Top 14 – Pau : un voyage à Perpignan pour éviter les trous d’air
Jérôme Prévôt
Pau espère forcément faire un coup à Perpignan. La mission des joueurs sera de rester constants durant 80 minutes, après deux mauvaises expériences à Clermont et à La Rochelle, traduites pas une avalanche de points encaissés.
Les Palois vont se déplacer à Perpignan avec une idée derrière la tête. Comment pourrait-il en être autrement ? Les Béarnais ont gagné deux matchs sur deux à domicile et ils ont bu deux fois la tasse à l’extérieur. Mais c’est vrai, c’était chez des grosses écuries qui visent le Top 6. Pourquoi ne pas reconnaître que l’USAP semble moins effrayant que les deux clubs précités ? Les Palois avaient gagné la saison passée en Catalogne. Les Catalans ont mal commencé le Top 14 avant de se reprendre contre Clermont la semaine passée,
mais ils ont perdu deux avants majeurs, Posolo Tuilagi et Jacobus Van Tonder.
Sébastien Piqueronies connaît trop bien son rugby pour affirmer des ambitions déraisonnées. "
J’ai envie de dire qu’à Perpignan, peu importe le score ou le résultat. Mais j’espère qu’on va présenter une équipe consistante et qu’on défende vaillamment notre peau là-bas. On sait que ce sera dur." Il a aussi ajouté au fil de la conversation qu’il espérait
"ne pas être ridicule là-bas comme lors des deux derniers voyages."
La défense dépendante de l’attaque
Sur le moment,
tout le monde a pensé à la défense identifiée comme le point faible de la Section, même lors de la première victoire à domicile contre Bayonne (51-29). Ce mal avait été identifié et Pau s’est retrouvé avec la plus mauvaise défense après trois rencontres. Le match contre le Stade Français avait un peu corrigé cette impression (un seul essai encaissé). Avant la rencontre, Sébastien Piqueronies avait décrété un "plan urgence défense" avant de compléter : "
C’était ridicule d’ailleurs car ça ne voulait pas dire grand-chose. La défense ne peut être décorrélée de l’attaque et des phases de transition."
Nous avions besoin d’explications, Sébastien Piqueronies nous les a données cette semaine. "
Je voulais dire que si on analyse précisément notre match de La Rochelle, on se rend compte que six des huit essais encaissés viennent d’une de nos possessions. Avant de parler de défense, il faut se demander comment on attaque : intelligemment ou pas pour éviter de défendre dans certaines situations. Si on fait un franchissement net et précis, et qu’on perd la possession, on peut reprocher à la défense d’avoir eu du mal à se remettre à l’équilibre. Mais il faut voir que c’est la perte de balle qui détermine la mauvaise défense, question de choix ou d’isolement. Mais sous-entendu, nous avons pris peu d’essais en défendant rideau contre rideau. En clair, on a fait trop de fautes dans l’entrejeu, qui ont amené des pénaltouches et des séances dans nos 22. On a perdu trop de ballons offensifs dans la zone 40-40 qui nous ont fait subir des turn overs en bout de ligne qui sont difficiles à défendre."
Pour parfaire tout ça, le manager de la Section a organisé un mini-stage de deux jours à Hagetmau (Landes) pour concentrer le travail de toute une semaine et laisser trois jours de repos à ses hommes (dimanche, lundi et jeudi). "Je crois en la récupération et en la fraîcheur." conclut Sébastien Piqueronies.