Face à des Vannetais accrocheurs à souhait, les Usapistes ont dû déployer toute leur énergie pour venir à bout de l’adversité. Un savoir-faire que Perpignan sait cultiver quand le moment l’impose.
Le temps de passage était important, tant sur l’aspect mathématique que dans les esprits. La venue de Vannes pouvait être considérée comme essentielle à la bonne tenue d’un début de saison conforme, peu ou prou, aux attentes locales. La mission fut accomplie avec un certain brio. De quoi ravir le peuple catalan et donner de la visibilité à tout un club pour la suite. Adrien Warion, le deuxième ligne de l’Usap, a apprécié : "C’est bien de se payer chez nous à la maison. Avec ce bonus offensif en plus, on rattrape ce que l’on a perdu au Racing 92 la semaine auparavant. On a plutôt bien géré la construction de la rencontre. Malgré les éléments, nous sommes restés concentrés sur nos objectifs et cela s’est bien passé pour nous collectivement."
En retrouvant une certaine symphonie dans le jeu courant, où plusieurs connexions furent établies et cette admirable vocation à sortir le ballon et la pression, à la main, depuis ses 22 mètres. Perpignan pratique toujours ce rugby ouvert aux largeurs et attiré irrésistiblement vers les extérieurs. Un choix validé par le résultat, il poursuit : "On se bat pour aller chercher des points, même s’il y a de la frustration sur deux essais qui nous sont refusés. Dans l’ensemble, nous avons eu une bonne conquête, et d’avoir autant de munitions nous aura permis de pouvoir nous exprimer pleinement face aux Bretons."
Une marge de sécurité ?
Auteurs d’une seconde période de haute intensité, dans la conservation et la recherche permanente de la continuité, les hommes de Franck Azéma ont marqué un grand coup dans le contenu. Avec ce soupçon de confiance qui animait les rangs perpignanais, l’envie de faire vivre le ballon aura donné des idées et une certaine audace aux troupes. Pas de quoi faire la fine bouche, mais un écart de points avec le bas du tableau et surtout le RC Vannes qui occupe la fin du classement. L’ancien Toulonnais s’explique : "Quand vous êtes avant-derniers avant le coup d’envoi, vous ressentez un peu de pression. Maintenant, ici vous avez des obligations et défendre notre antre était inévitable. Cela nous permet de prendre plus le large par rapport à certains concurrents, c’est une bonne tournure nous concernant."
En progression dans l’élaboration du plan du jeu, où les Perpignanais n’ont jamais donné le sentiment d’être agacés ou impatients quand le scénario demandait de la rigueur, ce sont tous ces indicateurs dans le vert qui ont démontré que les Sang et Or demeuraient dans le vrai. Alors qu’une pause plus que salvatrice va intervenir durant trois semaines, Perpignan va pouvoir panser ses blessures et retrouver quelques profils manquants depuis quelques journées. Dans l’optique d’asseoir davantage une certaine assurance qui s’affirme au fil des mois et exposer au grand jour, les aptitudes nécessaires à une bonne saison.