"Top 14 - Le match contre l'USAP est ‘un moment important de la saison’ pour le coach de la défense à Pau Antoi"
"Antoine Nicoud a renforcé le staff de la Section paloise en début de saison. Il est en charge de la défense et des transitions. Pour lui, dans la course au maintien, l’USAP ‘est un concurrent direct. Obligé.’ "
"Antoine Nicoud, vous avez rejoint la Section Paloise cette saison en tant qu’entraîneur de la défense. Quels sont les rouages que vous avez découverts dans ce Top 14 ?
Ce Top 14 est acharné comme beaucoup de monde pourrait vous le dire. Il est indécis, avec rien de fait à six journées de la fin, ni pour les équipes du haut du tableau, ni pour celles du bas. Quant au jeu, c’est très disputé. Les matches sont difficiles tous les week-ends surtout quand on occupe une place dans la deuxième partie du classement. Ils sont très intéressants car le championnat est exigeant. Le rythme est très intense même si là nous avons fini les blocs contenant de nombreux matches. Pour les joueurs c’est très physique. Ce qui rend le tout attrayant même si c’est difficile quand je vois que l’on vient d’enchaîner comme on l’a fait nous avec un calendrier dantesque : Clermont, Montpellier, Racing 92, Toulouse, La Rochelle, Bordeaux. Il faut savoir enchaîner les grosses oppositions à la fois physiquement et mentalement. On demande beaucoup à nos joueurs car s’ils ne répondent pas, la sanction sera immédiate. Cette tension permanente est plus prégnante en Top 14 qu’en Premiership par exemple (le championnat anglais, NDLR).
L’entourage de l’entraîneur de Pau Sébastien Piqueronies a été renforcé cette année. Est-ce un signe majeur pour prétendre à plus encore que le maintien comme les années précédentes ?
Comme tout le monde, nous avons un staff équilibré. Nous avons quatre ressources rugby et une diététicienne par exemple, qui prend plus de place cette année que les années précédentes. Le staff et l’équipe se donnent les moyens de bien figurer en Top 14, de s’équiper. Pau veut se maintenir. C’est la première des choses. Pau veut jouer en Top 14. C’est surtout ça le truc. La saison dernière, la Section a été à la bataille avec Bayonne jusqu’à la dernière journée avec un scénario fou et follement excitant... mais que l’on ne peut pas reproduire chaque année. Pau veut être en Top 14, c’est la seule ambition. Mais aujourd’hui, on sait où l’on en est : on est 11e du Top 14, c’est la réalité. Malgré tout, les Biarrots, derniers, sont toujours dans le coup. Avec l’USAP et Brive, ça va se jouer entre ces quatre équipes-là. On a toujours eu ce discours. Attention, cela ne veut pas dire que l’on ne veut pas gagner de match. Il faut être raisonnable. Si Pau est maintenu avant la dernière journée, ça sera déjà satisfaisant.
Pau veut être en Top 14, c’est la seule ambition
Le fait pour la Section d’avoir joué le maintien il y a peu, cela ne lui permettrait-il pas de comprendre mieux que quiconque ce que traverse l’USAP qui endosse cette saison à son tour ce rôle de Petit Poucet ?
Peut-être. Après, le staff a tourné, les joueurs aussi. Après comme je le disais avant, ce match contre l’USAP sera un match difficile quoi qu’il arrive. Les Catalans sont complètement dedans. Ils ont fait des performances remarquables et remarquées, comme la dernière contre le Racing 92 où ça a été un très gros niveau. Certes, nous les avons gagnés au match aller mais ils enchaînaient des matches à domicile, ce qui n’est pas toujours facile non plus. Ce match retour, il se jouera dans les mêmes conditions que pour les réceptions de Brive et de Biarritz. On était tous dans le même état d’esprit. Il nous faut faire quoi qu’il arrive une prestation solide à domicile quel que soit l’adversaire. Nous n’avons pas le choix. Nous n’avons jamais sélectionné nos matches, ni nos semaines.
D’ailleurs, quel est votre avis sur cette équipe de l’USAP ?
Elle maîtrise de plus en plus son rugby au fur et à mesure de la saison. L’USAP est capable de vraiment bien tenir le ballon. Il y a beaucoup d’alternance, des joueurs de bon niveau, je pense notamment à Bautista Delguy mais il y en a plusieurs... Il y a des gros porteurs de balle devant comme Seilala Lam ou Genesis Mamea Lemalu... De plus, l’USAP marque des essais et de beaux essais à Toulon, contre le Racing 92, contre Toulouse. C’est un concurrent direct, obligé.
Après votre exploit à Bordeaux, n’est-ce pas le moment de vérité pour vous face à l’USAP afin de repousser un peu plus les Catalans et gagner des points ?
Oui ! Oui, oui (il répond du tac au tac). Exactement. On va dire ça comme ça : c’est un moment important de la saison, car ceux d’avant l’ont été aussi. Pour ceux que l’on a gagnés, comme perdus. On est dans cette position-là du fait de nos résultats d’avant. Si on avait perdu trois matches de plus, on ne parlerait pas de ça, et pareil pour l’inverse. Il faut gagner des points. Clairement. Aujourd’hui, c’est la seule ambition. Concernant ce qui s’est passé à l’UBB, c’est déjà loin, on n’a pas enchaîné, il y a eu les vacances entre-temps. C’était un beau moment mais il faut vite revenir sur Terre. Ça nous a mis en confiance sur nos capacités à savoir ce que l’on est capable de faire. Pour la Section, le challenge c’est d’enchaîner les performances. Ce qu’elle n’a pas trop su faire avant. C’était une récompense pour les garçons au niveau de l’état d’esprit. Ils se sont prouvé qu’ils étaient capables de se mobiliser. Un autre beau moment nous attend samedi ? "