Tu as raison, mais je ne crois pas que cela soit le problème que nous rencontrons. Nous n’avons pas une, mais deux guerres de retard sur les touches. Je m’excuse mais ça va être un peu long !
En postulat de départ, j'établi que les joueurs connaissent les combis et j'occulte toute maladresse. Je vais provoquer mais je pense que notre équipe s'entraine convenablement et est capable de répéter ses lancers « à vide » toute la semaine.
Notre retard est plus tactique et philosophique. Les anglo-saxons depuis plusieurs années (au moins 5 ans) ont développé une approche de la touche bien différente de la nôtre. Bizarrement ils sont assez efficaces. Seuls, les clubs haut placés du top 14 et l'équipe de France s'en inspire et encore, avec une rigueur toute française. Il y a eu des matches de l'EdF pitoyables au niveau de la touche. Lyon a pu s’y mettre et a été redoutable cette année grâce à Bonnaire.
Les anglais disent "perdre une touche est inconcevable". Les mots ont un sens. Ils considèrent à juste titre que tous les paramètres sont favorables sur une touche.
- initiative
- choix
- exécution
En gros, on sait ce qu'on veut faire, quand on va le faire, qui va le faire. Il est INCONCEVABLE de ne pas le faire. Ils ont le sens de la formule ces cons.
Là où nous abordons la touche du coté technique (coordination lanceurs, sauteur, lifteurs), eux considèrent que c’est une phase de contestation donc, il faut se démarquer. Donc le comportement de l’adversaire doit être pris en compte et il faut s’adapter. Pour s’adapter, il faut une intelligence ce qu’on appelle un capitaine de touche capable de lire le jeu.
On voit lors des matches de notre équipe les joueurs, se préoccuper uniquement de l’exécution de leurs combinaisons, comme des robots sans prendre en compte la position des défenseurs.
Après une belle chorégraphie des joueurs de l’alignement, le sauteur offensif saute au même endroit que le sauteur défensif, et c’est pile ou face à savoir qui arrivera à mettre ses mains sur le ballon en premier. Et encore une belle chorégraphie au début du match, parce que perte de confiance aidant c’est de plus en plus merdique au fil du match cette histoire.
Tiens je cite un grand spécialiste de la touche en 2011 (tu te rends compte) :
«Le démarquage consiste à créer une distance par rapport à l’adversaire, qui permette de passer le ballon sans interception. L’idée est de garantir le meilleur taux de réussite possible. En lançant à un joueur marqué de près par un défenseur, les chances de conserver la possession sont très réduites. Il est question ici de la notion de disponibilité, c’est à dire qu’aucun défenseur en mesure d’intercepter le ballon ne se situe entre le porteur du ballon et le joueur à qui est dirigé la passe »
Traduction:
• Aucun défenseur entre moi et le lanceur, ou, s’il y en a, le défenseur est plus de 3 mètres devant moi pour permettre au lanceur de lobber le ballon au-dessus et derrière le défenseur et, lors d’un saut:
• Le sauteur crée une distance verticale par rapport au défenseur, en sautant plus rapidement et/ou plus haut c’est dans un 2ème temps qu’il faut entrainer tous les joueurs dans le balai de synchronisation.
Donc ils s’entrainent dur durant la semaine à se démarquer là où nous nous focalisons sur la technique. La technique, pour eux est un fait acquis et un travail individuel.
Cela donne l’impression encore vue vendredi que notre lanceur lance au niveau du sauteur adverse qui est en miroir de notre alignement.
Pas d’intelligence, pas de capitaine de touche, pas de conquête. Or, il y a statistiquement 25 à 40% de plus de touches que de mêlées. Lors du match d’Aix, nous avons perdu beaucoup de nos lancers et ceux que nous avons gagnés l’ont été per chance tellement c’était cahin-caha. La première lecture est que ce sont des maladresses. Non même si il y en a eues. Aucun démarquage est la plus juste cause !
Si on remonte au match Lyon à domicile. L’essai de la gagne dans les dernières minutes est un coup de bol phénoménal : On perd 2 ou 3 touches consécutives sur nos lancés, Lyon n’a aucun mérite, ils se placent en miroir point. Sur la 3 ou 4 ème le ballon tombe dans nos mains (pas celle prévues u lancement) et on marque tellement l’adversaire est surpris. COUP DE BOL !
Si maintenant on ne parle que technique, ce n’est pas très brillant non plus. Conte Aix par exemple il y une touche à le 67éme, feinte de Chalureau, prise manquée) de Charlon. La prise est manquée, on perd le ballon alors qu’il tombe dans notre camp, l’action merdée. Mais ce n’est pas un pb de lanceur. C’est carrément le bordel. Chalureau en exécutant sa feinte perturbe le sauteur, Micheldevichy lift de travers, aucune protection du sauteur, bref, c’est la grande vadrouille.
Alors le pompon, à la 72ème une touche à 5 mètres de l’embut. C’est affligeant !
Ça pour les anglais par exemple, c’est inconcevable. Ils ne traitent pas ce genre de pb parce qu’ils sont tout simplement inenvisageables ! La différence est colossale!
Et là on en est loin. On doit changer de culture à l’Usap, Benetton n’a pas eu la modernité qu’impose cette phase de jeu, il n’a pas eu de valeur ajoutée sur la partie technique. J’espère que Lanta saura y remédier et pour capitaine de touche j’en vois qu’un et j’espère qu’il s’imposera, il est bien parti pour en tout cas.