Top 14 : Toulouse pour un troisième titre, Toulon pour passer un cap, Montpellier et Lyon pour se racheter, Vannes pour se maintenir… Revue des ambitions des clubs
Paul-Roch Bruneton04/09/2024 à 10:57
Qui va pouvoir embêter le Stade Toulousain cette saison ? MAXPPP - SPEICH Frederic
Après une saison dernière rebondissante, de nombreux clubs espèrent faire mieux et redorer leur blason, même si certains restent en avance et que d’autres partent de plus loin. États des lieux des objectifs club par club.
Bayonne, le début du mode survie ?
Après avoir été le tube de l’été en 2023, puis avoir lutté contre la 13e place synonyme de barrage en 2024, l’Aviron Bayonnais ne semble pas être sur une pente ascendante. Ces dernières saisons, le salut des Basques passait par une invincibilité à Jean-Dauger. Lors de l’exercice 2023-2024, Bayonne a perdu trois rencontres à domicile (Toulon, Bordeaux-Bègles et Castres). Cette année encore, leur maintien réside en cette réussite. Et même si les Manu Tuilagi, Joris Segonds et Baptiste Chouzenoux semblent pouvoir apporter au groupe basque, il est possible que l’Aviron entame sa saison en courant derrière le classement avec plusieurs blessés à déplorer. Le premier objectif sera donc de s’éloigner le plus tôt possible de la 13e place. Même si le staff basque estime son groupe prêt pour le Top 8.
L’UBB veut revenir plus fort
Après avoir fait une finale, comment viser une saison moins bonne ? Surtout après la claque reçue au Vélodrome contre Toulouse (3-59). La saison passée, l’UBB a brisé un plafond de verre en passant la demi-finale. Désormais, Bordeaux-Bègles en a un nouveau : être au niveau du Stade Toulousain dans les moments chauds. Avec un effectif quasiment inchangé, avec pour seuls gros mouvements le départ de Madosh Tambwe (Montpellier) et les arrivées de Lachlan Swinton (Waratahs) et Joey Carbery (Munster), Bordeaux voudra faire mieux que la saison dernière en allant chercher le Brennus. La démonstration contre le Leinster en préparation (40-28), en dit long sur l’appétit des Girondins.
Castres, l’envie de retrouver le Top 6
Le CO fait partie des équipes les plus régulières en Top 14 ces dernières années. Sur les dix dernières éditions, il a terminé cinq fois dans les six et fait deux finales. Désormais, cela fait deux saisons que Castres n’a pas plus goûté au parfum de phase de finale. Trois années de suite seraient un fait rare. Avec peu de mouvements aussi dans son effectif, le CO veut surfer sur sa bonne fin de saison, lors duquel il a raté la qualification au profit du Racing 92 à la différence de points particulière. Un trou d’air en milieu de saison lui avait été fatal. La continuité autour de Jeremy Davidson pourrait éviter ce coup de mou.
Clermont, continuer à progresser
Voilà quelques années, la direction du club parlait de projet de sacre européen en 2025. Clermont a pu se qualifier in extremis en Champions Cup en terminant 8e. Mais ce triomphe n’est plus l’objectif premier de l’ASM. Le projet mené par le président Jean-Claude Pats et Christophe Urios mène à faire grandir Clermont pour faire revenir les Jaunards au milieu des cadors d’ici trois ans. Pas de panique, donc. Même si, après une 8e place glanée, notamment, au gré d’une victoire surprise à Aimé-Giral en fin de saison dernière, il est difficile de se contenter d’un simple Top 10…
La Rochelle, retour de la mission Brennus
Ça fait longtemps que La Rochelle n’avait pas connu de saison blanche. Une saison ratée, encore plus ! Car, en terminant 5e de justesse lors de la dernière journée après avoir cravaché depuis février pour s’extirper du ventre mou, le Stade Rochelais n’a pas été à la hauteur de son statut. La Coupe du monde en début de saison avait sans doute fait des dégâts. Là, la préparation a semblé plus apaisée. L’effectif a été très tôt au complet et a peu bougé (1 arrivée, 3 départs). La Rochelle veut récupérer son statut d’ogre du championnat, avec le Brennus en tête.
Lyon, opération rachat
Longtemps, très longtemps, le LOU a été un concurrent au maintien la saison dernière. Une anomalie. Son salut est venu d’une maîtrise totale de ses partitions à Gerland. Mais Lyon ne peut pas se satisfaire de cela. Depuis sa montée en Top 14 lors de la saison 2016-2017, Lyon a fini à trois reprises dans le Top 6. Et c’est bien ce qu’il ambitionne chaque année derrière le capitaine Baptiste Couilloud. Mais cela semble compliqué cette année. Lyon a perdu des cadres (Romain Taofifenua, Demba Bamba, Jordan Taufua) et s’est peu renforcé, que ce soit en expérience et en qualité. Les autres concurrents semblent avoir pris de l’avance. La stabilité et le Top 8 seront les missions prioritaires.
