Top 14 : "Je veux amener l'USAP le plus haut possible", assure l'ailier Lucas Dubois, avant la nouvelle saison
Hugo Bovéà 17:41
La saison dernière, Lucas Dubois a disputé 15 matches de Top 14 pour 13 titularisations et 5 essais.L'INDEPENDANT - MICHEL CLEMENTZ
À 26 ans, Lucas Dubois a découvert le XV de France cet été. Pur Catalan, le Villeneuvois, qui peut aussi bien jouer à l’aile qu’à l’arrière, espère continuer sur sa lancée de la saison dernière. Pour aider l’USAP à viser plus haut, et pourquoi pas se redonner la chance de retourner en Bleu.
Lucas, vous avez eu un été particulier puisque vous avez été appelé avec le XV de France alors que vous deviez partir en vacances. Comment l’avez-vous vécu ?
J’allais partir en vacances et, finalement, j’ai eu cet appel de Patrick
(Arlettaz, entraîneur de l’attaque des Bleus) pour me dire que j’allais partir en Argentine. Il m’a appelé le samedi soir après la demi-finale
(Paris-Bordeaux, NDLR), donc il était quasiment minuit, pour me dire que le lendemain je devais être à Marcoussis. C’est vrai que c’est allé très vite
(rires). J’ai dû préparer mes affaires le lendemain matin, et c’est vrai que cette nuit-là je n’avais pas trop dormi non plus parce qu’il y avait pas mal d’excitation. Et, une fois que je suis arrivé à Marcoussis, j’ai commencé à m’intégrer au groupe, parce que je ne connaissais pas énormément de joueurs. Ça a vraiment été un bon moment et une belle expérience. Et puis finalement, mes vacances ont juste été décalées !
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Vous parlez de Patrick Arlettaz, que vous avez connu plusieurs années à l’USAP. Cela vous a-t-il aidé dans votre intégration dans le groupe ?
Déjà, il m’a beaucoup aidé dans la compréhension du plan de jeu. Il m’a aussi permis d’appréhender de comment ça se passe en équipe de France, parce que c’est totalement différent qu’en club. Mais c’est sûr que ça a fait bizarre de me dire que c’est lui qui m’a lancé en Pro, qu’il m’a même entraîné en Crabos, et se dire que des années après, c’est lui qui m’appelle pour me dire que je suis sélectionné avec le groupe France, ça fait bizarre ! Et ça permet aussi de se rappeler du chemin parcouru pour en arriver-là. C’était un petit signe. Moi aussi, j’ai évolué, comme lui qui est aujourd’hui en équipe de France.
Le XV de France ? J’en retiens vraiment que du positif.
Y a-t-il des joueurs qui vous ont accompagné ?
Il y avait des cadres comme Baptiste Serin, qui était le capitaine. Mais il y avait beaucoup de nouveaux joueurs, beaucoup de personnes du même âge. Donc le feeling s’est fait rapidement avec tout le monde. Il y avait une bonne ambiance et un bon groupe. Et, heureusement, avec les péripéties qu’il y a eues. J’en retiens vraiment que du positif.
Vous avez joué contre l’Uruguay, qui ne compte pas comme une sélection…
(Il coupe) Malheureusement…
On imagine quand même la fierté de porter ce maillot ?
Oui, c’est forcément quelque chose de particulier. Quand on met ce maillot, quand il y a la cérémonie de remise de maillot, la Marseillaise… Même si on savait tous très bien avant le match que ça n’allait pas compter comme une vraie sélection. Mais bon, c’était déjà bien d’avoir pu porter ce maillot. Et ça donne envie de se battre de plus en plus avec le club et pourquoi pas y retourner.
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Espérez-vous y retourner ?
Oui… Mais, mes objectifs principaux sont avec le club. Je veux être performant avec le club. Je veux amener l’USAP le plus haut possible cette saison. Le XV de France, ce n’est pas mon objectif principal. Si ça arrive, tant mieux, et je serai le plus content. Mais ça passe d’abord par faire de grosses performances en club.
Ce passage avec les Bleus, que vous a-t-il apporté ?
Le jeu est complètement différent de ce qu’on propose à Perpignan. C’est un jeu avec beaucoup plus de dépossession. Il y a beaucoup de jeu au pied. Donc ça m’a permis d’apprendre au niveau de l’occupation. Sur ce plan-là, ça m’a apporté, surtout si je suis amené à jouer à l’arrière cette saison. Mais sans forcément renier le jeu qu’on produit avec l’USAP. Il va falloir que je trouve le juste milieu entre ce que j’ai connu en équipe de France avec la dépossession, et l’ADN du club et du jeu qu’on veut produire.
Comment avez-vous vécu ces affaires en Argentine avec l’expulsion de Melvyn Jaminet pour propos racistes, puis la mise en examen d’Oscar Jegou et Hugo Auradou accusés de viol ?
Pour le groupe, ça n’a pas été facile à vivre. Quand tu pars à 42, tu as envie de rentrer à 42. Donc ça a été délicat pour tout le monde. Personnellement, le fait de partir en Uruguay juste après, on a pu se concentrer sur le match. Mais quand on est revenu en Argentine et qu’on a vu une partie du groupe restée là-bas… Ce n’était pas évident. Encore aujourd’hui, quand on y repense et se dire qu’ils sont encore là-bas, ça fait forcément bizarre.
Vous avez repris l’entraînement le 5 août, trois semaines après la reprise initiale. Comment avez-vous géré cette période ?
J’ai coupé une dizaine de jours où je suis parti en vacances. Puis, quand je suis revenu à Perpignan, je me suis remis à recourir, faire un peu de muscu, etc. Et j’ai vite réintégré le groupe. Mais ça a été une reprise plutôt facile, car je connaissais une grande majorité de l’effectif. Puis j’ai découvert de nouvelles têtes et de nouveaux joueurs. En plus, j’ai vite rebasculé sur le rugby donc ça a été facile.
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Dans quel état physique êtes-vous ?
Je me sens en forme. On vient de faire le premier match amical à Toulon, où j’ai quasiment joué 60 minutes. Je me sens bien pour reprendre. On joue ce week-end contre Toulouse et après c’est parti ! Il me tarde de reprendre le championnat et rentrer dans les choses concrètes. On a encore quelques jours pour préparer Bayonne et démarrer du mieux possible.
Sentez-vous l’attente de supporters qui veulent encore mieux sur cette nouvelle saison ?
C’est sûr qu’on a envie de faire mieux, et d’aller chercher une qualification à la fin de la saison. On était frustré à la fin de saison dernière parce qu’on n’était pas si loin. Du coup, on est conscients que si on veut avoir des résultats et aller chercher ce qu’on souhaite, il nous faudra faire un bon début de saison. Ces points en début de saison nous font défaut depuis plusieurs années. Donc il faut qu’on arrive prêts dès les premiers matches et ne pas attendre le mois de décembre. Il va falloir montrer sur le terrain tous les efforts qu’on a faits depuis le début de la préparation.
