"Top 14 - USAP : à la table des grands"
"L’USAP fait sa rentrée des classes dans le championnat de Top 14 ce samedi après-midi à Brive (coup d’envoi à 16 h 05, sur Rugby +) après deux saisons en Pro D2. Le début d’une nouvelle aventure commence pour les sang et or déterminés à montrer qu’ils sont au niveau. "
"On y est. Après plus de deux ans d’attente intarissable, 833 jours à cravacher en Pro D2 (depuis le coup de sifflet final du dernier match joué en Top 14, le 25 mai 2019 à Toulouse, défaite 47-7), des mois sous la menace planante de la Covid-19 et deux saisons (dont une tuée dans l’œuf) de dur labeur, l’USAP retrouve les cimes du haut niveau du rugby français : le Top 14.
Une bouffée d’air frais pour le paysage local mais qui nécessite un grand bol d’oxygène face à la complexité de la tâche qui attend les sang et or. Au sommet de ce qui se fait de mieux sur le Mont Ovalie, treize versants seront journée après journée à gravir. Pour son premier périple, l’USAP rentre dans le vif du sujet à Brive, contre une équipe qui pourrait être un concurrent direct au maintien.
Pour pleinement amorcer cette compétition, c’est par la lutte sur le rectangle vert et la conviction d’être au niveau dans les têtes que l’USAP devra dès à présent se montrer et démontrer. Sans se démonter.
‘ Pression de prestation et de stature ’
Contrairement à l’équipe qu’elle affronte ce samedi et qui connaît la recette pour rester conquérante dans l’élite, l’USAP, elle, est dans l’expectative. Bien que les hommes d’hier ne soient pas ceux d’aujourd’hui, l’énorme correction infligée lors de son dernier retour en Top 14 en 2018 par le Stade Français à Aimé-Giral (15-46) a dû lui laisser des stigmates. Gageons que les nouvelles recrues et anciennes pensionnaires du Top 14 (Joly, Tadjer, Tedder...) distillent les conseils adéquats. N’empêche, l’équipe promue sera confrontée, certes comme tout le monde à de nouvelles règles, mais aussi à une nouvelle vitesse de jeu, une nouvelle rigueur, du pragmatisme, la froideur du haut niveau... Ce vendredi lors de sa mise en place, elle a composé avec une météo exécrable, digne des conditions propres à la Corrèze. Comme un signe pour la mettre en appétit avant ce qui l’attend dans quelques heures.
À ce jour s’il est une certitude dans l’écurie catalane, c’est bien celle depuis quelques jours de la stabilité du staff à son gouvernail pour les trois années à venir. Une deuxième aussi : celle de la dynamique de l’an passé avec la majeure partie des hommes qui lui ont permis d’être ‘ invitée en Top 14 ’, comme le répète l’entraîneur principal de l’USAP, Patrick Arlettaz. Avant d’en faire pleinement partie. ’ On a cette pression d’exister et ce besoin d’exister très vite dans ce championnat. On a une pression de prestation, de stature ’, expose-t-il.
Car, qu’on se le dise, l’institution griffée de sang et d’or aura tous les yeux des amateurs du rugby à XV de l’hexagone fixés sur elle. Par nostalgie et sympathie, en qualité de bastion garant d’une partie de l’histoire du rugby français porté par un peuple ardent. Par défi, pour savoir quel niveau elle a à proposer après avoir été meilleure attaque et meilleure défense de Pro D2 la saison dernière.
De quoi entremêler en elle les sentiments d’excitation, d’appréhension, de crainte : ‘ Dans l’approche, ce match contre Brive, ressemble à match de phase finale. On a envie de montrer notre meilleur visage, notre meilleur rugby pour avoir toutes les garanties pour gagner. ’ En dressant l’engagement comme un étendard, ‘ le socle sur lequel on veut se bâtir car il est le seul viable dans notre sport et il est caractéristique de notre club. ’
D’entrée, Brive ne détournera pas non plus le regard sur ce point qui fait aussi partie de son ADN, à l’instar de la défense d’un territoire. Nourrie au travail et à la rigueur, bien que considérée comme un égal quasiment de l’USAP dans la quête du maintien, cette saison celle-ci vise plus haut encore. Elle est habituée à jouer le tout pour le tout sur des matches couperet, le test est donc parfait pour se jauger face à des Catalans plus néophytes en la matière. Mais si l’USAP, comme un grain de sable, venait gripper cette machine huilée ?"