Top 14 - Tom Ecochard (Perpignan) : "Bien démarrer une saison, enfin..."
Vincent Bissonnet23/07/2024 à 20:01
Tom Ecochard, demi de mêlée de l'USAP. Icon Sport - Icon Sport
Vous qui avez à peu près tout connu avec l’Usap depuis 2012, on imagine que la saison passée fera partie des plus belles que vous ayez connues au club ?
Elle laissera de super souvenirs, c’est sûr. J’ai le sentiment que c’est la première fois où l’on était au niveau du Top 14. À l’arrivée, on finit dixième en étant proche du wagon des barragistes. Au-delà des résultats, il s’est passé quelque chose avec le public qui a cru en nous et nous a poussés le plus fort possible. De manière globale, on sent que le club a bien marché sur les six derniers mois. C’est une bonne base de travail mais il ne faut pas s’emballer.
On aurait envie de parler de déclic mais cette progression ne garantit rien, en même temps…
On sait ce qu’on est capable de faire mais le Top 14 est le championnat de l’humilité. Alors, on va se concentrer sur nous, s’appuyer sur ce qui a marché la saison passée, gagner à la maison, continuer de performer à l’extérieur… Ce championnat ne pardonne rien, il n’y a que des grosses équipes. Ce qui serait bien, surtout, ce serait enfin de bien démarrer une saison. Depuis la remontée, on a toujours mal débuté. Ce serait le meilleur moyen pour valider rapidement le maintien et pouvoir se projeter.
Au-delà des résultats, vous semblez très attaché à l’identité de jeu que Patrick Arlettaz avait inculquée et que Franck Azéma a fait fructifier…
Vous savez, on fait avant tout en fonction des joueurs que l’on a. Franck a recruté des joueurs solides et des mecs qui aiment le jeu. On développe le jeu qui nous correspond et sur certains matchs, effectivement, l’équipe a produit un beau rugby. Personnellement, c’est ce qui sied à mes convictions. Mais nous ne sommes pas têtus et il n’est pas question de jouer à tout prix. On a aussi su gagner des rencontres, comme à Castres, en mettant beaucoup de pieds car c’est ce qu’il fallait. À l’heure du bilan, en tout cas, on a constaté que l’on a encaissé trop de points…
Qu’est-ce qui a permis que la transition entre Patrick Arlettaz et Franck Azéma se soit si bien passée ?
Le fait que Franck connaisse l’identité du club a grandement facilité les choses. Le courant est tout de suite passé avec le groupe même si les résultats n’ont pas suivi au début. Personne ne s’est désolidarisé du projet, que ce soit le président, le staff, les joueurs. On y croyait tous fort. Et une fois que les internationaux sont revenus de la Coupe du monde, on a commencé à performer à domicile et on s’est libéré. Mais cet équilibre reste précaire, bancal et on peut vite se retrouver sous pression. Il est difficile de savoir à quel point la confiance engrangée, notamment sur les six derniers mois, va nous être bénéfique à l’avenir. Il y a une part d’inconnu.
Vous avez évoqué l’importance du début de saison. Or, vous ne pourrez pas disposer d’Aimé-Giral dans un premier temps…
Notre premier match à domicile ne se jouera pas à la maison, effectivement. Il faudra attendre la quatrième journée. Mais si l’on veut grandir en tant que club, l’installation d’une nouvelle pelouse était indispensable. Ce ne sera pas une excuse en tout cas et je me dis que ce sera sympa de défier Montpellier en terrain neutre
(la rencontre risque d’être délocalisée à Béziers, N.D.L.R.).
Personnellement, vous sortez d’une de vos meilleures saisons (23 matchs, 17 titularisations, 5 essais). Comment l’avez-vous vécue ?
C’est une année où j’ai pu enchaîner, engranger de la confiance et développer une bonne relation avec mon ouvreur. Je retiendrai surtout la communion avec le public, il y a eu des moments incroyables. Après, à l’image de l’équipe, je me remets en question pour être à la hauteur des enjeux et de la responsabilité de porter ce maillot une saison de plus.
Vous allez sur vos 32 ans, vous avez prolongé votre engagement de deux ans… Il est dur de ne pas vous voir comme l’homme d’un seul club, vous qui avez fait toutes vos classes en sang et or depuis 2009 ?
C’est tout ce que j’espère. Je suis désormais engagé jusqu’en 2026. J’aurai alors 33 ans, presque 34. J’aimerais prolonger encore un peu dans l’idéal, ce serait une énorme fierté de faire toute ma carrière dans un tel club. En attendant, j’essaye de ne rien lâcher et d’être le plus performant possible sans faire passer mon intérêt devant celui du collectif…
Propos recueillis par V. B.