Il n'avait plus parlé depuis l'après-match contre Clermont. Le jeu de l'alternance devant la presse, mais aussi l'envie de rester dans la bulle qu'il s'est construite, avec son équipe, et qui a permis le redressement de la situation sportive. Avant la réception de Montpellier, ce samedi 25 mars, David Marty, l'entraîneur en chef de l'USAP s'est confié sur la préparation de ce match, qui est, dans l'optique du maintien, capital.
Après la défaite à Clermont, début janvier, vous aviez couché le plan : il fallait gagner quatre fois lors des cinq prochains matches. Ce que vous avez fait. Quel est le plan de l'oracle David Marty pour les six derniers matches ?
On va essayer de rester dans la continuité. Ça ne va pas être simple parce qu’on a mis la barre haut. Après Clermont, si on m’avait parlé de quatre victoires sur cinq, j’aurais signé sans soucis.
C’est ce que vous aviez annoncé…
Oui (sourire). Maintenant, je veux qu’on reste dans la continuité de ce qu’on fait depuis quelques matches. On va avoir en face une équipe de Montpellier très costaud, qui est en stage ici depuis mardi et qui joue, contre nous, sa saison. Mais nous aussi, on joue la nôtre. Ça va être un match de haut niveau, surtout physiquement. Ce sera une des clés du match. On va devoir arriver à répondre au défi physique. Si on y arrive, on pourra rivaliser.
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Est-ce qu’une victoire permettra d’écarter définitivement la quatorzième place ?
Je ne sais pas. Après notre défaite à Clermont, Brive devait penser la même chose que nous maintenant. Et je n’ai pas envie de faire la même bêtise qu’eux. Je veux qu’on prenne les matches les uns après les autres.
C’est le champion qui arrive, avec l’enjeu, pour eux, de la qualification. C’est le plus grand défi que vous ayez à jouer depuis trois mois à Aimé-Giral ?
Oui. Je pense qu’il y avait Paris (victoire 31-24, NDLR), qui était un peu pareil, mais je pense que c’est encore plus fort en termes d’enjeu. C’est un des matches les plus costauds que l’on ait à jouer d’ici à la fin de la saison.
Montpellier a dû regarder vos derniers matches. Comment garder cet enthousiasme contre une équipe qui va sans doute essayer de casser le rythme du jeu et votre élan ?
Je ne sais pas dans quel état d’esprit ils vont venir, mais c’est vrai qu’ils ont l’habitude de moins jouer même si sur la finale du Top 14 l’an dernier, on a vu qu’ils étaient capables de très bien jouer. On va s’adapter au fil du match, mais on essaie de garder la même philosophie. Mais c’est sûr que chaque sortie sera de plus en plus difficile à aborder parce que les équipes savent ce qu’on veut faire.
Cette coupure, avec une semaine de vacances, puis une semaine sans match a-t-elle fait du bien ou au contraire y a-t-il un risque de casser une dynamique ?
On n’avait pas vraiment coupé depuis le mois de novembre, même si certains avaient pu s'arrêter lors de la coupe d’Europe. Ça a fait du bien à la tête. On a vécu, après Clermont, des moments compliqués. Il y a eu un peu plus d’euphorie avec les résultats avant les vacances, mais on avait besoin de cette coupure pour se régénérer. Je ne pense pas que ça ait une incidence sur la dynamique. En tout cas, ce ne sera pas une excuse.
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Le stade devrait être plein pour la troisième fois de suite. Ça fait longtemps que vous ne l’avez pas vécu. C’est déjà une première victoire d’avoir retrouvé ce stade effervescent ?
Moi, c’est ce qui me fait avancer et ça transcende les joueurs. J’ai en tête ce moment, contre Bayonne, quand ils reviennent à 28-27, qu’on peut trembler pour la fin de la rencontre et que le stade nous pousse et fait basculer le truc dans le positif. J’avais dit en début de saison qu’on aurait besoin de ça. Ça nous donne du positif, ça donne envie d’aller chercher les victoires. Ce sont des ambiances incroyables et il faut que ça continue. J’ai rappelé aux joueurs que ce sont eux qui provoquent ça. Ici, ça marche comme ça.
Cette série permet de parler davantage de l’USAP dans ce championnat. Il y a même des classements qui ont tourné montrant que vous êtes juste derrière Toulouse sur la période du Tournoi des VI Nations…
Je ne regarde pas ce genre de classements. On n’est pas invité dans le championnat du Stade Toulousain. Ce que je regarde, c’est ce qu’on a proposé en termes de rugby, il y a des choses intéressantes. Après, dans l’alternance, il faut qu’on soit meilleurs. Contre Bayonne, on a trop joué et on a un peu baissé le pied physiquement, c’est pour ça qu’ils sont revenus. En défense, il y a des choses à rectifier.
Comment trouver le bon compromis entre la défense du début de saison, qu’il faut retrouver, et le jeu que vous avez proposé sur ces derniers matches ?
Au-delà de l’alternance, il y a des moments où tu ne peux pas tout faire à fond. Tu ne peux pas faire 80 minutes comme on a fait lors de la première mi-temps contre Bayonne. Il faut savoir gérer et appuyer quand on a la sensation qu’on peut le faire. On a une équipe en construction, on grandit, ça fait un an et demi qu’on est en Top 14 et on continue d’apprendre. Clairement samedi l’alternance fera partie des clés du match.
Guilhem Richaud