Top 14 - Victor Moreaux (USAP) : "J'arrive ici comme un nouveau Victor"
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Le deuxième ligne Victor Moreaux, ici à l'entraînement de ce jeudi au Parc des sports. Michel Clementz - L'Indépendant
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Publié le 15/09/2022 à 16:44
Le deuxième ligne Victor Moreaux sera titulaire pour la première fois de la saison, à La Rochelle (samedi 17 h), avec le maillot sang et or.
Un grand gaillard. Victor Moreaux (29 ans lundi, 2,00 m, 127 kg) est arrivé du Racing 92 cet été pour renforcer la deuxième ligne de l'USAP. Licencié par le Castres Olympique pour "faute grave" en mai 2020*, le Tarn-et-Garonnais de naissance était parti à Agen se relancer. Malheureusement, le joueur formé au Stade Toulousain a connu la saison tristement historique du SUA avec ses 26 défaites en autant de matches. Relégué en Pro D2, Victor Moreaux reçoit alors une offre du Racing 92 en septembre 2021 afin de signer en tant que joker médical de Baptiste Pesenti. 12 matches avec le club francilien, qui lui ont permis de renouer avec le goût du terrain et du succès. Samedi (17 h) à La Rochelle, le deuxième ligne s'apprête à vivre sa première titularisation avec ses nouvelles couleurs sang et or. Avec envie. Et dans la peau du "nouveau Victor", qui vient d'être papa d'une petite Charlie en juillet dernier.
Pourquoi avez-vous choisi l'USAP l'été dernier ?
C'est une équipe qui me correspond par la proximité qu'ont les joueurs avec les gens d'ici. J'ai beaucoup aimé l'ambiance samedi, même si ça a été décevant sur la fin. Mais c'est aussi ça avoir une proximité avec son public. Savoir être récompensé et faire la fête quand on gagne, et savoir se faire insulter quand on perd. C'est chiant sur le moment, on baisse la tête, on se barre vite du stade parce qu'on a honte. Il ne faut pas croire qu'on rentre chez nous, on fait la bringue, on est contents. Les premiers à avoir honte avant le public, c'est nous. Mais le public est très proche derrière, et ça donne envie de travailler pour ne pas décevoir les gens autour du club.
Comment s'est passée votre intégration au sein de ce groupe, de cette ville ?
Plutôt sympa. Je connaissais quelques joueurs, ça a été plutôt accueillant. Dans l'ensemble, que ce soit staff, joueurs, bénévoles, tout s'est bien passé. Même avec les supporters que j'ai croisés au supermarché
(sourire).
Arrivez-vous avec un esprit de revanche ?
Non, je n'ai pas de revanche à prendre. J'arrive ici comme un nouveau Victor, qui vient d'être papa. Je ne prétends pas avoir ma place parce que j'arrive du Racing. J'arrive, je travaille, je veux gagner ma place. Je n'ai pas râlé parce que j'étais remplaçant les deux premiers matches. Si je dois jouer, c'est à moi de me le peler. J'ai un objectif : maintenir ce club en Top 14.
"Chacun va faire de son mieux pour gagner sa place"
Avec quelles ambitions vous déplacez-vous à La Rochelle ?
Avec l'envie de faire mieux que les deux week-ends précédents (défaites contre Pau et Brive). Donc, pas forcément sur le résultat, parce qu'on va, en toute humilité, chez le champion d'Europe. Et on ne s'est pas monté la tête toute la semaine en se disant qu'il faut aller gagner là-bas. On y va surtout pour corriger des choses et les erreurs qui ont pêché les deux week-ends précédents. Donc, notamment, l'envie de garder le ballon. Parce que le nombre incalculable de ballons perdus la semaine dernière... Il y a aussi l'envie de corriger la touche et la mêlée, parce qu'on va affronter certainement un des meilleurs packs français et européen. Chacun a un vis-à-vis d'un très, très bon niveau en face. Et si chaque joueur se donne pour objectif d'être le meilleur possible face à son vis-à-vis, ça peut donner un petit truc sympa. Après, on n'a rien à perdre. Tout à gagner. Tout le monde nous donne plus que perdant.
Comment le groupe a-t-il digéré cette défaite contre Brive ?
On a très mal dormi ce week-end. Lundi, on est tous arrivés la tête en bas. Puis, on a eu un staff qui nous a expliqué qu'ils avaient analysé le match, vu les données, tout ce qu'ils avaient à voir... Et que ça n'avait pas triché. Il y a eu de la malchance, un match bizarre, très haché. Mais que personne n'avait triché, que personne n'avait à rougir et que ça arrivait. Il faut continuer sur la bonne voie et ne pas s'enterrer de suite. On a fait que deux journées, il en reste un paquet. Il faut garder de la bonne humeur, de la confiance, et bien travailler.
À La Rochelle, pour vous comme pour les jeunes joueurs, il va y avoir l'envie de se montrer aux yeux du staff...
Oui, chacun va faire de son mieux pour gagner sa place, c'est sûr. Après, tous les joueurs qui n'ont pas joué, moi y compris, on comprend tout à fait qu'il y a une ossature ancienne avec beaucoup de leaders qu’il faut garder parce que ça met de la confiance sur l'équipe. Et, là, justement, avec l'équipe qui a été faite pour ce week-end, des leaders qui vont changer, il ne faut pas que tout le monde piaille de partout. Il faut rester sereins, avoir confiance en eux et faire les soldats. Il faut être à 100 % avec eux dans leur choix, et ça pourrait donner un truc. Parce que si chacun fait la sienne, ça va être catastrophique.
* En mars 2020, Victor Moreaux s'était bagarré avec un militaire du RPIMA de Castres dans une boîte de nuit. Victime d'une fracture de la mâchoire, le militaire avait porté plainte et le seconde ligne avait été condamné par le tribunal judiciaire de Castres à six mois de prison avec sursis pendant deux ans, obligation de soins et 5 000 euros d'amende.