Nous aussi nous sommes vernis :
LES ARBITRES DE RUGBY EXCLUS DES TROISIÈMES MI-TEMPS
L’histoire racontée ci-dessous, qui a tinté aux oreilles en repos de La Pibale, aurait pu rester dans le grand livre des anecdotes des troisièmes mi-temps du rugby, mais va sans nul doute dépasser ce cadre-là et signer la fin de la fête d’après-match pour les arbitres du rugby professionnel. Sans oublier le fait que, dans une ville comme Bayonne où le rugby oscille entre le statut de religion et celui de possible déclaration de guerre mondiale, elle pourrait valoir son pesant de rebondissements. Petit rappel préliminaire des faits, avec un premier petit voyage du côté de Rhône-Alpes.
André Berthozat, deuxième ligne champion de France avec Bègles en 1991, assistait samedi dernier au match Oyonnax-Bordeaux Bègles au stade Charles Maton. Jurassien de naissance, il était venu voir sa famille et était invité à assister à la rencontre par un partenaire d’Oyonnax. L’ancien joueur raconte la scène : « Il est 2h30 du matin et je suis surpris de voir M.
Alexandre Ruiz (l’arbitre de la rencontre Oyonnax-Bordeaux) avec des joueurs d’Oyonnax au club VIP du stade. Je m’avance alors vers lui et lui dit ma surprise de le voir là. J’ai peut-être été un peu direct, mais il me regarde et me dit « Casse-toi » en faisant appel au service d’ordre qui par ailleurs fut très pro et sympa pour me mettre dehors ». Contacté par téléphone hier soir,
Didier Mené, le patron des arbitres français, avait déjà eu vent de l’affaire Ruiz-Berthozat. « J’ai discuté avec l’arbitre et il m’a dit qu’il était 1h30 du matin et non 2h30. La réception avait duré jusqu’à minuit. L’arbitre était ami avec un des joueurs en particulier avec qui il était en sport étude du côté de Béziers ». Malgré tout, Didier Mené avait du mal à cacher sa gêne, car cette histoire intervient alors que le rugby professionnel entretient des relations très conflictuelles avec son arbitrage. « Ça n’a jamais posé de problème jusque-là, mais au regard de la suspicion actuelle, je vais fortement recommander aux arbitres de boire des coups en dehors des réceptions officielles », indique le patron des arbitres, « à l’issue de cette saison particulière où les arbitres ont été trainés dans la boue, il est nécessaire que ces derniers s’abstiennent de boire des coups, même avec des amis de longue date ». Voilà pour l’avenir, mais
dans l’immédiat, il est un rendez-vous qui ne va pas manquer de faire monter la polémique : le match
Bayonne-Stade Français samedi à Anoeta, avec ce même
Alexandre Ruiz au sifflet. Et là, le contexte sportif est connu : Bayonne est actuellement à la lutte pour le maintien en compagnie d’Oyonnax et de Perpignan. Une défaite face aux Parisiens précipiterait Bayonne en Pro D2. Ayant pris le soin de fixer dans le cliché ci-dessus le moment décrié, André Berthozat s’interroge : « Comment peut-il arbitrer une autre équipe candidate à la relégation ce week-end, Bayonne-Stade Français ? Déontologiquement, il ne peut pas être là à ce moment de la soirée. Et comment peut-il être impartial s’il était amené à arbitrer une nouvelle fois ces joueurs avec qui il était ? » « Les arbitres sont désignés trois semaines à l’avance et on ne va pas changer l’arbitre sous ce prétexte. Je ne vois pas où est le problème. Il a la valeur sportive pour arbitrer ce match-là », assure le patron des arbitres Didier Mené. Sans doute, mais dans le climat actuel qui règne dans le rugby, et au regard de la position de l’Aviron Bayonnais, cette rencontre Bayonne-Stade Français au stade Anoeta va se dérouler dans un climat d’extrême tension, que devra arbitrer celui qui est considéré comme VIP du côté d’un concurrent direct pour le maintien.
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