaud Peillard. Ce jour-là, après avoir créé la surprise (26-19) chez les Gallois de Llanelli en quart, les Catalans avaient mis le cap sur
Lansdowne Road, afin de défier Brian O’Driscoll et ses 48000 spectateurs.
Dans les médias, personne ne croyait en un deuxième exploit, dont France 2, qui snoba le rendez-vous, une première concernant un club français en demi-finale. L’USAP de l’entraîneur-gourou Olivier Saisset finira par neutraliser le Leinster, grâce à un essai du talonneur Marc Dal Maso inscrit à trois minutes de la fin. Cette demie fut grande et épique, avec un Manny Edmonds au sommet de son art, élu homme du match en présence du président de la Ligue, Serge Blanco. « Personne ne croyait en nous et cela a mis le doute à mes joueurs (...) En se qualifiant, nous avons gêné du monde », dira le capitaine Bernard Goutta. Une semaine plus tard, l’USAP s’inclinait (17-22) en finale face au Stade Toulousain. Une autre époque.