"Top 14 - USAP : ces petits riens qui font beaucoup"
"C’est la somme de plusieurs éléments qui ont fait échapper le match à l’équipe de l’USAP samedi face à Montpellier (défaite 13-23). Mais ce sont autant de leçons à retenir pour les matches à venir que les Catalans abordent comme des phases finales."
"Sa déclaration est limpide et sans détour. Une norme, même, dans le monde du sport de haut niveau. Le réalisme du demi de mêlée de l’USAP, Tom Ecochard, est à l’image de sa qualité de vision du jeu dans son ensemble : ‘ Les petits détails font les gros matches. ’ Et samedi, ce qui aurait pu être un match majeur dans la quête du maintien pour les Catalans a été finalement une désillusion qui s’est dessinée sur le tard face à Montpellier à la suite d’erreurs : pas de ballons, des en-avant, pas de transformations d’occasions...
Les matches à venir pour l’USAP vont pour la plupart d’entre eux être des matches couperet. Aussi, les apprentissages retenus de cet échec face au MHR doivent résonner les prochaines semaines. À chaque occasion, toute action doit aller au bout pour prendre le meilleur sur l’adversaire. Que faudra-t-il corriger ? Car plus que de devoir gagner un match, car l’USAP a montré qu’elle avait l’envie d’y parvenir, avant tout, il faut savoir aller marquer.
‘ Concrétiser pour faire pencher le match ’
Pour décrocher des points, généralement, rien de tel que de profiter de l’avantage numérique. Autant, l’USAP a réussi à le faire quand à la 52e minute de jeu, Anthony Bouthier de Montpellier écope d’un carton jaune pour un placage dangereux sur Melvyn Jaminet, et que Tristan Tedder répond derrière en inscrivant ce qui sera le seul essai sang et or (56e) pour revenir à égalité avec transformation (13-13). Autant elle a échoué à un autre moment quand dans l’euphorie peut-être, par manque de lucidité aussi, et avec une supériorité numérique encore plus prononcée après le carton jaune infligé à Paul Willemse pour une faute dans un maul après une multitude d’autres (62e), elle n’a plus inscrit de point. ‘ Il faut que l’on marque, il faut que l’on concrétise pour définitivement faire pencher le match, encourage l’entraîneur catalan Patrick Arlettaz. Et fatalement, quand on fait durer trop longtemps, ça ne finit pas bien. On est revenu au caractère ne faisant des choses intéressantes dans cette partie. Mais au moment de la conclure, il nous a manqué quelque chose. ’
Les munitions, notamment, ont manqué. En fin de partie, l’USAP s’est entêtée à prendre à plusieurs reprises les pénal touches quand Montpellier était pénalisé par l’arbitre. ‘ C’est un choix de l’équipe, il faut l’assumer, défend le numéro 9 titulaire. On se sentait fort. ’ Rien à voir avec la volonté de contrer le vent puisqu’il était en leur défaveur en seconde mi-temps. ‘ Il y a deux tournants dans le match, analyse encore l’entraîneur principal des sang et or. Les dix minutes de domination en seconde mi-temps qui sont stériles à marquer, stériles à récupérer le ballon, et le fait d’avoir été têtu à chercher des touches. Les joueurs ont décidé de ne pas prendre les points. Moi j’étais en accord avec ça, de mettre les Montpelliérains sous pression. On joue le premier du championnat, on peut se dire on prend les trois points. Mais avec six ou sept balles pour marquer, il faut marquer. On ne le fait pas. ’ La frustration et l’énervement poussent les Catalans à jouer de la même manière avec insistance dans ce qui semble être tout à son avantage à quelques minutes du coup de sifflet final. Et à y croire. L’indiscipline des Héraultais a commencé à payer (en tout, 15 pénalités ont été sifflées contre eux). À trop y croire. Pour ne plus y rien voir... À la 74e minute de jeu, Thomas Darmon se saisit d’une balle catalane, galope, se fait aider par ses avants et Nico Janse van Rensburg conclut le tout d’un essai (74e, 13-20). C’est la punition. ‘ On aurait marqué trois points, on se serait retrouvé chez nous, on aurait pris un ballon porté, une pénalité, on aurait dit pourquoi ? Mais on était dans un gros temps fort, justifie le coach. On se donne les conditions de gagner ce match. ’ Et très certainement le droit de les bonifier pour ceux d’après."