Message de Loic Supporteur de l’USAP
Chers joueurs, cher Président,
Existe-t-il une condition, plus irrationnelle que celle du supporter de rugby ?
C'est la question que je me pose depuis quelques jours, après une nouvelle désillusion, une de trop. Notre engagement émotionnel est inversement proportionnel à notre influence sur le cours des choses. Contrairement à vous, nous ne sommes pas sur le terrain, et nos encouragements aussi bruyants et sincères soient-ils ne marquent pas d'essais.
Alors que je traine mon spleen, j'ai bien conscience d'avoir l'air un peu ridicule, aux yeux de mes proches moins passionnés. Et j'essaye donc de comprendre pourquoi je suis si heureux quand vous gagnez, et si désemparé quand, comme samedi soir vous décidez de tout gâcher en prenant 60 points. Après tout, nous ne sommes pas amis, on ne se rencontrera probablement jamais, et en fin de compte je n'existe pas vraiment pour vous. Dés aujourd'hui vous retrouvez votre vie confortable de joueur professionnel. Vous reprenez votre routine quotidienne. Dans quelques jours, ce ne sera plus qu'un mauvais souvenir. Vous discuterez bientôt avec votre agent d'une revalorisation salariale ou de votre avenir à Toulouse, à La Rochelle ou ailleurs. Peu importe, pour vous c'est un métier.
Nous les simples supporters, on essaye tant bien que mal de relativiser. On sait bien que « ce n'est que du rugby », et qu'il y a des choses tellement plus graves, que notre tristesse est à la limite de l'indécence. Au coup de sifflet final, j'étais comme assommé par votre énième trahison. Alors je me suis dit qu'il fallait que j'arrête, que ça n'avait pas de sens de se mettre dans des états pareils pour du sport. Mais au fond de moi, je sais que c'est impossible et que je vais replonger dès ce week-end.
Le rugby m'apporte trop de plaisir, pour que je m'en prive à cause de vous.
J'aurais pu naître à Toulouse, à Paris ou à Bayonne mais voilà le hasard a voulu que ce soit à Perpignan. L'histoire banale d'un gamin qui découvre le rugby, Aimé Giral avec son père. À partir de là, ce n'est plus juste du sport, c'est un peu de notre histoire personnelle, de notre identité. C'est aussi pour ça que nous les supporters, contrairement à vous les joueurs, on ne peut pas changer de club. Ça impliquerait trop de renoncement. Donc même si chaque désillusion est un peu plus douloureuse que la précédente, même s'il y a des moments de honte et de colère, on est toujours là, on ne bouge pas.
On continuera à encourager et engueuler vos successeurs, comme on le fait avec vous, et comme on le faisait avec vos prédécesseurs. Ça s'appelle la passion. Peut-être que vous l'avez connue un peu y'a longtemps, avant de la remplacer par un plan de carrière.
Vous ne lirez probablement pas ce texte. Même si par hasard vous tombez dessus, il vous semblera sûrement un peu ridicule. Ce n'est pas grave, je ne l'écris pas vraiment pour vous, plutôt pour moi et pour les autres supporters qui doivent se sentir un peu seuls aujourd'hui !
On espère tous une réaction après la coupe du monde mettez vous au boulot on croit en vous !
SI IL EXISTE DES LEADERS DANS CE VESTIAIRE ILS N'ONT PLUS LE DROIT DE SE TAIRE !!!!! VISCA L'USAP et c'est pas tous les jours faciles !
Loic alias Perpignan PapelUltra
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Trés beau texte à afficher dans les vestiaires , la vraie vie d'un supporter passionné et sonné , pourtant habitué comme tous à serrer les fesses depuis quelques saisons ....... perdre n'est pas grave , c'est moins grave que de se perdre !! (Romain Gary )
Retrouvez vite le chemin en recevant Pau avec les honneurs pour pas le perdre . .....