INFO RMC SPORT. La réunion des présidents des clubs de Top 14 et Pro D2 a été très animée mercredi. Plusieurs d’entre eux appellent à un gel ou à une réduction des relégations et à une modification des formats des compétitions pour la saison prochaine, avec pourquoi pas la mise en place d’un Top 15 et d’une deuxième division à 18 formations. On devrait en savoir plus mardi lors du comité directeur de la LNR.
Elles ont occupé nos soirées du premier confinement quasiment chaque semaine. C’était il y a un peu plus d’un an et les réunions des présidents de
Top 14 et Pro D2, souvent interminables, animaient régulièrement l’actualité du rugby français. Celle de mercredi dernier aura été dans la lignée des précédentes. Longue et bruyante. Car la tension est montée d’un cran ces dernières semaines après la multiplication des reports. Quatre le week-end dernier, autant ce week-end, et ce désormais à cinq semaines de la fin de la saison régulière. Alors que l’on parle de plus en plus d’un éventuel système de péréquation si les matchs ne pouvaient se disputer, les présidents de clubs sont forcément inquiets. Et bon nombre d’entre eux remettent en cause « l’équité » des semaines à venir..
« La réunion de mercredi dernier était très tendue, selon un interlocuteur. A un moment, ça a viré à la cacophonie. Le problème, c’est que René Bouscatel n’avait qu’à dire, « c’est terminé tout ça ». Mais en ne se prononçant pas, il ouvre la boîte de Pandore. » Un sentiment partagé par d’autres personnalités présentes. « C’était un feu d’artifice, selon une d’entre elles.
René Bouscatel est moins fort que Paul Goze pour tenir une réunion... » Le nouveau président de la Ligue Nationale de Rugby ne s’attendait peut-être pas à une telle agitation. D’autres cependant pointent des « promesses électorales » que le successeur de Goze paierait aujourd’hui.
Le match de barrage entre le dernier de Top 14 et le finaliste de Pro D2 ?
Selon les informations de RMC Sport, plusieurs patrons de clubs, que ce soit en Top 14 ou en Pro D2, ont fait part de leur courroux et de leur volonté de geler les relégations dans ces deux divisions. Pourquoi ? « Car la saison n’est plus équitable à cause du Covid », nous dit-on. Montpellier, Bayonne et Pau, respectivement 11eme, 12eme et 13eme, y seraient favorables. Dans ces conditions, la treizième place ne serait alors plus soumise à un match de barrage contre le finaliste malheureux de la Pro D2. Cette rencontre de la mort reviendrait au 14eme, à savoir
Agen qui n’a pas gagné la moindre rencontre cette saison. Tous les clubs de l’élite pourraient alors se maintenir et le champion de deuxième division compléterait l’élite qui passerait alors à 15 formations. Fini alors le Top 14, place au Top 15 pour une saison ! Mais ce n’est pas tout.
Car en Pro D2, également, plusieurs présidents dont celui d’Angoulême, militent là aussi pour supprimer les descentes afin de passer de 16 à 18 clubs au nom là aussi de l’équité sportive mais aussi financière ainsi que le principe de solidarité. « Un président a pris notamment un PGE (prêt garanti par l’Etat) et un prêt personnel pour que son club survive. En cas de descente, c’est le dépôt de bilan, il n’y a plus de club et lui c’est un dépôt de bilan personnel », nous a-t-on expliqué. Mais changer les règles à ce moment de la saison est-il à la fois possible et juste ? Ce n’était en tout cas pas du tout prévu. Selon nos informations, les présidents des clubs de Pro D2 s’étaient mis d’accord à l’entame du championnat pour ne pas changer de formule si la saison allait au moins jusqu’à la 24eme journée.
Un comité directeur très attendu mardi
« C’est trop tard pour la saison prochaine, répond fermement une source proche du dossier. On ne peut pas changer les règles à deux journées de la fin de la phase régulière ! Ok, il faut de la solidarité envers les uns et les autres, bien sûr il y a la pandémie, mais on ne peut pas rentrer là-dedans maintenant. En plus, le Top 14 et la Pro D2 à seize ont été votés lors du premier comité directeur de l’ère René Bouscatel. Tout le monde sait ça. Donc je pense que rien ne bougera… » Le débat est pourtant sans doute loin d’être terminé. Car si certains sont favorables à ce gel des relégations, d’autres se montrent beaucoup plus sceptiques. Pour ne pas dire franchement opposés.
Financièrement, ça pose beaucoup de questions. « Déjà, ça diviserait encore plus les droits télés, rappelle-t-on, mais au-delà du problème financier, on n’a pas la possibilité d’ajouter quatre dates en plus dans le calendrier ! Là, ce championnat a trouvé son rythme avec quatre matchs de suite et un week-end de repos. Si on ajoute des clubs et donc des matchs, on fait quoi ? Il faudrait des joueurs en plus dans l’effectif ? » Autant d’interrogations pour le moment sans réponse. Le comité directeur de mardi, prévu de 10h à 16h, s’annonce là aussi animé et décisif. Et un homme fort de lancer : « On vote et c’est terminé… »
JFP et WT