Rugby à XIII : Du XV au XIII, Léo Darrélatour est déjà une attraction
Bruno Onteniente20/11/2024 à 16:57
Léo Darrélatour, la bonne pioche de St-Estève-XIII Catalan. - Remi Vignaud
Sept essais en cinq matches avec Saint-Estève/XIII Catalan. Léo Darrélatour (24 ans) est en train de réussir son changement de code. Quinziste depuis ses trois ans, le Girondin s’est fait sa place au sein de la réserve des Dragons Catalans qui prépare le choc contre le leader Carcassonne ce dimanche à Saint-Estève (15 h 45).
L’itinéraire d’un enfant doué pour le rugby est rarement une ligne droite. En tout cas, Léo Darrélatour prend les choses en main et dessine les contours de sa carrière, en fonction de ses envies et de ses choix. Petit-fils d’un ancien joueur d’Arcachon XIII Littoral et fils d’un joueur d’Arcachon XV, cet employé de CATANET (société de nettoyage et d’entretien de locaux), fait partie de ses garçons, tombés tout petits dans la marmite du rugby. Le centre de formation de l’UBB (2018-2029) lui a ouvert les portes de l’USAP, explique le joueur qui a tapé
"dans l’œil de David Marty qui entraînait les Espoirs de l’USAP et après un match, il est venu me voir pour me proposer de signer chez eux". De 2020 à 2022, Léo Darrélatour évoluera donc aux côtés de Théo Forner et d’Akato Fakatika, avec les Espoirs de l’USAP, jusqu’à cette demi-finale perdue contre Aurillac (25-26).
"À la fin de la saison, l’USAP prolonge mon contrat d’un an, tout en me prêtant à Carcassonne qui évoluait en Pro D2", résume-t-il.
Une rencontre de Coupe d’Europe avec les sang et or contre Trevise, quinze matches de Pro D2 et 20 de Nationale avec l’USC, ont donc bouclé la période quinziste de ce passionné.
"Je ne voulais plus jouer en Nationale, j’ai envoyé des vidéos de moi en Australie et j’ai eu des contacts, sauf que le championnat ne démarre qu’en janvier", explique l’ailier des Baby Dracs qui ajoute.
"Des amis, dont Nino Séguéla, Mathieu Puig et Alexandre Ferret ont montré la vidéo au club de St-Estève/XIII Catalan et rapidement, les contacts ont été pris".
Pas de discussions interminables en coulisses. Dans la vie, comme sur le terrain, Léo Darrélatour aime que ça envoie, que ça pulse, d’autant plus, sur
"le côté gauche, où il se
trouve facilement avec un autre quinziste, Ben Lam.On s’entend bien et on se comprend vite. Le plus dur a été la lutte au début, mais maintenant je me suis fait à ce nouveau sport", précise-t-il, non sans avoir noté que sa
"famille a encore du mal à comprendre les règles lorsqu’ils viennent le
voir jouer". Ils seront peut-être en tribune dimanche, pour l’événement et ce duel entre les deux premiers du championnat.
"Il me tarde ce match, c’est incroyable de se voir à cette place quand même. Nous sommes la belle surprise de cette première moitié de championnat et même si nous n’avons pas de pression, puisque nous ne sommes pas favoris, il faut concrétiser notre parcours, à une semaine du derby à Pia".
"Voir jusqu’où je suis capable d’aller"
Ce chasseur d’essai qui commence à être de plus en plus surveillé par ses vis-à-vis, n’a pas effacé de ses pensées son projet de jouer en Australie, le pays des deux rugbys.
"J’ai reçu une belle proposition pour intégrer une équipe de Super Rugby. Mais pour le moment je veux rester ici, dans ce club pour voir jusqu’où je suis capable d’aller", avoue humblement Léo Darrélatour, qui est un spectateur attentif des entraînements de Nino Séguéla et de Ben Lam avec les Dragons Catalans. Son tour viendra peut-être, mais en attendant, l’itinéraire de cet enfant doué pour les rugbys l’a mené jusqu’aux portes des Dragons Catalans. Défenseur acharné, Léo Darrélatour ne laisse pas insensible et ses qualités sportives et humaines font de lui d’une des pépites de Saint-Estève/XIII Catalan, où Julien Touxagas a eu le nez creux en lui proposant de changer de code.
