En ce moment tout le monde tombe sur ce "pauvre" Depardieu. Ce que je regrette c'est qu'il n'y ai pas le même tapage sur ce brave Noah qui en plus de s’être exilé ne paye pas ses impôts et refuse de régler ce qu'il doit à la France.
Il avait annoncé avec fracas qu’il quitterait la France si Nicolas Sarkozy devenait président de la République. Mais, bien avant cette élection, Yannick Noah avait déjà élu domicile à l’étranger, pour des raisons qui semblent plus financières que… politiques ! S’il reste la personnalité préférée des Français, selon un sondage Ifop, Yannick Noah n’est pas forcément une icône sur le plan fiscal.
En effet, l’ancien numéro un français du tennis claironne régulièrement qu’il ne profite pas des lois fiscales suisses, beaucoup plus avantageuses que la législation française, contrairement à d’autres sportifs. Mais il oublie de dire qu’il en a, lui aussi, profité pendant des années. De 1988 à 1993, le champion se déclarait en effet résident fiscal suisse, comme nous l’assurait vendredi encore son avocat Me Alain Sarrazin, du barreau de Rouen. Ainsi échappait-il à nos impôts. Sauf que le fisc français, lui, estime que cette domiciliation était fictive. Résultat : les impôts lui réclament, depuis 1993, le versement d’un million d’euros, ramenés depuis à 500.000 €.
Son avocat nous explique : « Le fisc français n’attaque mon client que sur l’année 1993, pour des raisons de prescription. Il lui reproche d’avoir été, pendant cette année-là, un faux résident suisse qui vivait en réalité dans l’Hexagone. Pour appuyer sa démonstration, l’administration française a démontré que mon client a résidé moins de 183 jours en Suisse, comme l’exige la loi française. Du coup, le fisc lui a collé un redressement fiscal. »
En clair, selon l’administration, Noah aurait fait croire qu’il vivait en Suisse, pour ne pas payer d’impôts chez nous, tout en… vivant chez nous ! L’avocat de Noah conteste : « L’administration oublie opportunément les deux autres conditions légales pour établir sa qualité de résident français. Primo : il fallait qu’il ait sa famille en France. A l’époque, Yannick Noah est divorcé et son ex-épouse ne vit pas dans l’Hexagone. Deuxièmement : ses activités professionnelles devaient se dérouler également en France. Or, en 1993, Yannick Noah participait à des tournois de tennis aux quatre coins de la planète. Conclusion : à l’époque, il était réellement résident fiscal suisse. » Subtil raisonnement… qui n’a pas convaincu son percepteur. Résultat : depuis 1996, Yannick Noah multiplie les procédures pour ne pas payer son redressement fiscal qui s’élevait, au départ, à… 1.037.827 €.
Trois comptes bancaires non déclarés
Le fisc a prouvé qu’en 1993, Yannick Noah avait ouvert dix-sept comptes bancaires en France et trois autres comptes non déclarés en Suisse, aux Etats-Unis et aux Pays-Bas. Le ministère de l’Economie et des Finances n’avait pas lésiné sur les moyens pour enquêter sur l’ancien tennisman. Ainsi, les inspecteurs des impôts avaient eu accès à ses relevés téléphoniques, qui établissaient sa présence en France en 1993. C’est pour cette raison que Me Alain Sarrazin avait attaqué l’enquête de l’administration fiscale devant le tribunal administratif de Paris, qui l’a débouté, en 2009, de sa requête. Mais, pour autant, l’avocat de Yannick Noah a obtenu des juges un sacré avantage puisque ceux-ci ont baissé de moitié le redressement du joueur : de plus d’un million, il ne doit plus au fisc « que » 500.000 €, après déductions fiscales et retrait d’une amende pour mauvaise foi. Aujourd’hui, l’affaire est devant le Conseil d’Etat.