USAP : « Les vacances ne me tardent pas »
La relégation mathématiquement actée, l’ailier Jean-Bernard Pujol veut profiter des derniers instants en Top 14.
« Les temps sont durs », lâchait l’ouvreur Enzo Selponi samedi soir, quelques minutes après la prolifique défaite infligée par La Rochelle à Aimé-Giral (29-49).
« Notre place n’était pas dans ce championnat », appuiera dans la foulée le pilier Enzo Forletta. Meilleur marqueur catalan en Top 14 (quatre essais) et encore en vue samedi, Jean-Bernard Pujol se livre sur la fin de saison qui attend l’USAP.
Ce Top 14 devient-il long pour vous ?
C’est dur parce qu’on enchaîne les défaites, notamment pour l’ambiance dans l’équipe parce qu’on a très peu de moments de joie, où on se régale et on est payé. Après, sur le terrain, on se régale quand même. On touche du ballon, on essaye de mettre du mouvement, de faire ce qu’on travaille la semaine. Mais notre aspect défensif est à revoir. On a trop de carences à ce niveau-là pour pouvoir batailler avec ces équipes.
C’était pourtant une de vos forces l’an passé…
En face, c’est pas le même niveau non plus. Ils ont des joueurs internationaux pour la plupart. Nous, on est tous à la couenne, c’est tout le temps les mêmes joueurs qui jouent. C’est compliqué.
Quand on ramasse trop, on ne prend plus de plaisir
Est-ce votre défense qui vous envoie en Pro D2 ?
C’est ce qui distingue les équipes les plus solides, on l’a vu avec le Leinster et les Saracens qui sont en finale de Coupe d’Europe parce que ce sont les deux plus grosses défenses. C’est la base de tout. Et ce soir encore, on revient à la fin, on fait des efforts de fou mais on prend des essais, des relances des 22… C’est notre gros point noir de la saison.
Pourquoi n’avez-vous pas progressé ?
Peut-être qu’on la bosse pas assez. Peut-être qu’on la bosse pas comme il faut. Peut-être que nous, on est limité aussi. Après, les remises en question on les fera à la fin de l’année. Mais c’est sûr qu’il faudra améliorer ça si on veut un jour se maintenir en Top 14.
Trois matches restent à disputer. Êtes-vous encore motivé ?
Quand tu sors de La Rochelle et que tu dis qu’il y a Clermont, le Racing et Toulouse derrière, c’est épais quand même… On va s’y filer, donner tout ce qu’on a mais c’est vrai qu’on a un programme qui va être dur. Mais on va s’y filer. Il ne faut pas trop réfléchir parfois.
Prenez-vous du plaisir à jouer ?
On arrive à faire des mouvements mais quand on ramasse trop, on ne prend plus de plaisir. Il faut essayer de se filer des petits challenges individuels parce qu’on joue des mecs qui sont au-dessus. Ça, c’est motivant par contre, de jouer des internationaux et d’avoir des duels à jouer importants, se mesurer à des grands. Après c’est dur, parce que collectivement on a du mal à mettre à mal nos adversaires.
Vous tarde-t-il que la saison soit terminée ?
Clermont est un gros morceau, il ne me tarde pas les vacances. C’est un honneur d’être en Top 14, ça fait progresser. Je ne dis pas ça parce qu’il faut le dire mais parce que c’est la vérité. On est conscient que ça va être dur, que c’est une grosse équipe, mais il faut les jouer les matches.
Recueilli par Pierre Cribeillet