Montpellier, retrouver de sa superbe et son statut
On prend les mêmes et on recommence ? Certainement pas dans l’Hérault. Après une saison cauchemardesque dans tous les sens du terme et à tous les niveaux, le MHR a changé de staff et largement renouvelé son effectif. Avec l’envie de redevenir un costaud du Top 14, qui lui avait permis d’atteindre trois finales dont un titre en 12 ans. Mais il faudra que la mayonnaise prenne avec tous ces changements. Le début de saison sera crucial. Mais il est certain que Montpellier repart dans un long projet lors duquel il voudra remontrer les muscles. Et, comme souvent lors des années mi-figue mi-raisin, briller en Challenge Cup.
Pau, l’année du Top 6 ?
Après une belle saison 2018, achevée à trois points du Top 6, la Section Paloise n’a cessé de flirter avec la zone rouge et ce fameux access-match. Sauf la saison dernière. Grâce à un énorme début de saison, profitant de la période Coupe du monde et en imposant un jeu de qualité, Pau a longtemps cru pouvoir être l’équipe surprise du Top 6. Un trou d’air en début d’année 2024 lui en a empêché. Mais son rêve ne s’est pas envolé. Les moyens sont là, les arrivées ont été ciblées pour améliorer le groupe béarnais qui ne compte que très peu de départs. La progression pourrait être linéaire. Pau le souhaite et continue à mettre les moyens avec sa vitesse de jeu, même si un Top 8 serait déjà un joli pas en avant pour le club.
Le Racing 92 veut impérativement retrouver le barrage à domicile
Trois ans que le Racing ferraille à l’extérieur pour rêver de Brennus. Pour cause, il a pris l’habitude d’alterner le chaud et le froid en pleine saison. L’année dernière, les hommes de Stuart Lancaster avaient démarré tambour battant, avant de s’écrouler. Là, le recrutement a été pensé pour rehausser les ambitions des Franciliens. Owen Farrell, Romain Taofifenua, Sam James… Du lourd pour ramener de la qualité et de la stabilité à un gros de ce championnat qui est en manque depuis son titre de 2016. Et ce sera essentiel si le Racing veut rêver de finale et de Brennus.
Le Stade Français, acte II du projet Labit-Ghezal
C’était une des attractions de la saison passée : les chefs d’orchestres du XV de France depuis quatre ans à la tête de Paris. En termes de résultats, cela a fonctionné avec une 2e place. Mais la demi-finale perdue contre l’UBB a laissé des regrets dans la capitale. Aux yeux des spécialistes, c’était plutôt juste au vu du jeu affiché toute l’année. Difficile de savoir si l’identité du duo Laurent Labit-Karim Ghezal va changer, mais, sur le papier, le Stade Français ne parait pas plus fort de l’année dernière. Mais avec cette capacité à faire déjouer, le Stade Français peut être tout aussi surprenant et assouvir ses rêves de bouclier.
Toulon doit passer un nouveau cap
La saison dernière, Pierre Mignoni réussissait à faire revenir le RCT en phase finale. En barrage à domicile qui puis est. Mais tout s’est écroulé avec un jeu minimaliste quand le niveau est monté d’un cran. Toulon veut donc lui aussi monter d’un cran. Antoine Frisch et Kyle Sinckler sont venus sur la Rade pour cela. La préparation tout en sérénité en atteste aussi. Reste à voir désormais si tout le groupe de Mignoni a passé un cap, comme ce fut le cas en fin de saison dernière. Et il le faudra pour faire mieux.
Toulouse, la passe de trois
Comment ne parler de Brennus quand on parle d’ambitions à Toulouse ? Surtout, quand le Stade est double tenant du titre et sort d’un doublé Top14-Champions Cup. Comme chaque année, donc, Toulouse vise le titre et fait toujours office de favori. Pas amoindri par rapport à la saison dernière et au complet, le Stade Toulousain veut continuer à écrire son histoire.
Vannes, opération maintien
Difficile mission que de se maintenir pour un novice. Chaque année, le niveau du ventre mou du championnat augmente. La conséquence est que les petits Poucet en pâtissent. Et Vannes pourrait en faire les frais. Par ailleurs, les Bretons se sont donné les moyens de se pérenniser en Top 14 avec un recrutement ambitieux. Un peu vieillissant mais riche en qualité, Vannes croit en ses chances, et il aurait tort de s’en priver si une formation venait à s’écrouler.
